Des chevaux et des hommes. Sous le ciel de l'Altaï, au milieu des immenses plaines de Mongolie, Galsan Tschinag plante le somptueux décor d'une double tragédie : la disparition d'une mère, qui laisse trois enfants et un époux qui avait appris à l'aimer ; le refus d'une jument, en deuil de son petit, de nourrir un poulain orphelin. Chez les humains comme chez les animaux, il s'agit que la vie l'emporte sur la mort, il s'agit de retrouver le chemin de la source d'amour. En contrepoint de ces drames, l'auteur révèle un autre aspect de son exceptionnel talent de conteur en s'attachant aux luttes des nomades contre les envahisseurs venus de tous les horizons. Galsan Tschinag au sommet de son art.
Dans une langue d'une beauté âpre comme ces solitudes accrochées au ciel des steppes mongoles, Galsan Tschinag conte l'histoire de Dojnaa, fi lle d'un lutteur de légende, fi ère et solide à l'image de la terre qui l'a vue naître, aux confi ns des mondes habités. Abandonnée par son mari, elle élève seule ses enfants, traque le loup qui décime son troupeau, résiste aux hommes qui veulent la posséder. Elle incarne la force d'un peuple qui vit depuis toujours aux rythmes de l'eau, la terre et l'air ; et porte sur ses épaules le destin d'un monde en train de disparaître.
Déjà parus : Belek, une chasse dans le haut Altaï, La Caravane et La Fin du monde .
On rapporte que lorsque Chu Ta, devenu le maître Bada Shanren, mourut, « le pinceau lui échappa des mains et tomba sur sa chemise blanche. Il glissa lentement sur sa poitrine en laissant une trace noire. » Cette histoire est une histoire vraie. Chu Ta, né en 1626, fut le dernier prince de la dynastie des Ming en Chine. Après l'invasion mandchoue, il se réfugia dans un temple et devint moine, peintre et calligraphe.
Richard Weihe raconte la vie longue et mouvementée de Chu Ta en un roman court et dense qui vise l'essentiel. Et son style vif et ramassé semble reproduire la brièveté et la nécessité du geste de son personnage, exemple vivant de la philosophie et de l'art du zen.
Un des rêves de Galsan Tschinag est devenu réalité en 1995 : mener sa tribu dispersée, les Touvas de Mongolie, vers le berceau de ses ancêtres. Entre portrait de groupe et carnet de voyage, ce conteur d'exception mène compagnons de route et lecteurs à travers les stupéfiants paysages du Haut-Altaï sans jamais dévier de son but : " témoigner de la civilisation itinérante des Nomades et garder en éveil le sens de cette humanité guère moins en danger dans sa totalité que mon petit peuple aussi menacé qu'imparfait. "
Un journaliste apprend la mort de Belek, un homme simple qui, parvenu au crépuscule de sa vie, tua un loup sans autre arme qu'un gourdin. De retour dans son village natal, il découvre que, sous des dehors anecdotiques, se cache l'un de ces drames qui tissent la vie des petites gens. A l'orée du village, vit solitairement le vieux Dshaniwek, en
butte à l'hostilité générale. C'est pourtant lui que choisit le narrateur pour aller traquer le loup. Deux récits à l'atmosphère tragique, où l'on retrouve "les mots de feu et de glace" de Dojnaa et de La Fin du chant, parus dans la collection Picquier poche.