En 1804 parai^t a` Edo, sous les signatures prestigieuses du peintre Utamaro et de l'e´crivain Jippensha Ikku, un magnifique album de gravures polychromes consacre´ au ce´le`bre quartier des plaisirs du Yoshiwara. Cet Almanach des maisons vertes illustre, en une vingtaine d'estampes aux de´licates couleurs, les us et coutumes de ce quartier re´serve´. Cette description artistique et litte´raire, teinte´e d'humour, des splendeurs de la vie des courtisanes d'Edo, connai^t un succe`s retentissant. En France, l'ouvrage est rendu ce´le`bre par Edmond de Goncourt.
Sont reproduites en fac-simile´ les estampes originales d'Utamaro. La traduction inte´grale du texte de Jippensha Ikku et un commentaire approfondi les accompagnent.
Le personnage qui habite le "monde simple et tranquille" de Laoshu flâne le long des chemins de campagne, s'endort sous un arbre, pêche à la ligne, rêve dans sa chambre et se livre à des activités banales d'un oeil subtilement railleur. Un "double littéraire" de l'auteur qui, s'il s'émerveille en promeneur solitaire devant la beauté de la nature, n'en est pas moins fin observateur de la société chinoise dont il ne se prive pas de moquer les excès.
Il est ce flâneur désinvolte, ce rêveur malicieux qui prétend avec impertinence : " en cette vie, je n'obérai qu'aux fleurs". Il est aussi ce poète excentrique et nonchalant qui aime paresser longuement en caressant son chat et qui nous réconcilie avec nous-mêmes des quelques avanies et chagrins de l'existence".
Poète, calligraphe, peintre, universitaire érudit de renom, CHEN Lemin (1930-2008) a fait partie de ces intellectuels chinois d'une très grande originalité qui ont bénéficié de façon exceptionnelle d'une double éducation. Ils avaient un pied dans la tradition chinoise et un pied dans une modernité occidentale : sa longue fréquentation de l'Occident l'a plus durablement rapproché de Kant que de Confucius. Sa main, celle qui tient le pinceau reste pourtant une main chinoise qui obéit au coeur et au souffle et les nombreuses oeuvres présentées dans ce livre sont des témoignages de cette culture chinoise : poèmes , peintures et calligraphies attestent aussi des exigences d'un homme pour qui la peinture était un véritable exercice spirituel.
Plus d'une centaine de peintures de Ji Dahai, peintre chinois vivant en Provence. Ces peintures de paysages sont d'abord celles d'arbres qu'il peint dans son atelier. Arbres selon l'enseignement de la peinture traditionnelle chinoise, arbres devenant calligraphies jusqu'à l'excentricité et l'abstraction de ses dernières peintures.
Un peintre de double culture qui poursuit sa contemplation du paysage sur les chemins d'Arles :
Oliviers, vignes, souches et amandiers le long des chemins, dressés sur des calanques, plantés sur des rocs ou des montagnes.
Voici qu'Utamaro, délaissant les portraits de courtisanes qui l'ont rendu célèbre, décide cette fois d'aller contempler la neige ou la lune ou, encore, d'inventorier ce qu'une mer délaisse sur le sable quand elle se retire. Ce qui touche dans les trois albums de peintures réunis ici, c'est peut-être d'abord cela, cet abandon du regard aigu sur une société raffinée, pour retourner à la beauté native de la nature. On peut alors se faire proche d'une grève, d'une lune vagabondant dans le ciel nocturne, d'un pont perdu dans la brume, ou de coquillages ouvragés émaillant le sable. Présentées avec la traduction des poèmes qui les accompagnent, ces estampes nous éblouissent par la fraîcheur intacte de leur pinceau et la délicatesse de leurs couleurs poudrées d'or.
En 2011, Lao Shu ouvre un blog et y poste une peinture par jour. Il a maintenant plus de 700 000 abonnés. Chaque peinture est accompagnée d'un texte plein d'ironie sur les travers de notre société moderne et de ceux qui y vivent.
Le personnage qui habite le monde simple et tranquille de Lao Shu s'appelle Monsieur Minguo. Il porte une robe longue et des chaussures en coton rappelant l'époque de la République chinoise, flâne le long des chemins, s'endort sous un arbre, pêche à la ligne, se livre à des activités banales vues d'un oeil subtilement railleur. En quelques traits très simples, quelques touches de couleurs, Lao Shu recrée un monde où chacun se reconnaît d'emblée. Un monde réconfortant et malicieux où l'on peut prendre le temps de goûter des instants délectables, en toute modestie.
Voici deux trésors qui dormaient dans le fonds de la très riche collection Jacques Doucet à la Bibliothèque nationale. Puisant leur beauté dans le rapport vigoureux du noir et du blanc, ils témoignent de la maîtrise et du raffinement atteints par l'estampe à l'époque d'Edo au Japon. Ces deux albums étaient d'abord destinés à servir de modèles aux élèves qui apprenaient l'art difficile du pinceau et de l'encre. Animaux, fleurs, fruits, insectes, chacune de ces images offre un fragment du monde, tel un haïku capturant l'instant d'une vie saisie dans sa brève intensité. Présentées dans une précieuse reliureétui fermée par un ruban, d'une excellente qualité d'impression, elles nous rappellent que l'estampe fut avant tout un art de la suggestion.
« J'ai deux mains merveilleuses, mais gratter les autres là où ça les démange m'est di cile », disait Qi Baishi. Celui qui signait ses peintures sous les noms d'« Ermite de la Pierre-Blanche », « Vieillard Lentille d'eau » ou « Serviteur sans attaches, habitant temporaire des mirages » est le plus grand peintre chinois du vingtième siècle. Son oeuvre est d'une liberté et d'une spontanéité totale, comme s'il avait digéré des millénaires de tradition artistique pour aboutir à cette sûreté de trait qui s'appuie sur le vide pour déployer toute sa force expressive.
Keisai fut l'inventeur d'un style minimaliste d'une étonnante modernité et plein d'humour, qui lui valut d'être copié par nombre de ses contemporains.
Oiseaux et animaux dans le style du dessin abrégé (1797) et Personnages dans le style du dessin abrégé (1799) sont ses deux albums les plus inventifs et ils connurent un immense succès populaire.
Oiseaux, poissons, coquillages, chats, écureuils, éléphants, fêtes, acrobaties, combats, scènes de rue grouillantes de vies populaires, au total près de trois cents motifs saisis sur le vif, avec un sens aigu de l'observation et un regard cocasse, empreint de bonhomie.
Réalisé à la fi n du dix-huitième siècle par Itô Jakuchû, l'un des « Excentriques » de Kyôto, ce recueil de peintures utilise une technique originale à l'expressivité particulièrement puissante.
Connue sous le nom de taku hanga , elle s'inspire de la pratique chinoise de l'estampage. Sur un fond d'un noir profond, fl eurs, plantes, insectes, animaux se détachent en blanc, selon les lignes d'un tracé d'une énergie et d'une intensité saisissantes. Ces images en négatif, au titre évocateur de Fleurs précieuses du jardin mystérieux , n'étaient pas destinées au grand public mais réservées à un cercle restreint d'amis lettrés. Leur singulière précision, leur pouvoir de suggestion, sur ce noir à la profondeur soyeuse, presque magnétique, subjuguent par leur extraordinaire modernité.
Album de 46 peintures de l'artiste japonais du XIXe siècle, dans lesquelles il laisse libre cours à sa fantaisie et son insolence, n'hésitant pas à jouer avec les croyances et les légendes liées au bouddhisme et au shintoïsme.
Chu Ta (1625-1705), peintre et poète, quand les Mandchous prennent le pouvoir, il devient moine taoïste. Simulant la folie, il inscrit le mot «.muet.» sur sa porte et ne communique plus que par cris inarticulés, par gestes ou par l'écriture.
Humour, fantaisie et rigueur caractérisent ce peintre célèbre et excentrique.
Ren Bonian est le pseudonyme de Ren Yi (1840-1896). Il apprend à peindre auprès de Ren Xun à Shanghai et excelle dans le portrait, la peinture de personnages, de fl eurs et d'oiseaux. Il est l'artiste de l'École de Shanghai qui vendit le plus de peintures et laissa derrière lui des milliers d'oeuvres. Contemporain exact des impressionnistes il est «. sans conteste un grand artiste universel, un coloriste éblouissant.» (François Cheng, La Voie des fl eurs et des oiseaux sous les Song ).
Son art use d'une rare économie de moyens pour parvenir à une force expressive véritablement époustouflante, s'appuyant sur le vide pour peindre à grands traits libres, « sans os », dit-on en chinois.
Ses oeuvres de fleurs, oiseaux, insectes, paysages et figures humaines sont ici montrées pour la première fois, accompagnées de la traduction de ses mémoires, d'une chronologie et d'une introduction par Gilles Béguin, ancien conservateur du musée Cernuschi.
Cet ouvrage publié en 1802 reproduit, sous la forme de merveilleuses gravures sur bois polychromes, vingt-cinq peintures exécutées dans l'esprit de l'un des artistes les plus originaux du début du XVIIIe siècle japonais : Ogata Kôrin (1658-1716). Peintre, décorateur de céramiques et de laques, dessinateur de motifs pour kimonos, Kôrin fut un créateur multiforme, dont le style inventif marqua la peinture et les arts décoratifs japonais jusqu'à la fin du XIXe siècle. Nakamura Hôchû (?-1819), l'auteur de cet album, s'est inspiré de cette manière originale de Kôrin pour revisiter avec légèreté et humour des thèmes classiques de la peinture japonaise, qui alternent avec des compositions florales et animalières d'une étonnante simplification graphique.
En 1804 paraît à Edo, sous les signatures prestigieuses du peintre Utamaro et de l'écrivain Jippensha Ikku, un magnifique album de gravures polychromes consacré au célèbre quartier de plaisirs du Yoshiwara. Cet Almanach des maisons vertes illustre, en une vingtaine d'estampes aux délicates couleurs, les us et coutumes de ce quartier réservé.
Cette description artistique et littéraire, teintée d'humour, des splendeurs de la vie des courtisanes d'Edo, connaît un succès retentissant. En France, l'ouvrage est rendu célèbre par Edmond de Goncourt. Dans un précieux coffret recouvert de soie sont reproduites en fac-similé les estampes originales d'Utamaro. La traduction intégrale du texte de Jippensha Ikku et un commentaire approfondi les accompagnent.
Tout jardin est une figuration du monde.
Et si les jardins mettent en scène la relation que nous entretenons avec la nature, le japon a porté l'art du jardin et du paysage à sa plus haute expression. mais les jardins japonais ne livrent pas facilement leurs secrets : puisant aux sources de la poésie, de la peinture ou du bouddhisme zen, ils se présentent à nous comme une superbe énigme, une sorte. d'anthologie d'images symboliques, dont il faut connaître le sens pour pouvoir les déchiffrer.
Dans l'art du jardin japonais, marc peter keane décline l'essentiel des principes et des techniques mis en oeuvre pendant plus d'un millénaire par les maîtres jardiniers de l'archipel. le livre qu'il propose est le fruit d'années de recherche qui lui ont permis de tisser des liens d'intimité avec les jardins, avec ces rythmes et ces équilibres que traduisent l'eau, les rochers, les pins minutieusement taillés.
Il nous offre ainsi le savoir nécessaire pour comprendre et apprécier pleinement les sculptures vivantes et les espaces sacrés de méditation que sont, à travers leur histoire, les jardins du japon.
L'Architecture chinoise est un ouvrage capital. C'est le premier livre complet et détaillé qui a l'ambition de présenter à la fois au grand public et aux connaisseurs les plus importantes oeuvres architecturales de la Chine, de l'ère néolithique jusqu'au début du XXe siècle, et les trésors de son incomparable culture. Il est né de la collaboration de savants et d'éditeurs chinois et occidentaux qui commentent et analysent pour nous cités, maisons, tombes, jardins, ponts, temples et palais, en rattachant toujours leur évolution aux événements historiques, politiques et culturels qui les ont modelés. Magnifiquement illustré de plus de 300 plans, cartes et photographies - dont la plupart sont reproduites pour la première fois - ce livre permet au lecteur occidental d'accéder aux meilleures et aux plus récentes études sur le sujet ainsi qu'à des documents originaux jusque-là inaccessibles.
Ce livre participe de l'entreprise éditoriale sans précédent initiée par l'Université de Yale, qui associe les regards croisés de Chinois et d'Occidentaux sur la "Culture et civilisation de la Chine" et qui avait déjà, en 1997, été le maître d'oeuvre de Trois mille ans de peinture chinoise.
Trois mille ans de peinture chinoise, se trouvent rassemblés dans un unique ouvrage, issu de la collaboration entre des savants et des éditeurs chinois et occidentaux. L'ambition de cette nouvelle histoire de la peinture chinoise est de présenter et de commenter à la fois pour les connaisseurs et pour le grand public les plus importantes oeuvres d'art chinoises, réunies aujourd'hui dans ce livre et dont plus de trois cents sont reproduites en couleurs. Elle font partie du fonds des plus grands musées de Chine ou de collections privées chinoises et étrangères. Certaines d'entre elles n'ont encore jamais été montrées en Occident. Cet ouvrage se veut le reflet des manières spécifiques dont Chinois et Occidentaux écrivent sur l'art et en construisent l'histoire. Ces regards croisés sur une tradition picturale plurimillénaire dont nous n'avons qu'une connaissance fragmentaire permettront peut-être d'en changer notre vision.
Hokusai est le plus grand peintre et dessinateur d'ukiyo-e, mouvement artistique japonais de l'époque d'Edo (1603-1868) comprenant non seulement une peinture populaire et narrative originale, mais aussi et surtout les estampes gravées sur bois.
C'est en 1816 et 1823 que Katsushika Hokusai, « le vieux fou de dessin », publia ces deux Manuels de dessin ; ces guides d'apprentissage destinés aux aspirants peintres et aux amateurs, très demandés à l'époque, exprimaient la volonté de transmettre l'esprit des choses.
C'est un Japon d'une incroyable variété qui défile dans ces pages, donnant à voir le spectacle de la vie dans ses innombrables facettes, saisies avec une liberté de trait qui fait de chaque dessin un concentré d'énergie pure. Divinités, hommes, animaux ou végétaux, Hokusai observe et recrée le monde avec une curiosité insatiable, dans ses expressions les plus fugaces, ses personnages les plus modestes, en relevant son incomparable maîtrise d'une pointe d'humour.
Ces Manuels de dessin qui figuraient au XIXe siècle dans les collections les plus prestigieuses, inspirant les impressionnistes, font encore le bonheur de ceux qui y découvrent la magie d'un pinceau virtuose et si plein de vie que, disait le peintre avec malice, « mes personnages ont l'air de se sauver du papier ».