Je voudrais tant.
Tant vous convaincre de lire ces pages.
Cette histoire d'un amour qui défie la mort. Et qui reconstruit jour après jour - mais pas en un mois, pas en une année - avec une infinie volonté, un grand Jean.
Un Jean dont la tête, les mains, le corps tout entier, se donnent, se battant avec la cire, la terre, la pierre et les flammes, contre les imbéciles et le diable aussi, pour couler le bronze, le métal hurlant qui dira l'indicible, le mal et la beauté du monde.
Au risque d'y perdre l'esprit. Et la vie.
C'est l'histoire aussi, plus grande s'il se peut, d'une petite Marie, fille de Flandres, fille du Nord comme Jean Roulland, qui rêvait de créer des formes, des corps et des visages, comme lui, et qui, tout simplement, et tout superbement, l'a aidé, l'aide, à être et à faire.
La grande Marie.
C'est une histoire contée avec une tendresse et une chaleur éblouies, majuscules ; une histoire faite de mille et mille histoires.
Au bord de la mort. Au coeur de l'amour.
Jacques Duquesne.
Ce catalogue a été réalisé à l'occasion de l'exposition Mahjoub Ben Bella La couleur incantatoire 18 octobre 2013 - 12 janvier 2014 Musée de l'Hospice Comtesse - 32, rue de la Monnaie - Lille Commissaire de l'exposition : Delphine Rousseau.
En 2012, l'Algérie saluait Mahjoub Ben Bella l'artiste prodige et l'enfant du pays à travers une magnifique rétrospective au Musée d'Art Moderne d'Alger.
C'est au tour de Lille - la capitale d'un Nord dont Mahjoub a fait sa terre de coeur en choisissant d'y fonder son foyer d'y vivre et d'y travailler depuis les années 70 - de célébrer à travers ce grand artiste l'un des siens.
L'un de ceux qui, très tôt, a écrit l'histoire artistique de notre ville en prenant part à l'effervescence créatrice et aux fantaisies de l'Atelier de la Monnaie.
Celui qui a inscrit les couleurs et les rythmes de sa peinture sur les douze kilomètres de pavés, ensoleillant ainsi l'enfer du Paris - Roubaix et les murs des villes de notre région, Place de l'Arsenal à Lille, le Ciné-Théâtre d'Auchel, les céramiques de la station Colbert à Tourcoing.
L'un de ceux dont le nom évoque immédiatement à chacun le chant incantatoire des signes, aux allures de partition musicale qui trouve son rythme aussi bien dans la calligraphie que dans la couleur créant des « chants sacrés » dans les mouvements desquels notre regard se perd.
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La force que dégage chacune de ces oeuvres est aussi celle de l'artiste habité par un besoin irrépressible et frénétique de créer, pour expérimenter, pour dire le monde, pour exprimer ses émotions, pour affronter les épreuves du quotidien.
Pour vivre au fond.
Martine Aubry Maire de Lille
Né en 1881 à Hesdin, petite ville du Pas-de-Calais, Le Fauconnier abandonne très vite ses études de droit pour s'inscrire dans une académie de peinture.
Ce livre est à la fois une biographie précise et une reconstruction fictionnelle de la vie du peintre. Il restitue à l'oeuvre cubiste de Le Fauconnier sa juste place dans un cadre plus étendu que celui limité, par habitude, aux artistes du Bateau-Lavoir. Il évoque le Paris des années 1900 et ses avant-gardes artistiques naissantes, et rappelle le rôle de pionnier joué par Le Fauconnier et ses amis, Gleizes et Metzinger, dans l'univers cubiste.
Cette étude retrace ensuite l'influence prépondérante exercée par le peintre aux Pays-Bas sur les jeunes écoles expressionnistes belge et néerlandaise.
L'auteur raconte l'extraordinaire itinéraire du peintre, et nous emporte de Paris à Moscou, d'Amsterdam à Munich au début du XXè siècle, en donnant libre cours à la puissance poétique de son récit, à la lisière du songe.