En 1804 parai^t a` Edo, sous les signatures prestigieuses du peintre Utamaro et de l'e´crivain Jippensha Ikku, un magnifique album de gravures polychromes consacre´ au ce´le`bre quartier des plaisirs du Yoshiwara. Cet Almanach des maisons vertes illustre, en une vingtaine d'estampes aux de´licates couleurs, les us et coutumes de ce quartier re´serve´. Cette description artistique et litte´raire, teinte´e d'humour, des splendeurs de la vie des courtisanes d'Edo, connai^t un succe`s retentissant. En France, l'ouvrage est rendu ce´le`bre par Edmond de Goncourt.
Sont reproduites en fac-simile´ les estampes originales d'Utamaro. La traduction inte´grale du texte de Jippensha Ikku et un commentaire approfondi les accompagnent.
Plus 1 000 estampes, plus de 150 livres illustrés et albums, plus de 7 000 pages de son journal illustré et plus de 50 000 peintures et dessins. Et ce sont les animaux qui occupent une place de choix : il y a des chats qui dansent, des grenouilles acrobates, des renards furtifs et cruels qui vont à la noce, des gibbons, des crevettes, des dorades...Tous les animaux de la Création sont là ! Certains sont croqués sur le vif, d'autres métamorphosés en animaux fantastiques, puis en démons. Une vraie fête des animaux ! Un bestiaire qui vagabonde et processionne parfois dans un monde qui nous rappelle celui de Jérôme Bosch.
Il y a de la virtuosité chez ce peintre excentrique et insolent qui sait se faire caricaturiste chaque fois que lui prend l'envie iconoclaste de se moquer de notre monde.
Il existe au Japon un jeu de cartes très populaire, né au XVIe siècle, appelé hanafuda. Un jeu dans lequel il n'y a ni roi ni reine, mais des iris, des cerisiers et des saules ; et aussi des poèmes et des légendes, qui ne sont pas écrits mais que les motifs végétaux, associés à la pleine lune ou à un cerf, font aussitôt surgir à la mémoire de tous les Japonais. Ce livre vous propose de le découvrir, comme un herbier merveilleux de fl eurs et de plantes révélant tout un réseau de paysages et de références littéraires.
Poète, calligraphe, peintre, universitaire érudit de renom, CHEN Lemin (1930-2008) a fait partie de ces intellectuels chinois d'une très grande originalité qui ont bénéficié de façon exceptionnelle d'une double éducation. Ils avaient un pied dans la tradition chinoise et un pied dans une modernité occidentale : sa longue fréquentation de l'Occident l'a plus durablement rapproché de Kant que de Confucius. Sa main, celle qui tient le pinceau reste pourtant une main chinoise qui obéit au coeur et au souffle et les nombreuses oeuvres présentées dans ce livre sont des témoignages de cette culture chinoise : poèmes , peintures et calligraphies attestent aussi des exigences d'un homme pour qui la peinture était un véritable exercice spirituel.
Plus d'une centaine de peintures de Ji Dahai, peintre chinois vivant en Provence. Ces peintures de paysages sont d'abord celles d'arbres qu'il peint dans son atelier. Arbres selon l'enseignement de la peinture traditionnelle chinoise, arbres devenant calligraphies jusqu'à l'excentricité et l'abstraction de ses dernières peintures.
Un peintre de double culture qui poursuit sa contemplation du paysage sur les chemins d'Arles :
Oliviers, vignes, souches et amandiers le long des chemins, dressés sur des calanques, plantés sur des rocs ou des montagnes.
Le personnage qui habite le "monde simple et tranquille" de Laoshu flâne le long des chemins de campagne, s'endort sous un arbre, pêche à la ligne, rêve dans sa chambre et se livre à des activités banales d'un oeil subtilement railleur. Un "double littéraire" de l'auteur qui, s'il s'émerveille en promeneur solitaire devant la beauté de la nature, n'en est pas moins fin observateur de la société chinoise dont il ne se prive pas de moquer les excès.
Il est ce flâneur désinvolte, ce rêveur malicieux qui prétend avec impertinence : " en cette vie, je n'obérai qu'aux fleurs". Il est aussi ce poète excentrique et nonchalant qui aime paresser longuement en caressant son chat et qui nous réconcilie avec nous-mêmes des quelques avanies et chagrins de l'existence".
En 2011, Lao Shu ouvre un blog et y poste une peinture par jour. Il a maintenant plus de 700 000 abonnés. Chaque peinture est accompagnée d'un texte plein d'ironie sur les travers de notre société moderne et de ceux qui y vivent.
Le personnage qui habite le monde simple et tranquille de Lao Shu s'appelle Monsieur Minguo. Il porte une robe longue et des chaussures en coton rappelant l'époque de la République chinoise, flâne le long des chemins, s'endort sous un arbre, pêche à la ligne, se livre à des activités banales vues d'un oeil subtilement railleur. En quelques traits très simples, quelques touches de couleurs, Lao Shu recrée un monde où chacun se reconnaît d'emblée. Un monde réconfortant et malicieux où l'on peut prendre le temps de goûter des instants délectables, en toute modestie.
Voici qu'Utamaro, délaissant les portraits de courtisanes qui l'ont rendu célèbre, décide cette fois d'aller contempler la neige ou la lune ou, encore, d'inventorier ce qu'une mer délaisse sur le sable quand elle se retire. Ce qui touche dans les trois albums de peintures réunis ici, c'est peut-être d'abord cela, cet abandon du regard aigu sur une société raffinée, pour retourner à la beauté native de la nature. On peut alors se faire proche d'une grève, d'une lune vagabondant dans le ciel nocturne, d'un pont perdu dans la brume, ou de coquillages ouvragés émaillant le sable. Présentées avec la traduction des poèmes qui les accompagnent, ces estampes nous éblouissent par la fraîcheur intacte de leur pinceau et la délicatesse de leurs couleurs poudrées d'or.
Les peintures d'Ôtsu sont des images populaires de style naïf, à caractère satirique ou moral, qui furent produites du XVIIe au XIXe siècle par des artisans anonymes, dans des villages près d'Ôtsu, non loin de Kyôto. Elles disparurent avec la modernisation du Japon et seules quelques centaines purent être sauvées. En 1920, un jeune graveur de sceaux, Kusunose Nichinen (1888-1960), conscient de la disparition de ce témoignage de la culture populaire, décida d'en réaliser une série de gravures sur bois, afin de les transmettre aux générations suivantes.
Le présent ouvrage réunit ces 78 estampes en couleurs, et constitue la première publication en français sur cette imagerie japonaise méconnue, contemporaine des célèbres estampes ukiyo-e.
La Restauration de Meiji en 1868 ouvre le Japon aux relations culturelles et commerciales avec l'Occident. C'est l'époque où les collectionneurs se passionnent pour le Japon et sa civilisation. C'est à eux que s'adresse cette édition des Fables parue en 1894.
Les cinq artistes des Fables de La Fontaine sont des illustrateurs bien connus du public japonais : Kajita Hanko, Kanô Tomonobu, Okakura Shûsui, Kawanabe Kyôsui, fille du célèbre Kawanabe Kyôsai (1883-1889), et Eda Sadahiko. Ils adaptent le texte à la réalité japonaise :
Guerriers armés de pied en cap, marchands ou dieux shintô, et se plaisent à représenter les animaux avec subtilité et poésie.
L'auteure raconte, à travers des chroniques et des peintures, les petites épiceries provinciales de Corée du Sud, évoquant les bonheurs du quotidien comme la préparation des dalgonas, le souvenir du banc près de la porte ou l'odeur de thé d'orge.
Voici deux trésors qui dormaient dans le fonds de la très riche collection Jacques Doucet à la Bibliothèque nationale. Puisant leur beauté dans le rapport vigoureux du noir et du blanc, ils témoignent de la maîtrise et du raffinement atteints par l'estampe à l'époque d'Edo au Japon. Ces deux albums étaient d'abord destinés à servir de modèles aux élèves qui apprenaient l'art difficile du pinceau et de l'encre. Animaux, fleurs, fruits, insectes, chacune de ces images offre un fragment du monde, tel un haïku capturant l'instant d'une vie saisie dans sa brève intensité. Présentées dans une précieuse reliureétui fermée par un ruban, d'une excellente qualité d'impression, elles nous rappellent que l'estampe fut avant tout un art de la suggestion.
Keisai fut l'inventeur d'un style minimaliste d'une étonnante modernité et plein d'humour, qui lui valut d'être copié par nombre de ses contemporains.
Oiseaux et animaux dans le style du dessin abrégé (1797) et Personnages dans le style du dessin abrégé (1799) sont ses deux albums les plus inventifs et ils connurent un immense succès populaire.
Oiseaux, poissons, coquillages, chats, écureuils, éléphants, fêtes, acrobaties, combats, scènes de rue grouillantes de vies populaires, au total près de trois cents motifs saisis sur le vif, avec un sens aigu de l'observation et un regard cocasse, empreint de bonhomie.
Réalisé à la fi n du dix-huitième siècle par Itô Jakuchû, l'un des « Excentriques » de Kyôto, ce recueil de peintures utilise une technique originale à l'expressivité particulièrement puissante.
Connue sous le nom de taku hanga , elle s'inspire de la pratique chinoise de l'estampage. Sur un fond d'un noir profond, fl eurs, plantes, insectes, animaux se détachent en blanc, selon les lignes d'un tracé d'une énergie et d'une intensité saisissantes. Ces images en négatif, au titre évocateur de Fleurs précieuses du jardin mystérieux , n'étaient pas destinées au grand public mais réservées à un cercle restreint d'amis lettrés. Leur singulière précision, leur pouvoir de suggestion, sur ce noir à la profondeur soyeuse, presque magnétique, subjuguent par leur extraordinaire modernité.
« J'ai deux mains merveilleuses, mais gratter les autres là où ça les démange m'est di cile », disait Qi Baishi. Celui qui signait ses peintures sous les noms d'« Ermite de la Pierre-Blanche », « Vieillard Lentille d'eau » ou « Serviteur sans attaches, habitant temporaire des mirages » est le plus grand peintre chinois du vingtième siècle. Son oeuvre est d'une liberté et d'une spontanéité totale, comme s'il avait digéré des millénaires de tradition artistique pour aboutir à cette sûreté de trait qui s'appuie sur le vide pour déployer toute sa force expressive.
Le mot japonais kirigami vient du verbe kiru (couper) et du nom kami (papier) et désigne l'art de créer des formes en découpant puis en pliant une feuille de papier. Les pages de ce livre se déploient en relief pour évoquer le décor et les accessoires du monde des geishas, des samouraïs, des lutteurs de sumo, d'un sanctuaire shintô. Les personnages prédécoupés deviennent des fi gures en trois dimensions, que l'on peut faire évoluer dans leur petit théâtre. Ainsi se construisent des scènes magiques du Japon éternel, avec un montage très facile, sans colle ni ciseaux.
Album de 46 peintures de l'artiste japonais du XIXe siècle, dans lesquelles il laisse libre cours à sa fantaisie et son insolence, n'hésitant pas à jouer avec les croyances et les légendes liées au bouddhisme et au shintoïsme.
La Chine et son camaïeu de paysages et de peuples, le chatoiement des tissus et des visages, les pigments des murs, le rouge profond d'une porte et les nuances infinies des plantations de thé et des rizières. Tout un pays à découvrir au travers d'un prisme inédit : celui des couleurs.
Voici donc, cachés au coeur de la Chine de la pauvreté, du CO2 et du béton, les éclats d'une Chine colorée et radieuse.
Ces images témoignent d'un oeil disponible, curieux et amoureux, celui d'une jeune photographe qui a parcouru la Chine pendant plus de quatre ans.
Gao Xiang (1688-1753) est un poète, peintre, calligraphe et graveur de sceaux, l'un des « Huit Excentriques de Yangzhou ». Il excelle dans la peinture de fleurs de prunier.
"Les huit excentiques" impriment de nouvelles idées et techniques à la peinture d'oiseaux-et-fleurs, de bambous et de rochers et exercent une influence profonde sur les peintres des générations suivantes. Chacun de ces artistes met l'accent sur l'expression et la perfection de la personnalité individuelle, refusant de suivre les règles établies de quelque peintre ou école que ce soit. Huang Ding (1650-1730) excelle dans la peinture de paysages influencés par ses nombreux voyages.
SEKKA Kamisaka (1866-1942) est une figure majeure du Japon artistique du début du xxe siècle. Né à Kyôto dans une famille de samouraïs, ses talents artistiques sont très tôt reconnus. Travaillant la peinture et la laque, il est considéré comme le dernier grand représentant de l'école Rimpa.Les artistes de l'école Rimpa peignent des sujets simples tirés de la nature, avec un arrière-plan réalisé à la feuille d'or. Korin est un des peintres de cette tradition. En 1910, Sekka est envoyé par le gouvernement japonais à Glasgow. Il en revient fortement influencé par l'Art Nouveau. Il expérimente les techniques occidentales et les intègre dans ses oeuvres. Les couleurs et les motifs semblent jaillir de ses peintures, leur donnant un caractère tridimensionnel.
Cette réédition en fac-similé comporte les deux albums les plus inventifs de Keisai : la Méthode de dessin abrégé d'oiseaux et d'animaux (1797) et la Méthode de dessin abrégé de personnages (1799), qui connurent un immense succès populaire. En France, dès la fin du xixe siècle, le style unique de Keisai fut remarqué par les collectionneurs et les artistes, comme Rodin ou le critique Théodore Duret, défenseur de Manet, qui vit dans ces albums le « triomphe de l'impressionnisme ». Ces deux albums proviennent du fonds Jacques Doucet de la bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art et de la collection Charles Cartier-Bresson du Musée des beaux-arts de Nancy.
Papiers discrets, papiers froissés, papiers jetés, les papiers d'emballage sont par nature éphémères: les voici dans ce livre repris à l'oubli, rendus à l'émerveillement, donnés à lire et à déchiffrer.
Au Japon, la manière rituelle d'offrir un cadeau est de l'enrober d'un papier blanc, symbole de pureté. A l'origine, l'emballage est aussi la feuille de bambou enveloppant la boule de riz, ou l'étui en paillon d'orge entourant les fruits ou les poissons séchés. Les papiers d'emballage, même produits de façon industrielle, ont gardé les traces de leurs origines. Sous leur apparente modestie se dévoile une infinie variété de motifs, de textures, d'écritures et de symboles révélateurs de la culture qui les a inventés.
Papiers du sucré ou du salé, papiers précieux du thé, déclinant les paysages célèbres, dialoguant avec l'actualité ou jouant d'un nostalgique retour aux sources, le bavardage des papiers est, pour qui sait le décrypter, le témoin familier et sincère des manières de vivre, de manger, de se souvenir et de créer des Japonais.
Ren Bonian est le pseudonyme de Ren Yi (1840-1896). Il apprend à peindre auprès de Ren Xun à Shanghai et excelle dans le portrait, la peinture de personnages, de fl eurs et d'oiseaux. Il est l'artiste de l'École de Shanghai qui vendit le plus de peintures et laissa derrière lui des milliers d'oeuvres. Contemporain exact des impressionnistes il est «. sans conteste un grand artiste universel, un coloriste éblouissant.» (François Cheng, La Voie des fl eurs et des oiseaux sous les Song ).
Chu Ta (1625-1705), peintre et poète, quand les Mandchous prennent le pouvoir, il devient moine taoïste. Simulant la folie, il inscrit le mot «.muet.» sur sa porte et ne communique plus que par cris inarticulés, par gestes ou par l'écriture.
Humour, fantaisie et rigueur caractérisent ce peintre célèbre et excentrique.