Les histoires racontées, pleines d'odeurs de cuisine, puissamment évocatrices des rapports et des conflits entre les membres d'une maisonnée indienne, soulignent bien sûr le rôle déterminant qu'y jouent la nourriture et celles qui la préparent. Des femmes croquées sur le vif y livrent des instants de bonheur, des secrets de famille, d'amour, d'enfance qui ont parfois la violence du désir ou l'amerture de la jalousie. Mais les véritables héroïnes sont les recettes : qu'il s'agisse de confectionner un pickle de mangue, un gâteau de carottes ou un curry d'aubergines au yaourt, le lecteur goûtera l'alchimie des aromates indiens.
Funérailles célestes est une histoire vraie d'amour et de perte, de loyauté et de fidélité au-delà de la mort.
Xinran dresse le portrait exceptionnel d'une femme et d'une terre, le Tibet, toutes les deux à la merci du destin et de la politique. En 1956, Wen et Kejun sont de jeunes étudiants en médecine, remplis de l'espoir des premières années du communisme en Chine.
Par idéal, Kej un s'enrôle dans l'armée comme médecin. Peu après, Wen apprend la mort de son mari sur les plateaux tibétains. Refusant de croire à cette nouvelle, elle part à sa recherche et découvre un paysage auquel rien ne l'a préparée, le silence, l'altitude, le vide sont terrifiants.
Recueillie par une famille tibétaine, elle apprend à respecter leurs coutumes et leur culture. Après trente années d'errance, son opiniâtreté lui permet de découvrir ce qui est arrivé à son mari... Quand Wen retourne finalement en Chine, elle retrouve un pays profondément changé par la Révolution culturelle. Mais elle aussi a changé: en Chine, elle avait toujours été poussée par le matérialisme; au Tibet, elle a découvert la spiritualité.
Trois jeunes soeurs ayant fui l'Iran au moment de la révolution trouvent refuge dans un petit village d'Irlande pluvieux et replié sur lui-même. Elles y ouvrent le Babylon Café et bientôt les effluves ensorcelants de la cardamome et de la nigelle, des amandes grillées et du miel chaud bouleversent la tranquillité de Ballinacroagh. Les habitants ne les accueillent pas à bras ouverts, loin s'en faut. Mais la cuisine persane des trois soeurs, délicate et parfumée, fait germer d'étranges graines chez ceux qui la goûtent. Les délicieux rouleaux de dolmas à l'aneth et les baklavas fondant sur la langue, arrosés d'un thé doré infusant dans son samovar en cuivre, font fleurir leurs rêves et leur donnent envie de transformer leur vie.Marsha Mehran s'est inspirée de sa propre histoire familiale pour composer ce roman chaleureux et sensuel où la cuisine joue le plus beau rôle. S'y mêlent le garm et le sard, le chaud et le froid, tristesse et gaieté, en une alchimie à l'arôme envoûtant d'eau de rose et de cannelle.Et pour que chacun puisse expérimenter la magie de la cuisine persane, une recette accompagne chaque chapitre du livre.
L'histoire véridique de Ijichi Eiji ou la vie d'un gangster japonais, d'un yakuza, telle qu'il la confia à son médecin avant de mourir. Chef de gang spécialisé dans les "affaires de jeu" de Tokyo, il raconte avec sincérité son apprentissage, son ascension sociale, ses amours, les tripots de jeu, les assassinats, ou bien comment il se coupa le doigt en signe de repentir. Il confesse coups de main, interrogatoires, prison, nous dévoile les coutumes et les rituels de cette confrérie et nous guide dans le monde souterrain du crime organisé au Japon.
Un jour, Akhila décide de partir, seule, vers l'extrémité sud de l'Inde, là où se rencontrent l'océan Indien, la baie du Bengale et la mer d'Arabie, pour faire le point sur une vie qu'elle a l'impression de ne pas avoir vécue. Dans le train qui la conduit à destination, elle fait la connaissance de ses compagnes de voyage, avec lesquelles elle va partager toute une nuit l'intimité d'un compartiment réservé aux dames. À travers leurs confidences Akhila cherche la réponse aux questions qu'elle se pose : une femme a-t-elle vraiment besoin d'un homme pour être heureuse, pour se sentir épanouie ? Comment trouver en soi la force de vivre la vie qu'on a choisie, redevenir maîtresse de son destin ? En écoutant les femmes qui l'accompagnent, dont les récits reflètent ses propres contradictions, et en se replongeant dans un passé fait de renoncement, de sacrifices et de frustrations, Akhila comprend qu'elle seule peut trouver une issue à ses interrogations.
Elles ont 7 ou 9 ans, à New York. Elles s'appellent Christina, Lucy, Frangie ou Annie... Elles partagent des lits à punaises et des parents chinois qui luttent chaque jour pour les nourrir, leur payer l'école et les faire grandir dans le rêve américain. C'est leurs voix qui nous parlent, spontanées, crues, bouleversantes, elles racontent une enfance dans les marges, le racisme et la violence quotidienne, et l'amour immense des parents qui les protège et les étouffe pourtant.
C'est ainsi qu'elles apprennent à sortir de l'enfance avec une audace et une soif de vivre qui éclatent à chaque page.
Des gamines inoubliables qui font valser les clichés de la littérature d'immigration, dans ce premier roman d'une énergie folle qui laisse le lecteur étourdi.
Dans La Reine des rêves, C. B. Divakaruni retrouve le fil enchanté de La Maîtresse des épices, une prose généreuse où le réalisme se pare de couleurs et de senteurs magiques puisées aux sources profondes de l'Inde.
Rakhi est une jeune artiste qui vit à Berkeley, en Californie, et partage ses jours entre son activité de peintre, sa fille Jona et le salon de thé indien qu'elle tient avec son amie Belle. Sa mère est interprète de rêves et consacre ce don à soulager la détresse et servir les autres. Un don qui fascine Rakhi mais l'isole de sa mère, de ce coeur nourri de mystères issus d'une Inde lointaine qu'elle n'a pas connue. Hasards ou signes invisibles à déchiffrer, un réseau de coïncidences troublantes se tisse autour de la vie de Rakhi tandis que la découverte du journal intime de sa mère ouvre la porte de secrets longtemps enfouis. Saura-t-elle lire, elle aussi, la vérité cachée dans les rêves et s'ouvrir à l'amour d'elle-même et des autres ?
Voici un savoureux festin d'histoires où la nourriture et celles qui la préparent jouent le premier rôle. Des femmes y marient arômes et épices pour nous livrer tour à tour des recettes de vie où s'épanche la brûlante violence des currys, s'attarde le parfum entêtant d'une rivale ou se distillent les ingrédients doux-amers de la vengeance. Autant de secrets, de souvenirs qui nous plongent au coeur de la famille indienne, d'un monde opulent et magique où les vivants parlementent avec les morts qui viennent habiter leurs rêves, en des anecdotes tour à tour poignantes, drôles, macabres, inoubliables.
Après un demi-siècle d'existence, les femmes des histoires de Bulbul Sharma découvrent avec stupeur que la vie n'est pas telle qu'elles l'avaient toujours imaginée.
Passant de la révélation à la rébellion, elles vont apprendre à écouter leurs désirs, s'ouvrir au monde extérieur et à leur monde intérieur, et s'épanouir enfin. Pour Bulbul Sharma, à cinquante ans, la vie ne fait que commencer.
Un dicton chinois prétend que "dans chaque famille il y a un livre qu'il vaut mieux ne pas lire à haute voix". Une femme a rompu le silence. De 1989 à 1997, Xinran a présenté chaque nuit à la radio chinoise une émission où elle invitait les femmes à parler d'elles-mêmes, sans tabou. Elle a rencontré des centaines d'entre elles. Avec compassion, elle les a écoutées se raconter et lui confier leurs secrets. Épouses de hauts dirigeants du Parti ou paysannes du fin fond de la Chine, elles disent leurs souffrances incroyables : mariages forcés, viols, familles décimées, pauvreté ou folie... Mais elles parlent aussi d'amour. Elles disent aussi comment, en dépit des épreuves, en dépit du chaos politique, elles chérissent et nourrissent ce qui leur reste.
Après La Colère des aubergines, Bulbul Sharma nous revient avec des histoires pétillantes de drôlerie. Des femmes partent en voyage, et leur vie bascule. Elles partent pour se marier, pour aller voir leur fils, pour échapper au crime qu'elles croient avoir commis ou à une belle-famille tyrannique. Sous leurs regards baissés et leurs saris chatoyants, elles cachent un coeur limpide, un courage à toute épreuve, et elles accueillent les surprises du chemin avec une sagesse relevée au sel de l'humour. Au fil de leurs voyages, défilent les paysages de l'Inde, des rizières vert émeraude aux défilés escarpés de montagne, et les rencontres improbables :
Danseuses travesties en veuves, raja déchu d'un palais surgi des mille et une nuits, fantôme amoureux ou ours chapardeur. Mais au détour de la route, c'est leur paysage intérieur qui soudain change : les chaînes qui entravent leurs pas depuis des siècles se font plus légères, et au bout du voyage, parfois, les attend la paix. Ou la liberté. Ou l'amour.
Les histoires de Bulbul Sharma nous prennent par la main pour nous emmener sur des chemins détournés, imprégnés des senteurs de l'Inde ; elles ont la malice de la fable, la délicatesse de la miniature indienne, la poésie des contes de fées ; et si elles nous font éclater de rire, c'est avant de nous toucher au coeur.
Cet essai, écrit à distance, sur commande de l'office of war information, par une femme qui n'était jamais allée au japon et en ignorait la langue, pour servir de manuel aux forces d'occupation américaines, réussit la gageure de demeurer, de l'avis général des japonais, l'un des grands livres que l'on ait écrit sur eux.
Des articles et des ouvrages ont, après lui, été publiés qui réfutent, complètent, approfondissent, réapprécient les interprétations de ruth benedict. ces débats lui ont conféré la place d'une référence classique. " ce livre traite des habitudes qui paraissent naturelles et que nul ne songerait à remettre en cause au japon. il traite des situations où tout japonais peut compter sur la courtoisie et de celles où il se sent honteux, des circonstances où il éprouve de l'embarras, de ce qu'il exige de lui-même.
" on y parle des règles de hiérarchie, de bienséance, de l'éducation des enfants, de morale sexuelle, de politique économique...
Quand son père est tué dans une émeute au Kenya, la vie de Lîla change de cours : elle quitte les grands espaces africains pour un appartement exigu en banlieue parisienne chez des parents qui mènent une vie d'exilés repliés sur eux-mêmes, entre le ménage à la maison et les épices de la boutique indienne de son oncle. Un soir, seule dans les rues de Paris, elle commence l'apprentissage de la vie.
Faute d'amour et de visa, elle va d'amants en infortunes et de succès en revers professionnels, dans un parcours chaotique aux rencontres déroutantes. Avec pour seul repère la singularité de son odorat qui fera merveille dans l'art culinaire et qui, peu à peu, colorera les moindres moments et émotions de son existence. Elle suivra avec son nez un univers d'arômes, de parfums et de sensualité jusque dans les péripéties de sa vie amoureuse. Et ce don qui est aussi une malédiction deviendra la clé d'une nouvelle découverte de soi et du monde.
"Jamais depuis Le Parfum de Patrick Süskind, un écrivain n'avait réussi à explorer avec autant de maestria le monde méconnu des effluves." Valérie Colin-Simard, Elle.
Nul autre que Lin Yutang, lettré chinois pétri de culture occidentale - qui disait « penser en chinois avec un pinceau et en anglais avec une machine à écrire » - pouvait réussir à nous éclairer sur le sens que nous donnons au mot « bonheur » en Occident et en Chine. Convoquant ses « compagnons spirituels », poètes et philosophes chinois, mais aussi Thoreau ou Nietzsche, il fait l'éloge d'un homme pleinement homme, capable de goûter à toutes les saveurs de l'existence. « Car le banquet de la vie est devant nous et la seule question qui se pose est celle de notre appétit. »
Kayo aurait pu mener une existence simple de mère au foyer. Mais elle fait partie du club des passionnées de beauté et dans une ville comme Tokyo, ce n'est pas facile de résister aux pulsions acheteuses.
Et si Conan Doyle n'avait pas tout raconté? Et si, finalement, Sherlock Holmes avait bel et bien voyagé en Inde et au Tibet, comme le prétend la rumeur?
De cette période mystérieuse entre la disparition du détective dans les chutes de Reichanbach et sa réapparition dans l'Aventure de la maison vide, épisode auquel Conan Doyle n'a consacré que quelques lignes, Jamyang Norbu a tiré un périple haut en couleurs et en rebondissements. Qu'il rencontre le Dalaï Lama, traverse l'Inde ou le Tibet, croise des personnages de Kipling ou se confronte au mystique, le grand détective britannique ne perd rien de son flegme et de sa superbe, et nous emmène dans une aventure palpitante au coeur de paysages à couper le souffle.
Radhika Jha saisit des instants de vie au moment où, comme en suspens, les certitudes vacillent avant de basculer. Passant de la comédie à l'italienne, avec conversations surprises derrière des paravents et quiproquos en cascade, à la sensualité d'un tableau de genre, ou au drame, dans des textes savoureux et brillants d'intelligence.
La Route de la Soie, qui reliait la Rome impériale et la lointaine Chine, était autrefois la plus grande voie de communication de la planète. Le long de cet itinéraire voyageaient de précieuses cargaisons de soie, d'or et d'ivoire, ainsi que des idées nouvelles. Puis les villes florissantes ont décliné, et les oasis disparu dans les sables. Plus de mille ans ont passé, jusqu'à ce que des hommes intrépides s'aventurent dans les déserts du Taklamakan et de Gobi, à la recherche des vestiges magnifiques de ces civilisations oubliées. Qui étaient ces aventuriers qui se disputèrent avec acharnement et emportèrent fresques, sculptures, manuscrits d'une valeur inestimable, dans des conditions extravagantes ?
Le vieux Ma n'est guère enthousiaste de devoir partir en Europe - à Londres, plus précisément - où son frère lui a légué un magasin d'antiquités.
Quant à son fils, Ma Wei, il tombe éperdu-ment amoureux de la fille de leur logeuse, la très respectable veuve Window.
Les tribulations de nos deux chinois dans la capitale britannique sont contées par Lao She avec un humour féroce, et sans doute bien informé, puisque lui-même y séjourna de 1924 à 1929. Comment concilier la digne image de Messieurs Ma, père et fils avec celle de ces « diables à face jaune » qui fument l'opium, s'adonnent au trafic d'armes, cachent sous leur lit les victimes qu'ils ont tuées et violent les femmes sans distinction ?
L'abîme d'incompréhension et de préjugés qui les sépare de la population locale, s'il donne lieu à maintes scènes d'une drôlerie irrésistible, n'en laisse pas moins flotter une ombre de tristesse sur la réussite de leurs projets.
« Ceci est un livre sur la première génération d'enfants uniques en Chine, ceux nés entre 1979 et 1984. Ils ont profité seuls de tous les cadeaux matériels, de l'amour et de l'attention qu'ils auraient dû partager avec une fratrie...Ils ont manqué de pratique dans tout ce qui touche à la communication, à l'amitié, au partage, à l'entraide, à la tolérance et à toutes les autres compétences relationnelles élémentaires que l'on acquiert en grandissant.
C'était comme si le monde n'appartenait qu'à eux... Comprendre les enfants uniques d'aujourd'hui en Chine constitue une ressource inestimable pour comprendre non seulement l'avenir de la Chine, mais aussi sa manière d'interagir avec le reste du monde.»
Tout le monde connaît le Taj Mahal, mausolée de marbre orné d'or, d'argent et de pierres précieuses. Quand sa reine Arjumand meurt, Shah Jahan veut construire un monument à l'image de leur amour parfait. Pendant vingt-deux ans, vingt mille hommes ont travaillé jour et nuit pour satisfaire cette obsession. Ce récit puissant nous raconte simultanément l'incroyable amour de Shah Jahan et Arjumand, la construction du Taj Mahal après la mort de la reine, et les dernières années du règne de Shah Jahan où les fils se livrent une lutte acharnée pour accéder au Trône du Paon. Tissée avec la narration de la construction du mausolée est l'histoire de Murthi, maître-artisan hindou,
graveur du marbre du sarcophage de Arjumand. Ce complexe et fascinant ouvrage est bien plus qu'une romance historique. Murari a recréé l'opulence sensuelle du palais et la pauvreté de l'Inde au XVIIe siècle, les vicissitudes du règne de Shah Jahan et la lutte, souvent amère, entre les hommes de foi différente.
« Au cours de mes errances, j'ai découvert qu'il existait au sein de ce peuple fascinant et si peu connu, un riche répertoire de contes traditionnels, inaccessible au reste du monde, et je me suis donc efforcé de recueillir autant d'histoires que j'ai pu. Chefs de village, moines, domestiques, membres des gouvernements locaux, paysans, commerçants - ceux-là et beaucoup d'autres ont contribué à mon recueil.
Timidement et de façon hésitante d'abord, (...) le conteur se livrait. Mais un public tibétain est l'un des meilleurs que l'on puisse imaginer, leur gentillesse et leur intérêt évidents brisent rapidement la glace, et laissent libre cours à la parole. (...) Je les ai écrites telles que l'on me les a racontées, aussi fidèlement que j'ai pu. »