L'exil breton des tableaux du Louvre en 1870 ? Le vol de la Joconde ? Belphégor, fantôme du Louvre ? Le plan secret d'Hitler pour s'accaparer les oeuvres du musée ? Le Da Vinci Code ?...
Autant d'histoires, de mythes tournant autour du plus plus célèbre des musées du monde que Serge Prigent, guide conférencier de la Réunion des Musées Nationaux, démystifiera pour vous, ou pas ! En vous faisant découvrir la grande histoire de ce merveilleux palais.
Schumann a dix-huit ans et dit : "Il faut maintenant que l'homme véritable, caché jusqu'ici, entre en scène et montre ce qu'il est".
La postérité retiendra surtout sa passion longtemps contrariée pour Clara Wieck ; une fois marié, on le voudra assagi et bourgeois...
Celui qui a trouvé une musique inouïe pour le fantastique et l'humour des poètes romantiques allemands, on le dira gagné par l'académisme...
Même la folie qui l'a tourmenté et achevé change de signe : le visionnaire deviendrait quasiment impuissant. Pour que sa musique montre ce qu'il est véritablement, dans toute sa grandeur et ses faiblesses, il faut d'abord comprendre ce qu'il en a dit lui-même : "Créer tant qu'il fait jour".
" Mon grand souhait est d'être considéré par le monde entier comme l'honnête homme que je suis ", écrivait Haydn dans son Esquisse biographique.
L'histoire a exaucé son voeu naïf et romantique : considéré, Haydn l'est à l'évidence. Mais est-il simplement connu ?
Le nombre de ses partitions méconnues effraie, lorsqu'on balaie simplement du regard l'immensité de son oeuvre. On se rassure en pensant tenir l'un des fondateurs du " style classique ", avant d'être dérouté par la diversité des courants esthétiques traversés pendant un demi siècle d'activité créatrice.
Celui qui a écrit une symphonie " La Surprise " en réserve à tout instant, selon la phrase prêtée à son ami Mozart : " Personne ne peut tout faire, amuser et bouleverser, provoquer le rire, le trouble et la profonde émotion, et tout cela en même temps, aussi bien que lui ".
En face de Victor Hugo ou d'Eugène Delacroix, il y a Berlioz, seul musicien français de cette stature.
Compositeur, chef d'orchestre, critique musical, tout cela ne lui suffit pas : le voilà aussi l'auteur des Mémoires, qui sont à la littérature française, comme le Journal de Delacroix, ce que sont à la peinture les dessins de Hugo.
On l'y voit, il a voulu qu'on le voie excentrique, déchaîné, persécuté. Il y a du vrai, car la France aura mis plus longtemps que le monde entier à reconnaître son fascinant génie.
Mais il a certainement mis en scène son existence, comme dans la Symphonie fantastique.
Refaire alors ici, en historienne, le roman de sa vie, c'est aussi lire comment on devient compositeur, en sillonnant l'Europe, en traversant la Monarchie, la République et l'Empire. Et comment s'écrit une musique qui reste éternellement moderne.