bernard charbonneau
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Rédigé en 1960, ce petit texte visionnaire, d'une grande portée spirituelle et philosophique, parle davantage encore à l'homme contemporain qu'à celui du milieu des « Trente Glorieuses ». Bernard Charbonneau y analyse l'importance du temps et du lieu sur la possibilité laissée à l'homme - ou conquise par lui - d'être libre ; l'ubiquité, l'accélération du temps, la contraction de l'espace, la démultiplication des sollicitations extérieures, la simultanéité, la perte dangereuse d'intérêt envers l'histoire et la géographie, la fuite hors de soi, sont autant de thèmes extrêmement contemporains abordés par ce livre inspiré au souffle fort dont la lecture redonne sa valeur au mot-clé des écrits et de la vie de Bernard Charbonneau : liberté.
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Teilhard de Chardin, Prophète d'un âge totalitaire : Sur la voie du transhumanisme
Bernard Charbonneau
- Rn
- 15 Janvier 2025
- 9791096562671
Bernard Charbonneau, l'un « des génies méconnus de ce temps », selon son ami Jacques Ellul, a peut-être écrit avec le Teilhard, en visionnaire qu'il a toujours été, l'une des premières critiques du transhumanisme.
On crédite en effet désormais le père Teilhard comme l'un des inspirateurs de ce mouvement techno-philosophico-scientifique, qui le revendique souvent comme influence majeure.
Dans ce pamphlet incisif et perspicace, Charbonneau critique le fondement même des théories de Teilhard sur l'évolution, la place de l'homme dans la société et même ses conclusions théologiques.
Il considère en effet celles-ci comme le témoin de l'hubris de son auteur mais aussi - critique récurrente qu'il formulera contre le christianisme de son grand ami Ellul - comme une résultante de l'ambiguïté fondamentale du christianisme sur ce sujet.
Une oeuvre capitale dans l'histoire de la pensée, qui n'a jamais été aussi importante qu'aujourd'hui, à présent que le transhumanisme a dépassé le stade des théories pour gagner celui des applications technico-pratiques. -
Je fus, que son ami Jacques Ellul tenait « pour un des seuls livres fondamentaux sur la liberté », est l'oeuvre de philosophie existentielle majeure de Bernard Charbonneau. Cet Essai sur la liberté, véritable odyssée intellectuelle et sensible d'une liberté incarnée, à laquelle Bernard Charbonneau donne corps, sang, chair, esprit et style d'une manière incomparable, s'articule autour de l'autre concept central de sa pensée : la nature. Imprégné des intuitions de ses maîtres (Montaigne, Pascal, Kierkegaard, Nietzsche), Charbonneau explore le concept de liberté sous toutes ses formes ; la sienne est une liberté forcément tragique (« le plus dur des devoirs ») qu'il oppose au « mensonge de la liberté » et à tous ses avatars idéologiques, technoscientifiques ou consuméristes. Un livre indispensable pour quiconque cherche à être vraiment libre, c'est-à-dire à interroger les conditions de possibilité de sa propre liberté - et surtout à la vivre, ici et maintenant.
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C'est le progrès, qui n'est jusqu'ici que décomposition : chaos de pavillons, d'immeubles, de ferrailles et de détritus. Et à travers l'informe et l'innommable, la banlieue, s'écoule la diarrhée d'asphalte que répand la bagnole avant d'aller crever contre un poteau ou dans un pré. Les fermes abandonnées s'écaillent ou s'écroulent, quand elles ne se fardent pas pour plaire à un bourgeois. La lèpre ronge touyas et forêts. Peines et maladies reculent, la production augmente, et le bonheur aussi, paraît-il. Mais à perte de vue, l'oeil ne voit que des ruines ou des ébauches, c'est-à-dire des chantiers. Ce qui importe n'est pas ce que l'on vit, mais ce que l'on fabrique, et c'est toujours la même chose. À quoi bon regarder ? Bientôt ce ne sera pas plus la peine que dans les tunnels du métro. Ici comme n'importe où, ce monde perpétuellement à venir ne parle plus aux sens, et donc n'a pas de sens. Les fruits de cette mue sont purement sociaux, ni l'ouïe, ni la vue ne les enregistrent, mais la statistique. Où sommes-nous ? Quelque part entre deux murs, du côté de Bochum ou de Brisbane. Il n'y a plus de pays, de paysans, mais seulement le folklore : la petite momie attifée en Ossaloise qu'on fait danser au pied des HLM.
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La propriete c'est l'envol : essai sur la bonne et la mauvaise propriété
Bernard Charbonneau
- Rn
- 17 Novembre 2023
- 9791096562503
Les logiques glacées et abstraites du Capital, de l'État, de la Science et de la Technique convergent pour nous exproprier d'un rapport au monde personnel et durable. Penseur de la liberté incarnée, Bernard Charbonneau décrit dans cet inédit de premier plan la mise en place progressive d'un monde dans lequel, n'ayant plus rien à s'approprier, l'homme ne possédera bientôt plus rien en propre qu'un matricule. Pour lutter contre cette funeste perspective, il défend la possession, qu'elle soit personnelle, familiale ou communautaire, qui permet à la liberté de s'ancrer dans le réel. Certes, à première vue la propriété semble l'obstacle à la liberté : à la disponibilité, au mouvement, au don. Ce serait vrai si l'homme n'était qu'un pur esprit. Mais si la liberté des anges et des saints peut se passer de propriété, celle du commun des mortels dépend de l'appropriation par quoi un peu d'esprit passe dans les choses et y laisse sa trace. Pour être un homme libre il me faut ma maison, un territoire où je puisse déployer en sûreté une activité à ma mesure. Retraçant l'histoire de la propriété et de l'expropriation à travers les âges (antique, paysanne, puis bourgeoise et capitaliste, sans oublier ses développements religieux ou idéologiques, ou sa compréhension par Marx ou Proudhon), Charbonneau offre dans son style inimitable un panorama passionnant et des pistes de réflexion inédites et nuancées sur ce concept sans lequel la liberté n'est qu'un vain mot.
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Le feu vert : autocritique du mouvement écologique
Bernard Charbonneau
- L'Échappée
- Poche
- 4 Février 2022
- 9782373091021
« Peut-il y avoir protection de la nature par la société qui la détruit ?
Poser la question, c'est y répondre », déclare Bernard Charbonneau.
D'une rare lucidité sur le devenir du mouvement écologiste, ce livre en dresse un vaste tableau et revient sur sa genèse et ses fondements.
Il analyse sans complaisance les contradictions qui le travaillent et risquent de le neutraliser, car « autant l'écologie peut être un gain pour la pensée quand elle rappelle à l'Homme qu'il n'est pas tout, et à une société obsédée par la production son impact sur l'environnement, autant, lorsqu'elle devient un écologisme, elle en fait une idéologie tout aussi abstraite que celle de la croissance.
Parce qu'elle aussi oublie, non pas une valeur, mais un fait essentiel :
L'Homme ». -
La nature du combat : pour une révolution écologique
Bernard Charbonneau, Jacques Ellul
- L'Échappée
- 22 Octobre 2021
- 9782373090963
Figures majeures de l'écologie, Bernard Charbonneau et Jacques Ellul ont édifié une oeuvre commune. Leur pensée en dialogue, publiée dans le journal Combat Nature, témoigne de leur vie d'engagements pour la défense de l'homme et de la Terre. Tout en livrant une critique fondamentale du développement exponentiel, ils ouvrent des perspectives pour une nécessaire révolution, car chez eux, la théorie n'est jamais séparée de l'action.
Bouleversement de la condition humaine par la technoscience, idéologie du changement perpétuel, course à la puissance militaire et industrielle, artificialisation galopante de notre milieu de vie, massification de la culture, centralisation politique et économique... Face à un prétendu « Progrès » qui menace à la fois la nature et la liberté, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau mettent en cause la civilisation de croissance. Ils nous exhortent à résister au bulldozer du développement, à transformer nos modes d'existence, à préserver la paysannerie et les sociétés locales. C'est à une véritable conversion, dans les principes comme dans les pratiques, que chacun est appelé.
À l'heure où l'écologie est largement dévoyée dans sa traduction politicienne, ces penseurs phares continuent de nous guider. Pour ne jamais perdre de vue la nature du combat. -
Le jardin de Babylone 1969 (édition 2002)
Bernard Charbonneau
- Encyclopedie Des Nuisances
- 10 Mai 2002
- 9782910386184
Parmi la vingtaine de livres de Bernard Charbonneau, tous consacrés à ce qu'il appelait la Grande Mue du XXe siècle, Le Jardin de Babylone est celui où il est plus particuilièrement attaché à montrer comment, après avoir ravagé la nature, la société industrielle finissait de l'anéantir en la "protégeant", en l'organisant ; et comment s'évanouissait en même temps, dans cette artificialisation, les chances de la liberté humaine.
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Résister au totalitarisme industriel : actualité de la pensée de Bernard Charbonneau
Bernard Charbonneau
- Rn
- 19 Mai 2022
- 9791096562398
Dès les années 1930, Bernard Charbonneau acquiert la conviction que le XX° siècle serait à la fois celui du saccage de la nature et celui du totalitarisme. En effet « le régime totalitaire pourrait se définir comme un brusque accomplissement des virtualités sociales de la technique » (L'Etat). La course aveugle au développement industriel et technoscientifique engendre une désorganisation environnementale et sociale et des crises d'une gravité croissante. Le seul moyen d'éviter le chaos qui s'annonce sera alors de procéder à une réorganisation en profondeur de la vie économique et sociale, et pour cela il faudra exercer un contrôle rigoureux des activités humaines et des territoires qui ne laisse rien de côté. La préservation du taux d'oxygène nécessaire à la vie ne pourra être assurée qu'en sacrifiant cet autre fluide vital : la liberté.
L'émergence de la problématique écologiste nous permettra-t-elle de résister aux tendances totalitaires du système techno-industriel ? -
Nous sommes des révolutionnaires malgré nous ; textes pionniers de l'écologie politique
Bernard Charbonneau, Jacques Ellul
- Le Seuil
- Anthropocène
- 6 Mars 2014
- 9782021163025
Bernard Charbonneau et Jacques Ellul ne furent pas prophètes en leur pays et en leur temps : La Technique ou l'enjeu du siècle (1954) de Jacques Ellul passa presque inaperçu en France alors qu'il connut un large succès dans le monde anglo-saxon grâce à Aldous Huxley et Ivan Illich. Ce n'est que depuis peu que l'on redécouvre ces auteurs pionniers de la pensée écologiste et de la critique de l'industrialisme et de la " société technicienne ". Ce recueil rassemble quatre textes sources de l'écologie politique, inédits pour trois d'entre eux.
" Aujourd'hui, toute doctrine qui se refuse à envisager les conséquences du progrès, soit qu'[...] elle proclame ce genre de problèmes secondaires (idéologie de droite), soit qu'elle le divinise (idéal de gauche), est contre-révolutionnaire ".
Visionnaires, Charbonneau et Ellul rejetèrent dos à dos les voies libérales, soviétique et fascistes. Dès les années 1930, ils ouvrirent une critique du " Progrès " et du déferlement de la Technique et de la puissance au détriment de la liberté. La solution : une insurrection des consciences ancrée dans un nouveau rapport à la nature. " Le sentiment de la nature doit être au personnalisme ce que la conscience de classe a été au socialisme. " Contemporains de la Grande Dépression, de Guernica, d'Auschwitz et d'Hiroshima - ces textes incisifs offrent une clé de lecture très actuelle, humaniste et libertaire, de nos sociétés contemporaines, productivistes, consuméristes et techniciennes.
Textes rassemblés : " Directives pour un manifeste personnaliste " (1935), " Le Progrès contre l'Homme " (1936) " Le Sentiment de la nature, force révolutionnaire ", (1937), " An deux mille " (1945). -
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Totalitarisme industriel
Bernard Charbonneau
- L'Échappée
- Le Pas De Côté
- 15 Février 2019
- 9782373090475
Le « Progrès » ? Bernard Charbonneau le représente sous la forme d'un bulldozer qui transforme les paysages en terrains vagues et nivelle tout sur son passage. Au cours du xxe siècle, la croissance a entraîné l'exode rural, l'annihilation des sociétés traditionnelles, le triomphe de l'agrochimie. Le marché quadrille désormais la planète alors que l'accélération des transports et l'essor des télécommunications compriment les distances. Cette civilisation des machines est aussi celle de la dépersonnalisation : la banlieue s'étend, les modes de vie s'uniformisent, la culture de masse formate les esprits.
L'État enfle, l'organisation se fait de plus en plus contraignante, les consommateurs passifs sont pris en charge jusque dans leurs loisirs.
Et chacun est sommé de s'adapter au changement incessant.
Standardisation, concentration, pollution... le développement exponentiel de la science, de la technique, de l'économie est ici analysé comme un phénomène social total. Face au totalitarisme industriel, l'écologie que défend Bernard Charbonneau est révolutionnaire, à la fois libertaire et conservatrice. Elle articule préservation de la nature et conquête de la liberté, et affirme la nécessité de décroître, de penser les limites et l'équilibre contre la quête destructrice de toute-puissance. -
Ces quatre textes figurent dans l'ouvrage de Maurice Bardet, La Fin du paysage, publié en 1972 chez Anthropos avec des photographies de l'auteur. Bernard Charbonneau (1910-1996), ami de Jacques Ellul, s'intéresse très tôt au sentiment de la nature et aux dégradations que l'agriculture productiviste et l'acharnement industriel imposent aux paysages.
Précurseur de l'écologie politique, collaborateur de La Gueule Ouverte (1973-1977) et de Combat Nature, il dénonce les « grand travaux » (autoroutes, aménagement de la côte Aquitaine, zone touristique du Languedoc...) et les enlaidissements volontaires (lotissements pavillonnaires, décharges à ciel ouvert, « boîtes » des centres commerciaux, station- service dupliquée, parcs à thème...). Il n'hésite pas à nommer les responsables (hauts fonctionnaires, élu-e-s, promoteurs, multinationales du commerce et des loisirs, exploitants d'une agriculture intensive, consommateurs béats...). Au-delà d'un cri contre ceux qui défigurent la France, l'auteur généralise son propos et explique pourquoi aucun pays ne va échapper à cette banlieuisation forcée, aux conséquences désastreuses. La banlieue totale s'accompagne d'un pouvoir total qui marchandise chaque fait et geste de chacun, ses territorialités comme ses tempolarités. Cinquante ans plus tard, cette colère reste salutaire et annonce les nôtres ! -
Lexique du verbe quotidien
Bernard Charbonneau
- Éditions Héros-Limite
- Feuilles D'Herbe
- 8 Juin 2016
- 9782940517497
Bernard Charbonneau peut être considéré comme un des précurseurs de l'éco-logie politique. Lexique du verbe quotidien réunit une série d'articles publiés au cours des années cinquante dans la revue Réforme. Ces textes manifestes sont les embryons de livres à venir. Du Jardin de Babylone, à La planète et le canton, en passant par Tristes Campagnes et La fin du Paysage, Bernard Charbonneau acquiert la conviction que ce siècle sera à la fois - et pour les même raisons - celui des totalitarismes et du saccage de la nature. Cette position orientera sa manière de décrire l'évolution du monde et des paysages qui l'entourent ; elle sera le fil rouge de sa carrière de penseur et de géographe. Bernard Charbon-neau dénonce les ravages de l'agriculture intensive et de l'industrie, dévoreuses de ressources naturelles et polluantes, tout en dépassant le cadre strict de la question écologique. Sa pensée s'étend à tous les aspects de la société moderne fondée sur le principe de la croissance et du développement, qu'il soit décrété « durable » ou pas : la bureaucratie, l'idéologie du travail, la parcellisation des tâches, les médias, l'éducation et le système scolaire, l'élévation de la perfor-mance et de la concurrence au rang de valeurs.
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Quatre témoins de la liberté : Montaigne, Rousseau, Berdiaeff, Dostoïevski
Bernard Charbonneau
- Rn
- Ars Longa, Vita Brevis
- 12 Février 2019
- 9791096562114
Ouvrage inédit de Bernard Charbonneau, qui pourtant l'affectionnait beaucoup, cet ouvrage est l'un des essais du penseur existentiel pour extraire des oeuvres de quatre de ses maîtres des réflexions vitales sur le concept de liberté, qui chez lui a toujours été central. Il fait suite à son oeuvre philosophique majeure, Je Fus, pour offrir à son lecteur une méditation de tout premier ordre mais accessible et concise sur la liberté, pris en tant que concept et recherche incarnés dans un temps, dans un lieu, dans un individu. Plus importante encore est la volonté de tenter de communiquer au lecteur qui lui fait l'amitié de le lire son expérience de la liberté, en se basant sur des figures irréfutables comme Rousseau (à travers le Contrat social), Montaigne (à travers les Essais), Berdiaev (à travers De l'esclavage et de la liberté de l'homme) et Dostoïevski (à travers la parabole du Grand Inquisiteur), utilisés comme autant de perspectives différent et de témoins édifiants.
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Le système et le chaos : critique du développement exponentiel
Bernard Charbonneau
- Rn
- Du Rouge Et Du Noir
- 9 Juin 2022
- 9791096562428
Dans ce livre majeur, Charbonneau analyse finement la dialectique entre contrôle et chaos qui prévaut dans nos sociétés modernes. Obsédé par l'immédiat, la victoire ou le profit, le Léviathan technico-industriel, dont les moyens croissent de manière exponentielle, n'enregistre ses effets sur la vie, les sociétés et les personnes qu'après coup et souvent trop tard ; c'est ainsi qu'il perturbe gravement les milieux naturel et social et fait naître crises, guerres, et chaos. Or, faisant peser le risque de désorganisation sociale, ce chaos appelle en retour un ordre strict, une organisation totale, si ce n'est totalitaire, de la vie sociale, collective et personnelle pour tenter de résorber ses effets néfastes. Ainsi naît la dialectique entre système et chaos. Pour Charbonneau, convaincu qu'il n'y a de liberté que dans des actes personnels, un tel avenir est inacceptable. Pour l'éviter, une prise de conscience est indispensable ; ce livre prémonitoire nous y incite.
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Un festin pour tantale
Bernard Charbonneau
- Sang De La Terre
- Saveurs De La Terre
- 2 Octobre 1996
- 9782869850835
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Un festin pour tantale - nourriture et societe industrielle
Bernard Charbonneau
- Sang De La Terre
- 6 Juin 2011
- 9782869852679
Bien au-delà de l'engouement actuel pour le « bio », la diététique ou la gastronomie, Bernard Charbonneau rappelle dans Un festin pour Tantale l'enjeu fondamental de la nourriture : « Nous sommes ce que nous mangeons ». Or, aujourd'hui, la mauvaise nourriture chasse la bonne, l'agriculture humaine a cédé la place à une agriculture industrielle. Les supermarchés regorgent de produits alimentaires fabriqués en série, qui ont perdu la saveur, la fraîcheur et la diversité des nourritures issues de la terre. Le consommateur se trouve ainsi confronté à ce paradoxe par lequel une surabondance de quantité s'accompagne d'une disette de qualité. À l'image de Tantale, voué selon la légende à une faim et à une soif insatiables qu'exaspèrent la proximité de fruits et d'une source s'éloignant dès qu'il veut les saisir, le consommateur ne trouve pas son compte dans cette alimentation industrielle qui n'a plus la dimension naturelle, sociale et spirituelle des nourritures traditionnelles. L'auteur retrace les grandes étapes de cette évolution, et rappelle comment, dans les années 70, les gouvernements ont délibérément mis en place une « politique agricole et alimentaire », faisant la part belle aux groupes industriels et financiers, et dont la maladie de la vache folle n'est que le dernier avatar en date. Mariant avec un rare bonheur l'essai philosophique avec le pamphlet, Bernard Charbonneau pose avec force, gravité, mais aussi humour et gourmandise la question de la nourriture, cet « acte total » engageant tout l'homme, corps et esprit, et notamment sa liberté de penser et d'agir. Mal manger c'est mal vivre : qui accepte d'avaler n'importe quoi n'importe comment, fera et pensera n'importe quoi », conclut l'auteur, esquissant une nouvelle politique nourricière fondée sur une éthique du goût et de la qualité.
Une préface magistrale de Michel Onfray. -
Une seconde nature ; l'homme, la société, la liberté
Bernard Charbonneau
- Sang De La Terre
- Pensee Ecologique Sang De La Terre
- 30 Novembre 2012
- 9782847300239
« Je prétends parler ici de la société : de la mer qui me porte, et du sang qui coule dans mes veines ;
Du vivant déluge dont le flot couvre aujourd'hui la terre et dont les eaux s'infiltrent jusqu'au plus secret de mon coeur. Pour désigner cette puissance protéiforme, je dirai société ; mais son nom est Légion - Armée, État, Église - celle de toujours, et bien entendu d'abord celle d'aujourd'hui.
Innombrable, elle est ici chef et là peuple, obéissance ou transgression des lois, ici morale et là fête.
À perte de vue stagne la grisaille quotidienne, mais là-haut flambe au soleil un totem ou un drapeau.
Le cor retentit, le troupeau se rassemble, l'hydre aux millions de têtes. Le collectif, clan, parti ou groupe. Qu'il est bruyant, qu'il pue, qu'on y étouffe ! Mais qu'il y fait tiède, et qu'il fait bon se ruer en bêlant vers le pacage ou l'abattoir ! Un individu peut un instant s'écarter du troupeau, mais plus il s'éloigne, plus se tend l'invisible lien qui vous ramène à lui. Tout homme a le choix : sortir du rang ou le rejoindre. » Une seconde nature est un texte rédigé dans les années 1980. En abordant des questions tant philosophiques qu'économiques sous la forme d'aphorismes, Bernard Charbonneau propose une analyse originale de la société actuelle, et de la place de l'homme au coeur de la cité et de la planète. -
Écrit au lendemain de la guerre à un moment où l'État devenait de plus en plus puissant en même temps qu'incritiquable, ce livre-somme est l'oeuvre politique majeure de Bernard Charbonneau.
Ce livre impubliable à une époque obsédée par les horreurs du nazisme et le prestige du stalinisme a dû attendre 1987 pour être publié par un éditeur, date à partir de laquelle il est devenu un classique de la pensée anarchiste.
Visionnaire, novateur, prophétique, écrit dans une langue vive et incisive au style personnel et élégant, cette oeuvre qui analyse l'État sous tous les angles est un réquisitoire implacable contre lui et ses inévitables excès, en ne perdant jamais de vue le concept central de toute la pensée de Charbonneau : la liberté de la personne.
Épuisé et introuvable depuis de nombreuses années jusqu'à sa réédition en 2020, elle-même rapidement épuisée, le voici réédité dans sa forme complète à l'occasion des dix ans de R&N, une réédition qui prend en compte les corrections du manuscrit le plus récent de l'ouvrage découvert en 2025. -
Pour Bernard Charbonneau, le changement est devenu la caractérisique essentielle de notre époque. L'histoire s'accélère et devient un torrent de bruit et de fureur. Lois, moeurs, modes, travail, paysages, transports, médias, tout se transforme à un rythme effréné. Le changement est valorisé en lui-même, sans finalité. Cette idolâtrie du mouvement et du progrès, partagée à droite comme à gauche, saccage la nature et ôte toute prise à l'individu, déraciné dans un environnement en perpétuel chantier. Par sa réflexion à la fois philosophique et écologiste, soutenue par une ironie mordante, Bernard Charbonneau remet en cause la croissance exponentielle de la société industrielle et appelle au ralentissement et à la contemplation. « Contribuer à une maîtrise du changement déchaîné pour sauver la terre et la liberté de son locataire, tel est le but de cet essai », écrit l'auteur.
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Consommation et disette d'espace.
Le monde où nous vivons dévore l'espace : il remplit l'étendue, détruit les sites et lieux. Or, même en y incluant l'Océan qu'il commence juste à consommer, l'espace humain est un espace fini. On le sait depuis Magellan qui n'en fit même pas Ie tour. Et pour maintes raisons qui, toutes, convergent vers ce résultat, cet espace clos ne cesse de rétrécir. -
Chasse et nature: une passion millenaire
Bernard Charbonneau
- Sang De La Terre
- 2 Octobre 1998
- 9782869851054