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Sciences humaines & sociales
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Les textes que regroupe ce volume sont tantôt des protocoles d'expériences scientifiques menées avec des amis, tantôt des comptes rendus d'ivresse solitaire. Il forme l'ébauche d'un livre sur le haschich qui ne vit pas le jour.
La curiosité de Benjamin, une référence probable à Baudelaire, des motifs personnels, mais surtout l'extension kaléidoscopique de la conscience (" avec le haschisch, nous sommes des êtres de prose de la plus grande puissance "), tous ces motifs convergent dans l'expérience commencée en 1927 et poursuivie surtout dans les années 1930-1931, dont Benjamin dit qu'elle a comporté une " félicité rythmique " semblable à celle de dévider un écheveau savamment embrouillé : félicité dans la quelle réside " le bonheur de toute productivité ".
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Les trois pièces que rassemble ce recueil sont des travaux réalisés par Walter Benjamin pour la radio, peu avant son exil. Ils articulent plusieurs plans fondamentaux de son expérience. Tout d'abord, ils donnent une dimension pratique à la question des moyens de reproductibilité technique abordée quelques années plus tôt. Ensuite, ils sont contemporains du rapport à Brecht et par conséquent à la question de la possibilité d'un théâtre didactique moderne. Enfin, ils sont, et la pièce consacrée à Lichtenberg notamment, à mettre au compte de cette activité de sauvegarde que, parallèlement à sa grande exploration du Paris de Baudelaire, Benjamin allait entreprendre. Il ne pouvait accepter qu'avec l'usage nazi de la langue et de la culture, ce soit toute une culture, justement, qui soit ensevelie.
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Ce volume prend sa place naturelle après Trois pièces radiophoniques déjà parues dans la même collection. Il regroupe en effet les émissions destinées à la jeunesse réalisées par Benjamin avant la main-mise des nazis sur la radio.
Ici, Benjamin cherche à renouveler le conte. " Comment ? Par des récits qui semblent inspirés de Baudelaire et de Kafka, des récits qui associent curieusement l'escroquerie et la catastrophe et qui, comme en passant, traduisent la vision benjaminienne de l'Histoire comme une catastrophe continue. De qui est-il question ? De brigands et de charlatans, de sorcières au bûcher, d'escrocs, d'imposteurs, de marginaux, de personnages suspects comme Cagliostro ou Faust, de bootleggers de la Prohibition, et même d'un faux messie blasphémateur, le fameux Sabbataï Zevi dont Benjamin a découvert l'existence grâce à son ami Gershom Scholem. Autant de personnages qui cherchent à survivre dans un contexte général de catastrophe : le tremblement de terre de Lisbonne, les inondations du Mississippi, la destruction de Pompéi, etc. Les contes pour enfants de Benjamin ne sont pas des contes de fée, ils adressent plutôt un avertissement aux jeunes gens, un avertissement prophétique [...]. En cela, ces contes de la catastrophe imminente demeurent fidèles à la vocation des contes traditionnels qui, dans l'esprit de Benjamin et d'Ernst Bloch, doivent aussi être des récits d'émancipation, animés malgré tout par un principe d'espérance, ô combien fugitif, à l'opposé des mythes asservissants. " (Jean Lacoste, La Quinzaine littéraire) Que Benjamin ait été aussi un conteur, on le savait déjà. Mais ici, à travers les prismes de l'enfance et la profusion labyrinthique de récits hantés par le merveilleux, c'est le projet d'une pédagogie libre qui s'énonce familièrement, à la façon des devinettes. Tant dans le " je me souviens " berlinois qui ponctue le livre que dans l'évocation d'évènements lointains, ces " lumières " pour enfants clignotent pour tous comme le butin enjoué de ce collectionneur d'histoires qu'était Benjamin.
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Ce volume rassemble la plupart des textes autobiographiques de Walter Benjamin. De 1906 à sa mort, Benjamin, sans avoir, semble-t-il, tenu régulièrement de journal, obéit à sa propre injonction : " Ne laisse passer aucune pensée incognito, et tiens ton carnet de notes avec autant de rigueur que les autorités tiennent les registres des étrangers. " Ce registre, Benjamin l'ouvre à l'occasion de voyages (Italie), d'une rencontre importante (Brecht) ou lorsque affluent les souvenirs d'enfance : c'est alors la Chronique berlinoise, d'autant plus précieuse qu'elle n'est rythmée que par l'épiphanie du souvenir. On sait que Benjamin proscrivait le " je " de ses textes ; s'il semble déroger à cette règle ici, c'est au moyen de la note, où celui qui écrit se tait pour laisser parler les choses et fixer les idées au moment où elles surgissent. Ces textes, souvent fragmentaires, témoignent par leur diversité de la cohérence d'une pensée ; ils ne livrent pas seulement les matériaux infatigablement recherchés des chantiers à venir, ils donnent à lire le parcours d'une vie où les crises personnelles font souvent entendre leur écho.
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Jardins et routes (journal 1939-1940)
Ernst Jünger
- Christian Bourgois
- Titres
- 9 Janvier 2014
- 9782267026054
« Jardins et routes : ce titre paisible surprend, appliqué à un journal de la « drôle de guerre » et de la campagne de France de septembre 1939 à juillet 1940. C'est que l'auteur, glorieux soldat de la guerre précédente, a, selon sa devise, « mûri dans les tempêtes », et que ce quadragénaire s'intéresse, ni à la technique de la destruction ni à la recherche de la supériorité, mais à ce qui survit après toutes les batailles : le fleuve, les roseaux, les rigueurs intemporelles d'un hiver presque semblable aux autres ; le calme des vastes plaines françaises et la splendeur des jardins, à peine troublés par l'agitation et le passage des guerriers et des fugitifs ; les témoignages d'une très ancienne civilisation, qui a connu bien d'autres épreuves et en connaîtra encore. ». (Henri Plard)
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La cabane dans la vigne ; journal 1945-1948
Ernst Jünger
- Christian Bourgois
- Titres
- 9 Janvier 2014
- 9782267026115
« Réunissant les chroniques de « choses vues » et d'événements de la vie personnelle d'Ernst Jünger, deuils, doutes, rencontres et aventures, ces journaux de guerre et d'occupation, qui couvrent la période de sa vie au presbytère de Kirchhorst dans le Hanovre de 1939 à 1948, ont aussi le caractère ésotérique d'un voyage initiatique. Ce dernier aspect apparaît plus clairement que jamais dans ce dernier volume, à la fois descente aux Enfers et, même aux pires moments, contact avec les sources de la vie profonde : le retour au pays natal, celui de l'enfance, où les villes sont détruites, mais la campagne et les rythmes de l'existence paysanne immuables ; le retour auprès des siens, dont la sollicitude et la tendresse le protègent à travers les misères et les dangers de l'occupation ; enfin, retour au passé et tentative de ressaisir dans la mémoire les débuts d'un glissement vers l'abîme du nihilisme absolu, dont Jünger touche le fond, avec tous ses compatriotes, en 1945.
Selon ses centres d'intérêt, le lecteur trouvera dans ce volume, [enrichi d'un texte intitulé le « feuillets de Kirchhorst »], un témoignage sur des faits mal connus en France, les premières années de l'après-guerre en Allemagne ; la relation d'un itinéraire spirituel ; ou, plus profondément, un dessin qui peut s'appliquer à toute existence en esprit, un art de mourir pour renaître, selon le précepte du vieux Goethe. » (Henri Plard)
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L'acte de création repose-t-il sur une nécessité ? Et si oui, laquelle ? Si « créer, c'est jouir », de quelle nature est le désir qui préside à la naissance comme à l'amour des oeuvres ? Telles sont les questions autour desquelles Paul Audi a choisi de rassembler dans ce livre, parfois léger et parfois grave, des essais composés par lui au cours des dix dernières années.
En s'appuyant sur certains phénomènes (la pulsion, l'incarnation, le sexe, le désespoir, l'amour, l'esprit), l'auteur cherche ici à éclairer la façon dont l'alliance de l'éthique et de l'esthétique pourrait encore dresser des pôles de résistance à une époque, la nôtre, où le simulacre est devenu le seul mode de représentation agréé et où la pulsion de mort règne sur la culture dite dominante.
Né en 1963, Paul Audi est normalien, agrégé de philosophie, docteur en philosophie. Il est à ce jour l'auteur d'une thèse sur J.-J. Rousseau, d'une quinzaine d'ouvrages et d'une trentaine d'articles, dont la plupart sont consacrés aux relations entre l'éthique et l'esthétique en Occident, au cours des Temps Modernes. Estimant que ces relations ne peuvent être prises en compte sans que l'on s'interroge en même temps sur les tenants et les aboutissants de la subjectivité humaine, Paul Audi vise à fonder sur cette base une « éthique de la création » à laquelle, depuis son ouvrage Créer, il donne le nom d' « Esth/éthique ».
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Réfléchir aux liens que la littérature entretient avec la réalité : c'est la question qui, depuis sa première édition en 2007, anime encore et toujours les Assises Internationales du Roman co-organisées par Le Monde et la Villa Gillet.
Mondialisation et accélération, catastrophe, migration ou expérience de l'enfermement, tels sont quelques-uns des thèmes de réflexion autour desquels la quarantaine d'auteurs invités cette année se son retrouvés pour exprimer chacun selon les mots et la forme qui lui sont propres la façon dont ils conçoivent l'entreprise littéraire et le rôle qu'ils lui attribuent.
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" Jamais la mort n'a été aussi discrète, aussi hygiénique qu'elle l'est aujourd'hui, et jamais aussi solitaire. " Si la dissimulation et le secret qui entouraient jadis le domaine sexuel se sont heureusement relâchés, les tabous sociaux se sont déplacés et singulièrement renforcés en ce qui concerne la mort. L'attitude pusillanime de refus et de gêne qui entoure aujourd'hui la fin d'un être humain est tout à fait comparable à celle qui prévalait dans le domaine sexuel à l'époque victorienne. Telle est la thèse que développe Norbert Elias dans ce livre.
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Premier et second journal parisien
Ernst Jünger
- Christian Bourgois
- Titres
- 9 Janvier 2014
- 9782267026085
« Paris, 1941-1943 : tandis qu'on arrête et déporte des Juifs et que les Parisiens ordinaires se débattent contre le froid, la famine et les brimades des occupants, la haute collaboration célèbre dans le VIIe ou le XVIe arrondissement des fêtes éphémères. Cette partie centrale du Journal d'Ernst Jünger, presque entièrement consacrée au Paris de l'occupation (1941-1944) nous fait connaître des milieux très insulaires et très fermés. Jünger fréquente l'état-major de Heinrich von Stülpnagel au Majestic, foyer d'une fronde courageuse et sans espoir, d'où partit la seule tentative, en pays occupé, de prise de pouvoir par l'armée, contre la S.S. et le Parti ; mais aussi les lieux de plaisirs parisiens, des boîtes de nuit aux premières de Cocteau ; et surtout les salons littéraires, esthètes et politiques des « collaborateurs » de haute volée. » Henri Plard
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Images de pensée réunit un ensemble de textes - essais, brèves, et récits parus dans différents journaux entre 1925 et 1935 - qui rapportent pour la plupart des expériences de Walter Benjamin recueillies au cours de ses voyages. On y trouve entre autres des descriptions de villes (des chapitres sont consacrés à Moscou, Weimar ou encore Marseille). Dans " Moscou ", par exemple, Benjamin analyse et détaille les ébranlements qu'a subits la ville, suite à l'arrivée du bolchevisme.
Figurent également dans ce recueil des billets d'humeur analysant des comportements ou des impressions que l'auteur a observés lors de ses pérégrinations à l'étranger. Ainsi sont détaillés, sous la plume de Benjamin, des mets nationaux aussi différents que le café crème dégusté au bistro ou que le bortsch, cette soupe moscovite secrète qui rassasie lentement.
L'auteur transporte également le lecteur à travers la description qu'il fait d'une prise de haschich (" Haschich à Marseille "), ou encore à travers la retranscription de ses rêves.
Tels sont les quelques sujets abordés dans ces proses magiques où l'on retrouve en filigrane toutes les notions qui sont au coeur de la réflexion philosophique de Benjamin : le proche et le lointain, le pouvoir des noms, le surgissement du passé dans le présent, l'espoir arraché au fond du désespoir, la prophétie, la prose, l'éthique de la sobriété. Benjamin cultive dans ses textes un genre qui tient à la fois du poème en prose et du petit traité philosophique. Didactiques, émouvants, poétiques, les fragments publiés dans Images de pensée permettent une approche aisée et agréable de la pensée du grand philosophe allemand.