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Jean-Michel Place
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The better the villain, the better the play. On pourrait, paraphrasant Alfred Hitchcock (« The better the villain, the better the picture ») expliquer par cette règle d'or l'irrésistible attrait exercé par la pièce de Shakespeare sur des générations de spectateurs et de lecteurs. Attrait indissociable de son villain, Richard III, ex Richard Gloucester, auquel on appliquerait volontiers une autre formule : the man you love to hate.
L'amour et la haine, la séduction et la laideur : bien avant le fair is foul et foul is fair de Macbeth, Richard use de sa laideur auto-proclamée comme d'autres usent de leur beauté. Et c'est par de bien étranges détours qu'il nous séduit - ceux-là mêmes auxquels recourt le comédien qui vient à l'avant-scène faire ses confidences au public. Car Richard est lui-même un comédien. N'est-il pas, ainsi qu'il l'affirme dès son entrée en scène, décidé à « jouer les méchants ? » : Par conséquent, ne pouvant jouer les amants/Pour être au diapason avec cette époque de beaux parleurs/ Je suis décidé à jouer les méchants.
Mais le méchant n'en oublie pas pour autant le beau parleur.
Et la langue de Richard III semble elle-même faire la roue, se parer de ses plus beaux atours, troquant à l'occasion le chatoyant pentamètre iambique contre le plus rare hexasyllabe - ainsi dans la scène où un Gloucester pas même encore roi se livre avec Lady Anne à une étrange joute verbale (ou amoureuse ?) dont la clé est à trouver dans la forme de l'échange autant que dans les propos échangés.
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Victime d'un complot ourdi par un frère félon, Prospero, ancien duc de Milan, fut jadis écarté du pouvoir et condamné à un lointain exil. De l'île où il vit entouré de ses livres, de sa fille Miranda, de Caliban, être difforme réduit en esclavage et d'Ariel, elfe épris de liberté, Prospero aperçoit un jour un bâteau à bord duquel se trouvent son frère et les hommes qui causèrent sa disgrâce.
Usant des pouvoirs magiques développés durant ses douze ans d'exil, Prospero déclenche alors une tempête qui sème la panique et entraîne vers l'île tous les fantômes de son passé...
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Surréalisme : Le rayon invisible ; Centenaire & millénaire
Georges Sebbag
- Jean-Michel Place Editeur
- 15 Mai 2024
- 9782383580133
Le surréalisme est-il né en 929, en 1713, en 1918 ou en 1924 ? Est-il un vieillard centenaire ou un
gaillard millénaire ? Est-ce une avant-garde historique qui s'est embrasée et éteinte en mai 1968, ou bien incarne-t-il le mouvement perpétuel du rêve, de la révolte et de l'imagination ? André Breton lui-même l'inscrit dans un mouvement pérenne quand il affirme à la fin du Manifeste du surréalisme : « Le surréalisme est le «rayon invisible» qui nous permettra un jour de l'emporter sur nos adversaires. »
Georges Sebbag propose ici le fruit de ses longues recherches dans une pièce en quatre actes : « Un homme coupé en deux par la fenêtre », « Le temps sans fil », « Trios surréalistes », « Le rayon invisible ». Il met en particulier l'accent sur la pratique collagiste, matérielle, passionnelle et temporelle, des surréalistes. Mieux qu'un mémento, un dictionnaire ou une encyclopédie, ce fort livre nous acclimate aux plus hautes et aux plus basses températures de l'esprit et de la geste surréaliste. Jamais l'existence et l'essence de ce mouvement n'auront été exposées avec autant de clarté.
Un volume grand in 8° -
Claude Cahun & Moore : iI y a mode et mode
Claude Cahun, Suzanne Malherbe
- Jean-Michel Place Editeur
- 25 Novembre 2022
- 9782383580119
D'octobre 1913 à juillet 1914, Claude Cahun, qui n'a pas encore vingt ans, publie des chroniques d'une étonnante maîtrise et d'une rare maturité dans Le Phare de la Loire et Le Petit Phare. Ce premier coup d'essai dans la presse nantaise annonce des thèmes à venir relatifs à la mascarade, au genre ou à la natalité. Ces articles sont tous illustrés par sa compagne Suzanne Malherbe (sous le pseudonyme Moore) qui fait alors montre dans ses dessins d'une grande rigueur non dépourvue d'humour. Reproduits en fac-similé, les articles de Claude et les dessins de Suzanne nous révèlent l'oeuvre première et déjà accomplie d'un duo virevoltant.
Claude Cahun (1894-1952) née Lucy Schwob et nièce de Marcel Schwob, a pu déclarer : « J'ai la manie de l'exception ». Elle était en fait plusieurs exceptions à la fois : poète, photographe, comédienne, traductrice, essayiste et activiste révolutionnaire. Elle est devenue depuis deux décennies une véritable icône du féminisme mondial. -
André Breton, Poisson soluble : Le Manuscrit
Georges Sebbag
- Jean-Michel Place Editeur
- 3 Septembre 2024
- 9782383580157
Dès 1918, André Breton s'adonne au collage dans des poèmes et des lettres qu'il adresse à ses amis Louis Aragon, Théodore Fraenkel et Jacques Vaché. Peu après la mort par overdose de Vaché survenue à Nantes le 6 janvier 1919, Breton entend avant de s'endormir la phrase «?Il y a un homme coupé en deux par la fenêtre?». Ce message automatique va préluder au lancement de l'écriture automatique des Champs magnétiques avec Philippe Soupault. Au printemps de 1924, Breton distribue à son épouse Simone et une quinzaine d'amis surréalistes une pile de cahiers d'écolier pour qu'ils s'exercent à l'écriture automatique au fil de leur plume et au poème-collage en découpant des titres de journaux. Pour sa part, du 16 mars au 11 mai 1924, Breton enchaîne dans sept cahiers d'écolier une centaine d'historiettes auxquelles il mêle quatorze poèmes-collage. Dès la fin avril de 1924, Breton dévoile dans son Carnet le titre qu'il adoptera pour sa poésie du printemps surréaliste : «?Un bocal de poissons rouges circule dans ma tête et dans ce bocal il n'y a que des poissons solubles, hélas. LE POISSON SOLUBLE, j'y ai pensé et c'est un peu moi, un peu ma sévérité native qui ne demande qu'à rire, qu'à reprocher?». Sans les sept cahiers de Poisson soluble et sans la session du printemps, Breton et Aragon n'auraient pas écrit respectivement le Manifeste du surréalisme et Une vague de rêves. Les historiettes de Poisson soluble déploient tous les registres : conte et nouvelle, chronique et reportage, dialogue et scénario, autobiographie et fantaisie, théâtre et grand guignol, confession et science-fiction, digression et procès-verbal, apostrophe et plaidoyer, chant et rhétorique, apocalypse et prophétie, poésie lyrique et spéculation philosophique, récit de rêve et merveille. Un trait constant est celui d'un transformisme généralisé du vivant et de l'inerte, où valsent minéraux, végétaux, oiseaux, poissons, animaux et humains. On passe aussi sans coup férir du «?je?» au «?fil?» ou bien l'inverse. On comprend alors que l'homme, et Breton en particulier, soit soluble dans sa pensée ou dans ses discours. À vrai dire, les poèmes-collages surprennent encore davantage. En jouant des ciseaux avec les pages des journaux, le poète affronte articles, rubriques, critiques, photographies, annonces et surtout publicités à gogo. Tout s'y expose et s'y entremêle : faits divers, mode, guerre, psychologie, sciences, littérature, arts, technique, Paris, théâtre, cinéma, sports, politique, etc. La décision, sans doute plus spontanée que réfléchie, de tailler dans un titre ou une réclame, en dit long sur les obsessions et les convictions du poète collagiste. Nous avons là une occasion unique de scruter la subjectivité de Breton. La publication en fac-similé des sept cahiers de Poisson soluble d'André Breton sonne comme un coup de tonnerre. On peut enfin prendre connaissance de l'intégralité de Poisson soluble à travers sa centaine d'historiettes et ses quatorze poèmes-collages tirés des journaux. La comparaison des trois éditions de Poisson soluble est plus qu'édifiante. L'édition originale d'octobre 1924 - éditions du Sagittaire, chez Simon Kra - s'avère partielle, avec moins d'un tiers des historiettes et aucun poème-collage. L'édition posthume de 1988 - oeuvres complètes d'André Breton, tome 1, Bibliothèque de la Pléiade - apparaît décousue car elle présente Poisson soluble en deux blocs séparés, d'un côté les textes de l'édition originale et d'un autre celui des inédits?; mais elle est aussi incomplète puisqu'elle se prive de douze courts textes automatiques et ce qui est plus grave, parce qu'elle ne reproduit pas les vingt pages du deuxième cahier de Poisson soluble?; de surcroît, les poèmes-collages ne sont pas clichés mais typo graphiés. Notre édition de 2024 restitue quant à elle l'intégralité et la continuité des sept cahiers de Poisson soluble, ce qui permet non seulement de suivre le jaillissement de l'écriture automatique d'un cahier à l'autre mais aussi d'admirer les poèmes-collages dans la fraîcheur du fac-similé - sans compter que grâce à la découverte des sources des découpures nous avons pu proposer une lecture renversante des poèmes-collages.
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Pierre Soulages, de Conques à Rodez
Dominique Amouroux, Hisao Suzuki
- Jean-Michel Place Editeur
- 3 Mai 2023
- 9782383580126
Une abbatiale : Sainte-Foy de Conques ;
Un musée : musée Soulages de Rodez ;
Un artiste : Pierre Soulages, au service de deux bâtiments emblématiques, l'un qu'il honore, l'autre qui l'honore.
Conçu et rédigé par Dominique Amouroux, ce livre, richement illustré, restitue la relation intime de Pierre Soulages à ces deux lieux et à sa démarche complexe et novatrice pour maîtriser la lumière diffusée par les vitraux de Conques. Il met en scène toute l'attention portée par Pierre et Colette Soulages à la constitution des collections du musée de Rodez, à l'implication de Pierre Soulages tant dans la conception et la construction du bâtiment que pour l'accrochage des peintures, gravures, dessins et céramiques qui y sont réunis.
Ce livre célèbre la persévérance de Pierre et Colette Soulages et révèle la compétence des équipes qui ont accompagné l'artiste dans la réalisation de ces deux oeuvres majeures : l'atelier du maître verrier toulousain, Jean-Dominique Fleury ; les architectes de l'agence catalane RCR arquitectes, concepteurs du musée ; l'équipe du musée dirigée par Benoît Decron qui introduit cet ouvrage par une visite virtuelle des ateliers du peintre. -
Les brebis noires de Dieu
Claude McKay
- Nouvelles Editions Place
- Deborder
- 3 Septembre 2021
- 9782376280941
Octobre 1935 : après des mois de tensions, les troupes de l'Italie fasciste envahissent l'empire d'Éthiopie. L'émoi est grand dans la communauté noire américaine, pour qui l'empire de Hailé Sélassié est non seulement le dernier pays indépendant d'Afrique, mais aussi la patrie du christianisme africain originel, poncif entretenu par le succès du mouvement panafricain de Marcus Garvey. Les organisations communautaires "aframéricaines" se mobilisent pour apporter leur soutien moral et économique à l'Éthiopie. Pour stimuler cette campagne de solidarité, l'empereur envoie aux États- Unis un émissaire, le lij Tekla Alamaya.
Dans le Harlem bouillonnant de l'entre-deux-guerres, véritable poumon culturel et politique de la modernité noire américaine, de nombreuses factions vont s'affronter pour conquérir le coeur de l'envoyé, afin d'assoir leur propre influence sur les "brebis noires de Dieu". La bataille d'emphase fait rage. On y compte : les nationalistes noirs, fanatiques de mascarade primitiviste et de chambard africologique ; les communistes, disciples hystériques de Staline aussi inquisitoriaux que manipulateurs ; la bourgeoisie aframéricaine, pathétiques apôtres de la sophistication et de l'imbécilité mondaine ; leurs amis blancs du centre-ville, rupins snobinards venus s'encanailler d'un exotisme en toc au nom du "progressisme" ; la nébuleuse interlope de Harlem, société mêlant canaille ordinaire et gens de haute pègre. Le théâtre des opérations se déploie entre les tripots et les galas de cette Babylone jazz, noyau poétique et véritable personnage central du roman. Dans ce carnaval social aussi frénétique que sardonique, Claude McKay exprime son art du paysage politique jusqu'à son point d'incandescence, pour saccager les vilenies de toutes les volontés de pouvoir et remettre à l'honneur la seule terre promise qui fut jamais la sienne et depuis laquelle il nous parle encore : la marge.
Les brebis noires de Dieu fait aujourd'hui figure d'oeuvre pivot de cette seconde époque, parce qu'on y retrouve le style bouillonnant et le ton sarcastique de Claude McKay certes, mais aussi en raison de son thème, la «crise éthiopienne» et de son cadre, le Harlem de 1936. L'invasion de l'Abyssinie par les troupes de l'Italie mussolinienne suscita un mouvement international de soutien au royaume éthiopien et servit de catalyseur à la solidarité panafricaine, notamment en provenance de la communauté africaine-américaine dont Harlem était la capitale.
Cette crise, premier acte de guerre des forces fascistes européennes et préfiguration de la guerre d'Espagne, mit en exergue les rivalités et les paradoxes politiques qui agitaient la société noire américaine d'alors, et fait le riche décor du rocambolesque et détonnant «dernier» roman de Claude McKay.
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Dylan et le cinéma
Angel Quintana
- Nouvelles Editions Place
- Le Cinema Des Poetes
- 23 Octobre 2021
- 9782376280972
Tout au long de sa carrière, Bob Dylan, prix Nobel de littérature, a entretenu une relation étroite avec le cinéma, tant du point de vue du documentaire que de la fiction. Dylan a été filmé lors de ses concerts, dans sa vie privée, pendant les tournées, mais le chanteur et poète a également travaillé comme acteur dans certains longs métrages. Il est, aussi, l'auteur/réalisateur de Renaldo and Clara, un film de quatre heures qui a été un échec commercial à l'époque, mais qui est fondamental pour comprendre la relation de Dylan avec l'image et la poésie de la contreculture beatnik. La relation de Dylan avec le cinéma a été utile pour créer certains aspects de sa mythologie personnelle.
Le livre vise à analyser la relation de Dylan avec le cinéma à partir de quatre aspects fondamentaux :
- Dylan et le cinéma direct. D. A. Penebaker et Howard Alk sont des auteurs fondamentaux du documentaire d'avant-garde américain des années 1960. Penebaker est l'auteur du documentaire Don't look back sur la tournée anglaise de 1965. Howard Alk, créateur de l'avant-garde est l'auteur de Eat the document, qui transforme en une production d'avant-garde les images de la tournée de 1966.
- Dylan en tant que poète spectateur. Dans l'oeuvre de Dylan, il y a quelques films qui ont été mythiques et qui ont joué un rôle dans sa poésie. Parmi les deux titres les plus cités par le réalisateur figurent Tirez sur le pianiste de Truffaut et, surtout, Les Enfants du Paradis de Marcel Carné, qui a été le point de départ de Renaldo and Clara. La façon dont la mythologie cinématographique est présente dans leurs chansons est aussi un aspect fondamental.
- Dylan en tant qu'acteur. L'oeuvre la plus mythique de Dylan était Pat Garret et Billy the Kid de Sam Peckim- pah ou il joue un petit rôle est auteur de la musique du film. Il est acteur aussi dans Hearts of Fire (1987) de Richard Marquant.
- Dylan comme directeur. L'expérience de Renaldo et Clara est fondamentale. Le point départ du film est la tournée Rolling Thunder Revue, le scénario était de Sam Shepard, mais l'intervention du poète Allan Ginsberg était fondamentale dans la réalisation du film.
- La persistance de l'image de Dylan dans le cinéma. Différents films ont travaillé à partir du matériel docu- mentaire concernant le cinéaste, comme c'est le cas récemment du film que joue a la post-verité, Rolling Thunder Revue de Martin Scorsese. À partir de la fiction il y a aussi un film clé sur les changements, les transformations et les métamorphoses personnelles, comme par exemple I'm not there de Todd Haynes.
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André Breton, Manifeste du surréalisme : Le Manuscrit
Thierry Dufrêne
- Jean-Michel Place Editeur
- 3 Septembre 2024
- 9782383580140
Le Manifeste du surréalisme d'André Breton entame une révolution de l'esprit, par-delà les manifestes futuristes de Marinetti et les manifestes dadas de Tristan Tzara. Le fac-similé du Manuscrit révèle toute la fraîcheur d'immenses pages serties d'une belle écriture parsemée de ratures. À travers les lignes «serpentines» et «affolantes» de son manifeste, André Breton définit le surréalisme comme un «automatisme psychique pur» et accorde les pleins pouvoirs à l'imagination. En décembre 1924, un placard publicitaire proclamait : «Le Monde entier parle du Manifeste du surréalisme». Nous allons aujourd'hui à la découverte d'un nouveau monde, celui des Manuscrits du Manifeste du surréalisme et de Poisson soluble, deux textes fondateurs et indissociables d'André Breton. Au printemps de 1924, André Breton distribue à son épouse Simone et à une quinzaine d'amis surréalistes une pile de cahiers d'écolier pour qu'ils s'exercent à l'écriture automatique au fil de leur plume et au poème-collage en découpant des titres de journaux. Pour sa part, il enchaîne dans sept cahiers une centaine d'historiettes auxquelles il mêle quatorze poèmes-collages, dont il tirera la matière de Poisson soluble. Il songe alors à une préface à Poisson soluble, une introduction qu'il se résout à appeler Manifeste du surréalisme, d'autant plus que le groupe qu'il anime avec Louis Aragon et Robert Desnos décide de fonder, après la revue Littérature, une nouvelle revue au titre retentissant : La Révolution surréaliste.
Le Manifeste du surréalisme, qui efface l'étiquette dada, promeut tout à la fois la phrase de présommeil («Il y a un homme coupé en deux par la fenêtre »), le récit de rêve ou l'image surréaliste (« Le rubis du champagne », Lautréamont). Surtout, Breton y dresse la liste des précurseurs, comme Swift, Sade, Rimbaud ou Jarry et la liste des dix-neuf surréalistes ayant fait acte de « surréalisme absolu », parmi lesquels, Paul Éluard, René Crevel, Benjamin Péret ou Philippe Soupault. C'est parce qu'ils intentent un procès à l'attitude réaliste faite de médiocrité et de plate suffisance que Breton et ses amis se nomment surréalistes. En octobre 1924, le mouvement surréaliste est en pleine possession de ses moyens. Le 11 octobre, le Bureau de recherches surréalistes ouvre ses portes au 15, rue de Grenelle. Le 17 octobre, les premiers exemplaires du Manifeste du surréalisme (imprimé à Bruges), arrivent par avion à Paris. Le 20 octobre, est distribué le tract Un cadavre contre Anatole France, l'apôtre de l'attitude réaliste, mort peu auparavant. On sait que le Manifeste du surréalisme suivi de Poisson soluble d'André Breton a façonné la culture mondiale. Cent ans après, le public peut enfin prendre connaissance du manuscrit du Manifeste du surréalisme et des sept cahiers d'écolier de Poisson soluble. -
Dotremont et le cinéma
Stéphane Massonet
- Nouvelles Editions Place
- Le Cinema Des Poetes
- 16 Juin 2021
- 9782376280897
Du surréalisme jusqu'aux activités expérimentales du groupe Cobra, l'oeuvre du poète belge Christian Dotremont n'a cessé de placer le cinéma au coeur d'une entreprise qui croise écriture et peinture. L'oeil magique de la caméra surréaliste lui permet de suppléer aux limitations de la vue humaine, avant de plaider en faveur d'un cinéma expérimental qui ouvre à l'exploration des contrées du « JAMAIS VU », afin de donner à voir l'invisible.
Durant les années qui suivront l'aventure de Cobra, Dotremont rédige différents textes et scénarios pour les films de ses amis qui font émerger la tension entre écriture et image, entre une modernité qu'il faut fuir et le voyage vers l'ailleurs. Chacun de ces textes contribue à la genèse poétique du logogramme. Le cinéma avec les Marx Brothers, Chaplin ou Tati constitue pour Dotremont une source d'humour qui traverse sa poésie et dès qu'il se livre devant la caméra, ce sera pour donner corps au mythe de Logogus et faire voir au spectateur la spontanéité graphique et poétique du logogramme en train de se peindre.
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Les discours à l'assemblée nationale ; écrits politiques Tome 1
Aimé Césaire
- Jean-Michel Place Editeur
- 15 Mai 2013
- 9782858939527
Aimé Césaire a toujours mis l'incandescence de son verbe au service de l'engagement politique. Il est, en effet, difficile de trouver dans le champ littéraire, un homme dont la conscience soit aussi puissamment ancrée dans l'Histoire et qui, dans l'accomplissement de son destin, mêle avec autant de rageuse conviction l'éclat du verbe et l'ardeur de l'action.Jamais, autant que dans ses discours officiels, la magie du verbe césairien n'a revêtu une telle présence dans l'action, jamais l'élan poétique n'a autant fait corps avec l'élan politique.Aimé Césaire a mis la flamme de son verbe au service de l'ardente vigueur de son engagement personnel.Ses discours nous révèlent le prodige de son érudition, avec cet art oratoire dont le souffle de l'éloquence soulevait les remous sous les ors et velours des palais de la République, devant les députés confondus par la virtuosité de ce Bossuet des Tropiques, Bossuet mâtiné de Jaurès.Il convenait donc d'avoir un accès facile à ces textes entrés dans l'Histoire, ces discours de haute politique, dans leur intégrité, avec leurs références précises.Edition réalisée par René Hénane
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écrits politiques Tome 4 ; 1972-1985
Aimé Césaire
- Jean-Michel Place Editeur
- 11 Janvier 2019
- 9782858939558
Ce quatrième volume des Ecrits politiques d'Aimé Césaire (1972-1987) couvre une période clé de l'histoire de la Martinique. Celle au cours de laquelle interviennent, en moins de quinze ans, d'importants changements dans les rapports entre le pouvoir central et les pouvoirs locaux. Sous la présidence de Georges Pompidou (1969-1974), comme sous celle de Valéry Giscard d'Estaing (1974-1981), ces rapports sont entièrement dominés par la droite en France comme dans les DOM. Avec l'élection de François Mitterrand, en mai 1981, puis celle d'une majorité de gauche à l'Assemblée nationale en juin, ces relations deviennent plus fréquentes, plus détendues et surtout plus positives. Malgré un profond respect et une sincère admiration pour le nouveau président, Césaire ne cesse de réaffirmer que la nouvelle politique de décentralisation et de régionalisation du pouvoir qu'il soutient ne saurait se confondre avec la stratégie de son parti (Parti progressiste martiniquais), pour l'autonomie.
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Ponge et le cinéma
Philippe Met
- Nouvelles Editions Place
- Le Cinema Des Poetes
- 18 Octobre 2019
- 9782376280545
Pour ne rien dire de son rapport problématique au statut de poète, le propre de Francis Ponge, au sein de la présente collection, est sans doute, à la différence de nombre de ses contemporains, de n'avoir jamais écrit pour le cinéma, et même assez peu sur ou autour du cinéma. Davantage téléphage que cinéphile, il ne s'en est pas moins avéré un étonnant suscitateur (terme qu'il revendique dans un contexte tout différent) de cinéma, sans même qu'il soit nécessaire d'assigner à un tel processus une part univoque d'intentionnalité ou de causalité. Une admiration réciproque, mais sans concession, s'est ainsi tissée entre Ponge et Bresson, notamment autour de questions telles que la choséité, l'animalité ou la « spiritualité ». Par ailleurs, si le Jean-Luc Godard de Deux ou trois choses que je sais d'elle sut emprunter esthétiquement et politiquement, plus encore que citationnellement, au poète des objets, Jean-Daniel Pollet éprouva pour ce dernier une véritable fascination, perceptible dès Méditerranée et, surtout, dans Dieu sait quoi, qui s'efforce de recréer une perception pongienne du monde phénoménologique. Ce rapport du cinéma à Ponge ne doit pas, cependant, occulter le symétrique inverse : les dossiers-chantiers du poète, dont l'intérêt pour la cinétique ne s'est jamais démenti, ne s'apparentent-ils pas tout à la fois aux états successifs d'un scénario et au making-of d'un film ?
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Topor et le cinéma
Daniel Laforest
- Nouvelles Editions Place
- Le Cinema Des Poetes
- 23 Octobre 2020
- 9782376280750
Roland Topor a été dessinateur, écrivain, plasticien, illustrateur, peintre, chroniqueur satiriste, décorateur scénique, marionnettiste, scénariste télévisuel. Or, lui qui se moquait des clivages artistiques a entretenu une méfiance singulière vis-à-vis du cinéma. Mais comme le génie du dilettantisme tient dans la contradiction, la méfiance ne l'a pas empêché de déployer une vaste activité en lien avec le monde cinématographique. D'abord à travers des commandes publicitaires, puis des projets d'animation, enfin l'adaptation par Roman Polanski de son premier roman. En parallèle sont apparues des co-scénarisations, quelques seconds rôles et une pléthore de figurations. Activités auxquelles la coréalisation en 1989 d'un film remarqué, quoique encore mal compris, a apporté le point d'orgue. La rencontre de Topor et de l'art cinématographique évoque celle de l'enfance et du jouet...
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C'est l'histoire de Daniel Andrisse, l'homme qui avait, avec son ami le peintre Paolo Vallorz et Jean Tinguely, construit une voiture de course engagée aux 24 Heures du Mans en 1958, aux couleurs officielles Bleu France. C'est aussi l'Histoire des années soixante : celle d'une effervescence artistique subversive, de révélations littéraires de premier plan et d'événements politiques, avec ses polémiques et ses personnages provocateurs, aujourd'hui encensés. Parmi ces talents tonitruants ou rebelles que Daniel fréquentait alors, Violette Leduc, Jean-Paul Riopelle sont venus rejoindre Yves Klein, Marguerite Duras et Paolo Vallorz. Jean Tinguely, Annette et Alberto Giacometti,Niki de Saint Phalle et Simone de Beauvoir de temps à autre, ont complété le portrait de groupe esquissé par Daniel : toute une vie dans cette bohème éclatée, joyeuse et créatrice, revue sous le prisme de la clairvoyance et dans la lumière d'une alacrité exubérante qui fait fi des années et de la nostalgie.
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Sismographie des luttes : épicentres
Zahia Rahmani
- Jean-Michel Place Editeur
- 17 Mars 2021
- 9782376280873
Épicentres, actualise dans ses pages une installation vidéo-sonore Sismographie des luttes*, faisant entendre une pluralité de voix au fi l d'une chronologie panoptique - de la première revue recensée en 1817, jusqu'à l'année 1991 -, une autre histoire du monde apparaît.
Durant deux siècles, les revues critiques et culturelles non européennes ou produites en situation diasporique, longtemps ignorées, ont constitué les épicentres d'expériences protéiformes, d'expressions politique et artistique en quête d'autonomie. Nées dans l'urgence et souvent en contexte colonial, portées par une ambition tant critique et politique qu'esthétique et littéraire, ces revues ont perpétué une inventivité graphique et scripturale dont il faut souligner la singularité. Elles font constamment irruption dans les luttes menées par des femmes et des hommes pour leur émancipation.
Il était donc impérieux d'exhumer leurs archives et de documenter leur histoire.
Comité scienti que : collectif plurilingue de chercheurs et acteurs de la scène artistique intégré au Labex CAP : Lotte Arndt (École supérieure d'art et design de Valence), Marie-Laure Allain Bonilla (Université de Bâle), Estelle Bories (Paris-3), Mica Gherghescu (bibliothèque Kandinsky, MNAM/Centre Georges-Pompidou), Émilie Goudal (CADIS-EHESS) Morad Montazami (Tate Modern), Devika Singh (Université de Cambridge) et Annabela Tournon (CETHA-EHESS).
Auteurs : Isadora de Ataíde Fonseca (Université de Lisbonne), Dominique Berthet (Université des Antilles), Marie Boivent (université Rennes-2), Philippe Bouba (université de Perpignan Via Domitia), Annett Busch (Kunstakademiet/Trondheim), Jean-Claude Carpanin Marimoutou (Université de La Réunion), Rachel Danon (Université Peleforo Gon Coulibaly), Clementine Deliss (curatrice et historienne culturelle), Jacqueline Estran (Lyon-3), Catherine Fhima (EHESS), Sarah Frioux-Salgas (musée du Quai Branly), Daniel Iglesias (université Lille-3), Lyn Innes (University of Kent), Christine Lévy (université Bordeaux-Montaigne), Céline Mansanti (Picardie-Jules-Verne), Patrick Maurus (INALCO), Didier Monciaud (GREMAMO/Paris-7), Rasha Salti (member du collectif History of Arab Modernities in the Visuals Arts, Beyrouth), Gisèle Sapiro (CNRS), Nelly Schmidt (CNRS), Ibrahim Seydo Aydogan (INALCO-Cermom) , Maria Francesca Rondinelli (Grenoble-3/La Sapienza-Rome), Maud Houssais (curatrice), Fatima Zahra Lakrissa (musée Mohammed VI, Rabah), Tiphaine Samoyault (Paris-3), Chng-ài Võ (Asia Art Archive), Elvan Zabunyan (Rennes-2).
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Sismographie des luttes : répliques
Zahia Rahmani
- Jean-Michel Place Editeur
- 17 Mars 2021
- 9782376280736
Répliques, rassemble des contributions de chercheurs et d'acteurs de la scène artistique approfondissant la réfl exion sur la portée de ces périodiques et mettant en lumière l'internationalisation des échanges, ponctuées des portraits de fi gures phares - W. E. B. Du Bois, Vicente Huidobro, Huda Sharawi, Rabindranath Tagore...
Durant deux siècles, les revues critiques et culturelles non européennes ou produites en situation diasporique, longtemps ignorées, ont constitué les épicentres d'expériences protéiformes, d'expressions politique et artistique en quête d'autonomie. Nées dans l'urgence et souvent en contexte colonial, portées par une ambition tant critique et politique qu'esthétique et littéraire, ces revues ont perpétué une inventivité graphique et scripturale dont il faut souligner la singularité. Elles font constamment irruption dans les luttes menées par des femmes et des hommes pour leur émancipation.
Il était donc impérieux d'exhumer leurs archives et de documenter leur histoire.
Comité scienti que : collectif plurilingue de chercheurs et acteurs de la scène artistique intégré au Labex CAP : Lotte Arndt (École supérieure d'art et design de Valence), Marie-Laure Allain Bonilla (Université de Bâle), Estelle Bories (Paris-3), Mica Gherghescu (bibliothèque Kandinsky, MNAM/Centre Georges-Pompidou), Émilie Goudal (CADIS-EHESS) Morad Montazami (Tate Modern), Devika Singh (Université de Cambridge) et Annabela Tournon (CETHA-EHESS).
Auteurs : Isadora de Ataíde Fonseca (Université de Lisbonne), Dominique Berthet (Université des Antilles), Marie Boivent (université Rennes-2), Philippe Bouba (université de Perpignan Via Domitia), Annett Busch (Kunstakademiet/Trondheim), Jean-Claude Carpanin Marimoutou (Université de La Réunion), Rachel Danon (Université Peleforo Gon Coulibaly), Clementine Deliss (curatrice et historienne culturelle), Jacqueline Estran (Lyon-3), Catherine Fhima (EHESS), Sarah Frioux-Salgas (musée du Quai Branly), Daniel Iglesias (université Lille-3), Lyn Innes (University of Kent), Christine Lévy (université Bordeaux-Montaigne), Céline Mansanti (Picardie-Jules-Verne), Patrick Maurus (INALCO), Didier Monciaud (GREMAMO/Paris-7), Rasha Salti (member du collectif History of Arab Modernities in the Visuals Arts, Beyrouth), Gisèle Sapiro (CNRS), Nelly Schmidt (CNRS), Ibrahim Seydo Aydogan (INALCO-Cermom) , Maria Francesca Rondinelli (Grenoble-3/La Sapienza-Rome), Maud Houssais (curatrice), Fatima Zahra Lakrissa (musée Mohammed VI, Rabah), Tiphaine Samoyault (Paris-3), Chng-ài Võ (Asia Art Archive), Elvan Zabunyan (Rennes-2).
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écrits politiques Tome 5 ; 1986-2008
Aimé Césaire
- Jean-Michel Place Editeur
- 11 Janvier 2019
- 9782858939671
Aimé Césaire a toujours mis l'incandescence de son verbe au service de l'engagement politique. Il est difficile de trouver, dans le champ littéraire, un homme dont la conscience soit aussi puissamment ancré dans l'histoire. Véritable scansion de l'histoire, les écrits offrent une traversée politique du xxe siècle à la lumière d'un de ses acteurs majeurs. L'homme a été maire de Fort-de-France pendant cinquante-six ans, député pendant quarante- huit ans, trois fois élu au Conseil général de la Martinique, deux fois président de son Conseil régional. Il n'aura jamais connu une seule défaite électorale. Président de l'Association des étudiants martiniquais, puis élu du Parti communiste franc?ais qu'il rejoint au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il est l'intellectuel et militant nègre profondément engagé dans le combat anticolonialiste. Sa rupture avec les communistes en octobre 1956, au terme d'une longue série de désaccords, marque un tournant important dans son engagement politique. Après avoir résisté pendant plus d'un an aux sollicitations de ses amis qui le pressaient de constituer un parti politique, Césaire crée le premier parti nationaliste du pays : le Parti progressiste martiniquais. L'entrée de ce nouveau parti sur la scène politique l'impose dès les premières consultations électorales comme une force avec laquelle il faudra désormais compter ; parti qui après son 3e congrès en 1967 recherchera l'unité de la gauche martiniquaise. A partir de 1981, il s'investit dans les lois de décentralisation avant de s'engager contre le projet de loi de programme relatif au développement des départements d'outre-mer presenté par le gouvernement de Chirac en 1986.
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Les six livres de Grabinoulor
Pierre Albert-birot
- Jean-Michel Place Editeur
- 29 Juin 2007
- 9782858939084
Grabinoulor est un poète doué d'une imagination et d'un verbe torrentiels. Sa verve est pantagruélique, elle reflète tout ce qui peut traverser l'esprit des hommes en faisant la part égale à la bouffonnerie et au vertige métaphysique. Grabinoulor accompagna l'auteur pendant cinquante ans d'écriture, à partir du printemps de 1918 lors d'un séjour à Royan.
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Bunuel et le cinéma
Jordi Xifra triadú
- Nouvelles Editions Place
- Le Cinema Des Poetes
- 20 Février 2020
- 9782376280644
Avant de devenir cinéaste, Luis Buñuel fut poète. Comme il l'a souvent déclaré, l'écriture était sa véritable vocation, et la poésie tout particulièrement. Cependant, l'immense succès de ses films a plongé dans l'ombre puis dans l'oubli une production littéraire pourtant pleine d'intérêt. Fort heureusement, elle commence à être reconnue aujourd'hui, dans quelques anthologies des avant-gardes espagnoles. C'est sous l'influence de Ramón Gómez de la Serna que Buñuel intègre le groupe des poètes ultraïstes et compose des poèmes publiés dans les principales revues espagnoles d'avantgarde, notamment dans Ultra et Grecia. Avant de tourner son premier film en 1929, en l'occurrence Un chien andalou, Buñuel signe également de nombreuses critiques sur le cinéma.
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Bataille Leiris Einstein. le moment documents
Georges Sebbag
- Jean-Michel Place Editeur
- 25 Mars 2022
- 9782383580065
Pour Georges Bataille, Michel Leiris et Carl Einstein, le « moment » de la revue Documents représente un véritable tournant. C'est le plus grand moment dans leur vie d'écrivain. Pilotée par le trio Bataille Leiris Einstein, la revue Documents surgit à Paris en avril 1929, tel un surgeon inavoué du surréalisme. Deux années durant paraîtront quinze livraisons de ce magazine illustré affichant comme objets : « Doctrines » « Archéologie », « Beaux-Arts », « Ethnographie » et « Variétés ». La revue se veut le recueil actuel et actualisé des documents les plus caractéristiques et les plus authentiques, en somme l'Encyclopédie du XXe siècle. Ce formidable projet se démarque des revues concurrentes comme La Révolution surréaliste de Breton, Cahiers d'art de Zervos, Variétés de Van Hecke ou Bifur de Ribemont-Dessaignes. Les trois principaux animateurs de la revue Documents, financée par Georges Wildenstein, directeur de La Gazette des Beaux-Arts, sont Georges Bataille qui vient de publier Histoire de l'oeil sous le manteau, le poète Michel Leiris qui s'est éloigné du groupe surréaliste, et leur aîné l'Allemand Carl Einstein qui a publié en 1913 Bébuquin ou les dilettantes du miracle (un récit qui annonce Dada) et en 1915 un ouvrage pionnier sur l'art africain. La revue Documents se veut un fait documentaire total, se rêve même une revue de variétés de music-hall. Loin de juxtaposer des documents provenant de disciplines cloisonnées, loin de s'en tenir à l'habituelle subordination de l'image au texte, la revue du trio Bataille-Leiris-Einstein accorde à la photo, au dessin, à l'image ou à la reproduction, le privilège d'être la matière la plus originelle ou le résidu le plus original des manifestations humaines. La revue la plus déshabillée du monde nous parle et nous aguiche dans l'enchaînement et le fou rire de ses matériaux et de ses travaux documentaires.
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Aimé Césaire ; écrits politiques Tome 2
Aimé Césaire
- Jean-Michel Place Editeur
- 5 Mars 2016
- 9782858939794
Aimé Césaire. Ecrits politiques. 1935-1956 (94 interventions ). Edition établie par Edouard de Lépine et présentée par Marc Césaire et Edouard de Lépine. Aimé Césaire a toujours mis l'incandescence de son verbe au service de l'engagement politique. Il est difficile de trouver, dans le champ littéraire, un homme dont la conscience soit aussi puissamment ancré dans l'histoire.
Autant l'oeuvre poétique et le théâtre d'Aimé Césaire ont fait l'objet de très nombreuses publications et de multiples traductions, autant son oeuvre politique a été négligée ou abordée, souvent en passant, comme pour mieux marquer la considération unanimement reconnue au poète et le peu d'intérêt à son oeuvre politique. Cette série de cinq volumes réunit pas moins de 460 textes : interventions diverses, discours, lettres, articles, tracts, entretiens, préfaces.
On y retrouvera les textes les plus prestigieux, bien sûr, mais l'on découvrira surtout des textes méconnus ou totalement ignorés. -
Avènement d'une culture visuelle de guerre ; le cinéma en France de 1914 à 1928
Laurent Véray
- Nouvelles Editions Place
- 20 Septembre 2019
- 9782376280170
La Grande Guerre est le premier conflit de l'histoire largement « médiatisé » par les images fixes et animées. L'ampleur de l'événement et le rôle du cinéma dans la société moderne donnent une nouvelle dimension à cette production visuelle qui tend à s'institutionnaliser. Son objectif est autant d'informer et de divertir les contemporains que de constituer des archives pour le futur. Aujourd'hui encore, ce sont ces archives qu'utilisent les réalisateurs de films historiques, trop souvent sans les interroger. Aux côtés des images prises sur le vif, les fictions patriotiques sont elles-aussi nombreuses et mettent en scène l'héroïsme des combattants et le soutien sans faille des femmes. Ces films restent influencés par des représentations culturelles plus anciennes alors que les actualités paraissent plus véridiques. Or, la vérité documentaire est mise en tension par la violence extrême des affrontements.
Au-delà des interdictions et des reconstitutions, c'est aussi par leur suggestivité que des images audacieuses, décalées ou insolites traduisent autrement la réalité des faits, la sou rance des hommes et les désastres de la guerre. En s'appuyant sur un corpus riche et varié, ce livre retrace les usages du cinéma entre 1914 et 1928. Il analyse la place de la presse filmée, des documentaires et des fictions de guerre en France. En les situant dans leur contexte social, nous saisissons mieux leurs spécificités et leur évolution. On peut alors parler de l'avènement d'une culture visuelle de guerre. -
Lorca et le cinéma
Angel Quintana
- Nouvelles Editions Place
- Le Cinema Des Poetes
- 15 Février 2019
- 9782376280453
Le nom de Federico Garcia Lorca (1898-1936) fait surgir dans toutes les mémoires la figure du poète assassiné.
Sous la dictature franquiste, une mythologie a pris corps, associée à l'idée d'une Espagne atavique, marquée par la répression sexuelle, alors même que Lorca avait inscrit dans ses oeuvres la force subversive du désir et des combats pour la liberté. Car Lorca a été un grand poète avant-gardiste. Avec Buñuel et Dalí, il a partagé des aventures de jeunesse, il a traversé tous les mouvements novateurs du début du XXe siècle et a bâti une oeuvre qui explore une pluridisciplinarité artistique. Le cinéma a été essentiel pour lui, on le retrouve dans sa poésie, dans ses conférences, dans sa correspondance. Il a même écrit un scénario, Voyage dans la lune. Pour Lorca, le cinéma était un espace propice à la création de métaphores transgressives, un moyen d'expression nouveau, susceptible d'entrer en dialogue avec son théâtre d'où montent des voix irréductibles depuis la solitude et l'angoisse de l'homme moderne.