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Littérature
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La vie d'Aya Cissoko bascule à tout jamais en 1986 : elle perd sa petite soeur et son père dans un incident criminel. Puis c'est au tour de son petit frère de perdre la vie l'année d'après. Alors que sa mère subit greffes et complications postopératoires, la jeune Aya trouve refuge dans la boxe. Elle y prend goût et excelle dans cette discipline. Les victoires et les sacres s'enchaînent jusqu'à l'ultime blessure. Pour cette fille d'émigrés maliens, la boxe est une renaissance.
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Dans la rue de l'Ours, à Colmar, il y a une boucherie casher. C'est ici que Serge retrouve son père qui prépare la viande. La boucherie, c'est l'épicentre de la famille Bloch. Et pour cause, on se la transmet de père en fils. Serge Bloch se remémore. Il raconte le grand-père, ses parents qui durent fuir la région pendant la guerre. Les années 1960. Les rites juifs. Les grands bonheurs et les petits larcins de l'enfance. Et dresse une galerie de personnages forts et attachants.
Le portrait d'une famille attendrissante, où l'amour se dit sans mots.
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Tout le monde, au Seuil et dans les milieux littéraires, sait ce qui est arrivé à Lydie Violet (atteinte
d'une tumeur au cerveau, inopérable, lui laissant une estimation de huit ans de vie). Ayant
rencontré Marie Desplechin, elle s'est laissée convaincre de faire un livre du malheur qui lui est
advenu et de son existence depuis le jour où elle s'est effondrée dans son bureau chez Grasset.
Lydie et Marie ont passé de longs mois ensemble à se parler, à s'interroger, à avancer dans le
récit, à reculer, à inventer à tâtons la façon de faire le livre ensemble, le ton et le contenu. Leur
récit, à la première personne, comme si elles n'étaient qu'un seul auteur (elles expliquent comment
elles y sont parvenues, dans l'avant-dernier chapitre) est une réussite exceptionnelle.
On est bouleversé, bien sûr, mais on rit souvent aussi de la drôlerie avec laquelle sont rapportées
certaines situations. La rage (et parfois la férocité) que manifeste la narratrice dans son combat
pour exister sans être réduite au rôle de malade inconcevable, secoue le lecteur, le ramène à la
relativité de ses propres malheurs et l'indécence de ses gémissements. C'est une leçon de vie que
contient ce livre terrible.
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Onze petites nouvelles incisives et drôles nous promènent dans des univers très différents : des histoires amoureuses avec ou sans amour, des rencontres ordinaires et des histoires de boulot parfaitement farfelues. Avec son style sobre, sa générosité et cette faculté à saisir les petits riens de la vie pour en faire de grands livres, Marie Desplechin exprime ici toute la diversité de son talent. Ces nouvelles, s'autorisant parfois de surprenants détours vers le polar ou la science-fiction, s'inscrivent dans la lignée de Trop Sensibles et de Sans moi.
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Agnès s'efforce d'écrire une lettre commençant par les mots : " Cher Rémi ", y renonce, et part vivre à l'hôtel.
Rien ne prouve qu'elle a raison.
Pendant ce temps, Christiane s'initie aux haïku et fait d'une pierre deux coups : elle épouse Oliver et se débarrasse de l'intolérable Anne-Lise.
Et puis, il y a les autres.
Celle qui a quitté son mari et ses enfants pour s'installer chez son cousin Gérard, parce qu'elle préférait s'endormir toute seule, le soir, dans son lit.
Ou l'amie d'Hélène, celle qui a couché avec le vendeur de Kiwis.
Drôles d'histoires.
Le genre d'histoires que les filles sont supposées se raconter entre elles (mais est-ce bien certain ?), et qui ennuient les garçons (c'est du moins ce qu'ils prétendent).
Avec une grâce et une férocité qui n'appartiennent qu'à elle, Marie Desplechin capture ces huit moments de vérité.
Cette petite-fille de Grace Paley et de J.D. Salinger appartient en effet à une génération d'écrivains français qui a appris à conjuguer sa sensibilité à tous les temps de l'ironie.
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" ne réveillez pas le dragon qui dort.
" telle pourrait être l'injonction que les personnages de ce livre s'adressent à eux-mêmes. et que, bien sûr, ils refusent d'entendre. a cause de ce malentendu, chacun d'entre eux plonge dans son enfer personnel. rêves, obsessions, hallucinations, transe, possession, tous sont victimes d'une illusion analogue. jusqu'au moment oú le cauchemar devient réalité. dragons parle du peu de fiabilité du réel. après l'univers intimiste de sans moi, marie desplechin fait passer sur ce roman le souffle de l'imaginaire, avec une virtuosité et une force d'émotion rares.
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Nous étions deux ombres
Marie Desplechin, Kevin Manach, Ugo Bienvenu
- Thierry Magnier
- 6 Septembre 2017
- 9791035200732
Le lendemain de la disparition d'Andreas et Martha, deux tâches de lumière blanches sont apparues dans le buisson au fond du jardin... Court récit de Marie Desplechin évoquant avec pudeur et mélancolie la perte d'êtres chers, magnifiquement servi par les illustrations de Manach et Bienvenu.
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?Les textes qui forment ce livre font entendre la voix de gens dont on parle beaucoup, mais que l'on entend peu : les adolescents d'un collège dit des quartiers. Ce qu'ils racontent interroge directement le monde dans lequel nous vivons et celui qui se dessine. "Il ne faut pas s'attendre à y trouver des vérités générales, psychologiques ou sociologiques, mais les impressions que l'on en retire nous font plus avertis. On reste touché, et parfois ébahi, par ce qu'il y a d'énergie et de désir, mais aussi de fracture et de fragilité, chez ces jeunes de 14 à 16 ans. Leurs histoires n'ont rien de spectaculaire et c'est dans leur banalité que réside leur qualité", dit Marie Desplechin de ces "autoportraits à deux", écrits par les étudiants de Sciences Po Lille avec des élèves de troisième du collège Paul-Verlaine, à Lille. Dans une préface qui parle d'école, de jeunesse et d'écriture, elle raconte l'histoire de l'atelier qu'elle a piloté. Un témoignage sur l'adolescence, en équilibre sur le fil qui sépare le témoignage de l'entreprise littéraire. Née à Roubaix, Marie Desplechin a publié une quarantaine d'ouvrages pour enfants ou pour adultes. Elle a obtenu le prix Médicis essais en 2005 pour La Vie sauve, écrit avec Lydie Violet, et, en 2011, le prix de l'Héroïne Madame Figaro pour Danbé, écrit avec Aya Cissoko.