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Le 13 octobre 1955, Allen Ginsberg lit son long poème intitulé Howl à la Six Gallery de San Francisco. Jack Kerouac, qui assistait à cette lecture, comme la plupart de ceux qui ont eu l'occasion d'y assister, a été subjugué. Encore presque entièrement à cette date (il n'a alors jamais pu publier quoi que ce soit), Ginsberg acquiert une grande notoriété pour avoir écrit un texte exprimant le sentiment d'une génération de jeunes Américains après la dernière guerre et pour l'avoir lu avec émotion, comme une prière, une litanie ou une supplique aux accents inconnus jusque là. La publication de son premier recueil de poème sous ce titre l'année suivante dans la collection lancée par le poète Lawrence Ferlinghetti confirme ce succès. Le procès qui est intenté contre l'ouvrage en 1957 ne fait que renforcer l'engouement des lecteurs : plus de cent mille exemplaires sont vendus.La parution de Howl marque l'émergence de la Beat Generation une bonne année avant la sortie de Sur la route de Jack Kerouac.
Howl est un grand poème initiatique, qui commence par la représentation visionnaire d'un nouveau genre de héros qui puise ses sources autant dans les vers de William Blake que dans la prose de Dostoïevski, un héros
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La Légende de Sigurd et Gudrún nous donne, pour la première fois, directement accès à l'imaginaire nordique de J.R.R.
Tolkien. Deux grands poèmes (le Nouveau Lai des Völsung et le Nouveau Lai de Gudrún), écrits au début des années 1930, racontent dans le style caractéristique de l'auteur du Seigneur des Anneaux les légendes nordiques de l'Ancienne Edda, les combats de Sigurd, la mort du dragon Fâfnir, l'histoire tragique de Gudrún et de ses frères, tués par la malédiction de l'or d'Andvari. Illustrés par des vignettes en noir et blanc, ces magnifiques poèmes (qu'introduit une présentation des légendes du Nord par l'écrivain lui-même) montrent ce qu'a retenu Tolkien de la mythologie scandinave pour le reprendre à son tour, dans Le Seigneur des Anneaux et dans Les Enfants de Húrin.
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oeuvre de jeunesse, le Marin est un « drame statique » dont l'action se situe dans l'imagination des protagonistes, substituant le rêve à la réalité.
« C'est surtout avec une des premières pièces de Maeterlinck, les Aveugles, que le Marin présente des points communs :
les personnages se rassemblent autour d'un cadavre, en joignant leurs mains (les Aveugles) ou leurs voix (les Veilleuses) pour faire face à la peur, à la menace grandissante d'un Absent qui devient de plus en plus présent. Pour
meubler leur longue attente et « avoir moins peur » disent les Veilleuses, ils ne font rien d'autre que parler. Et l'on pense aussi irrésistiblement à une autre « tragédie intime » et on ne peut plus statique dont le Marin peut apparaître
comme un précurseur : En attendant Godot, de Samuel Beckett. Les Veilleuses de Pessoa, succédant aux Aveugles de Maeterlinck, annonceraient les clochards de Beckett. Et ils figurent tous l'humaine condition : à la merci d'un Godot quelconque, d'un petit dieu qui toujours se dérobe, ils ne font rien d'autre qu'attendre. Pour meubler l'attente et chasser le silence qui les effraie tous, ils parlent. »
Teresa Rita Lopes.
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République sourde
Ilya Kaminski
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 3 Février 2022
- 9782267045284
Lors d'une manifestation dans le village occupé de Vasenka, un jeune homme est abattu. Malédiction, sidération ou conséquence du coup de feu - toute la ville devient sourde. Sous la chappe de silence qui s'abat sur eux, les habitants commencent à s'organiser, et à coordonner leur résistance grâce à une langue des signes connue d'eux seuls.
Cernés par la violence, ils entendent bien lutter, et continuent à vivre. Eux, ce sont Alfonso et Sonya, qui attendent un enfant ; l'intrépide Maman Galya, instigatrice de l'insurrection depuis son théâtre de marionnettes ; et les marionnettistes, qui enseignent la langue des signes le jour, et attirent les soldats la nuit pour les mener jusqu'à leur mort.
Tour à tour histoire d'amour, élégie, et plaidoyer, République sourde est un puissant questionnement sur notre silence devant les atrocités du monde, porté par un vent de révolte.
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La chute d'Arthur
J. R. R. Tolkien
- Christian Bourgois
- Litterature Etrangere
- 19 Septembre 2013
- 9782267025347
Dans un magnifique poème de mille vers, J.R.R. Tolkien propose une version sombre de l'histoire du roi Arthur, roi guerrier et conquérant : à la fidélité de Gauvain répond la trahison de Mordret, envoûté par une Guenièvre énigmatique, elle-même objet de passion pour un Lancelot tourmenté.
Christopher Tolkien éclaire ensuite ce texte, qui est longtemps resté un mystère, en montrant comme il dialogue avec les versions médiévales anglaises et françaises de la légende arthurienne, mais aussi avec le monde du Silmarillion.
Bien qu'incomplet, le poème, présenté ici dans une forme achevée, mais aussi dans son évolution, marquera le lecteur par sa force, sa dimension tragique, et les liens qu'il suscite avec l'univers inventé par Tolkien.
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