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Arts et spectacles
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Un parfum de bonheur : le front populaire de France Demay
Didier Daeninckx
- GALLIMARD
- 11 Mai 2016
- 9782070179565
A l'origine de cet ouvrage, il y a une rencontre singulière entre le regard sensible d'un photographe, fixé sur la pellicule dans les années 1930, France Demay, et un écrivain, Didier Daeninckx, qui a eu envie de donner la parole aux jeunes gens présents sur ces images, sur fond de moments forts de notre mémoire collective.
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C'est en 1947 que Willy Ronis découvre le quartier de Belleville-Ménilmontant, dont il tombe immédiatement amoureux ; c'est une révélation : plus que nulle part ailleurs, là-haut, le temps a suspendu son cours. Entre les Buttes-Chaumont et le Père-Lachaise, le photographe s'arrête dans les ateliers, les bistrots et les salles de bal. Il arpente avec passion les ruelles, les passages, les venelles, les terrasses et les arrière-cours. Dans ce village populaire qui surplombe la ville, on tire à l'arc, on joue aux boules et l'on déjeune dans les jardinets. L'omniprésence de la végétation fait dire à ses habitants qu'ils n'ont pas besoin de partir en vacances. Certains vont encore chercher l'eau au puits. D'autres s'accordent une sieste sur un coin d'herbe. Personne n'est riche mais tout le monde semble heureux. Chaleureux, pittoresque et poétique, le Belleville-Ménilmontant de Willy Ronis représente un témoignage hors pair sur un Paris disparu, celui d'une douceur de vivre modeste et insouciante. Ému par ses images et ayant souvent écouté Willy Ronis évoquer ses souvenirs, Didier Daeninckx a imaginé le récit d'un «gars» de Ménilmontant : longtemps exilé contre son gré, l'homme revient sur ses pas et nous fait redécouvrir la légende du quartier.
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Chaleureux, pittoresque et poétique, le quartier dont Willy Ronis est tombé amoureux en 1947 représente un témoignage hors pair sur un Paris disparu, celui d'une douceur de vivre modeste et insouciante. Emu par ces images, Dider Daeninckx a imaginé le récit d'un gars de Ménilmontant : longtemps exilé, l'homme revient sur ses pas et nous fait découvrir la légende du quartier.
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Le photographe entreprend de capter l'esprit du Front populaire, de l'usine à la grève, des manifestations aux congés payés. Le romancier retrace l'itinéraire d'un jeune ouvrier de l'époque.
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Dans la forêt de la Bessède, une clairière de fumée, et là, derrière des bâtiments préfabriqués, les fours autour desquels s'animent ceux que je suis venu rencontrer. Bruit étouffé, comme lointain, des pelleteuses mécaniques ; terre de feu, d'eau, de boue, odeur de charbon de bois de forêt d'humidité et de chaleur.
Fumée toxique et ensorcelante, respiration difficile :danger. Je reviendrai.
Les sorciers (comme ils se surnomment eux-mêmes) veillent autour des fours à charbon, du crépuscule à l'aube, au cours de ce sabbat nocturne, pour entretenir les foyers de plein air. Midi. Sirène. C'est la pause. Ces mineurs de surface abandonnent les fours. C'est seulement après la douche qu'ils poseront, débarbouillés.
Marc Gouby photographie sans pareil ces charbonniers, à la fois sorciers alchimistes mais aussi gens de peu bataillant avec le feu autour de leurs chaudrons jour après jour, nuit après nuit pour réussir ce qui donnera naissance à ce charbon de bois dont nous nous servons si innocemment dès que se présente l'occasion de faire un barbecue. Aujourd'hui, pour cause de pollution, il n'en va plus de même, les techniques ont changé, les fours ont disparu et avec eux les sorciers de la Bessède.
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Avec "Photo la graphie moi", c'est à travers les chemins buissonniers de l'enfance que Mathieu Do Duc nous balade. Des enfants de la cité des Groux à Fresnes, Val de Marne, de 1986 à 1994, ou ici et là, au gré de ses voyages, il nous convie à une marelle joyeuse ou grave, comme une quête, un saut dans l'espace intérieur de nos mémoires d'enfant où se bousculent roues et glaces, rires et larmes, vers ces rivages que nous ne quittons jamais vraiment, ni des yeux ni du coeur.
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À Vichy, début mars 2019, dans le cadre du Festival Portrait(s), Frédéric Stucin photographie des sportifs. C´est le thème de sa résidence, il a pris rendez-vous en avance, depuis Paris, avec des volleyeuses, des basketteurs, des nageurs. Le Coronavirus arrive avant lui. Plane le spectre du confinement prochain. On ferme les gymnases. On annule les matchs. On interdit les regroupements. Alors, le photographe imagine. Que serait le sport s´il était clandestin? Si, à l´inverse de cette activité positive, bonne pour la santé, le moral, la cohésion sociale, il devenait illicite, comme il l´est en cette période où tout est inversé? Le sport subversif, caché? Il y aurait l´inquiétude et le danger que la clandestinité implique, bien sûr, mais aussi une autre forme de jouissance, celle de la transgression, du plaisir dérobé. Inspiré par ces images, l´écrivain Didier Daeninckx, auteur de romans consacrés par le public et la critique, a inventé une nouvelle, concentré de suspense et de joyeuse
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Le 3 août 1914, l'Allemagne déclare la guerre à la France. La publicité ne restera pas insensible à cet événement : mieux, elle va incorporer le conflit dans son discours. Elle saura progressivement attendrir l'arrière, galvaniser la fibre patriotique ou encore fustiger l'ennemi. Mais si la pub choisit son camp et s'unit derrière le drapeau, la guerre deviendra un formidable prétexte pour vendre tout et n'importe quoi. Très vite, il ne sera plus surprenant de faire cohabiter dans la presse une réclame pour un masque à gaz anti-asphyxiant avec de la poudre de cacao, tandis que les mérites de tel ou tel savon côtoieront un encart pour une jambe de bois articulée, évidemment 100 % française. La pub est déclarée raconte l'épopée de la Grande Guerre du point de vue de cette réclame. À travers un florilège d'illustrations, ce livre nous permet d'entrevoir les années 1914-1918 comme celles d'un marché publicitaire florissant. Pour suivre le fil du conflit, Didier Daeninckx invente le personnage d'une jeune dactylo de l'agence Siècle Publicité qui va devoir redoubler d'ingéniosité pour trouver les slogans les plus prompts à vendre la guerre.