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Cinq Continents
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Les We vivent dans les forêts de la frontière occidentale de la Côte d'Ivoire. Leur nom signifie « les hommes qui pardonnent facilement ». Dans la vie sociale de ce peuple, la cellule familiale joue un rôle important. Chaque famille est conduite par un patriarche, révéré pour sa sagesse et sa richesse, à qui incombe de superviser la vie du clan. Il organise les mariages, règle les conflits et influence la vie religieuse.
Longtemps désignés sous d'autres appellations (Guere, Wobe, Kran), les We vivent de part et d'autre de la frontière entre le Liberia et la Côte d'Ivoire - et sont de ce fait considérés, dans les deux pays, comme une population « périphérique ». Il s'agit d'une civilisation de masques, aux antipodes d'autres sociétés qui en sont dépourvues (tels les Ashanti, au Ghana).
Leurs masques, pourtant, par leur hardiesse plastique, furent parmi les premiers à subjuguer les artistes cubistes en Occident. Kahnweiler, le célèbre marchand d'art de Picasso, racontait que l'artiste possédait un masque wobe et que c'est justement son étude qui poussa Picasso vers des évolutions si innovantes.
Insolites, exubérants, fantasmagoriques, leurs masques surprirent par leur diversité et leur éblouissante inventivité formelle. Ils ont également influencé les oeuvres de peuples voisins. Au point que leur art, loin d'être isolé, à l'écart, perdu dans la forêt, apparaît comme une clé de voûte, un pivot - si l'on cesse de croire que la création obéit aux découpages coloniaux.
Avec ce constat majeur : il s'agit bien d'une civilisation de masques, tant ils sont abondants dans chaque village. Régissant tous les domaines (juridique, mystique, agricole), ils participent aux multiples phases de la vie. Cet art évolutif, mobile, implique une différence capitale par rapport aux créations d'autres peuples, chez lesquels la morphologie détermine aisément le sens, la portée, le type de cérémonies : chez les We, la forme ne permet jamais vraiment d'inscrire l'oeuvre dans une catégorie.
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Guro, visions d'Afrique
Anne-marie Bouttiaux
- Cinq Continents
- Visions D'Afrique
- 19 Août 2016
- 9788874397334
Les amateurs d'art connaissent bien les oeuvres des différents groupes de populations que l'on a pris l'habitude d'appeler « Guro » et qui se trouvent dans le centre de la Côte d'Ivoire.
À proximité des Wan, des Baule, des Yaure et des Bete, ces groupes ont entretenu de nombreux contacts avec leurs voisins et les in#uences mutuelles se perçoivent dans les différentes créations plastiques. Les masques, notamment, ont une importance qui va bien au-delà de celle qu'ils ont acquise sur le marché de l'art. Alors que la colonisation française a largement contribué à affaiblir le prestige des hommes dont le pouvoir résidait dans les pratiques de guerre et de chasse, le maintien de rituels complexes impliquant des sorties de masques a permis à la classe masculine de préserver une forme de contrôle politique et religieux. En diversi(ant les catégories de masques entre ceux qui reçoivent des sacri(ces sanglants en l'honneur d'entités spirituelles, d'une part, et ceux, centrés sur le divertissement, qui interviennent lors de funérailles, de manifestations de propagande politique et de festivals touristiques, d'autre part, les Guro ont réinventé, redynamisé et réadapté des rituels parfaitement intégrés à une société contemporaine en mutation permanente.
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Luba
Mary Nooter Roberts, Allen E. Roberts
- Cinq Continents
- Visions D'afrique
- 23 Août 2007
- 9788874392964
L'ouvrage, abondamment illustré, propose des oeuvres représentatives de l'art des Luba de la République démocratique du Congo. Parmi les thèmes majeurs, le rôle des arts visuels et des performances ainsi que l'instrumentalisation des insignes royaux dans le cadre de la politique traditionnelle des Luba sont développés. Le texte fournit également des explications sur le symbolisme des images de la femme, la féminité du roi, la résolution des problèmes et les processus de guérison. Enfin, il aborde le phénomène de l'utilisation des objets d'art dans la création et la transmission de la connaissance historique tant au coeur du pays luba que dans sa périphérie. Des études de cas observés au cours des nombreuses recherches de terrain des auteurs viennent éclairer le système philosophique que soustendent la pensée et l'expression visuelle des Luba.
Mary Nooter Roberts, directrice adjointe et conservatrice en chef au Fowler Museum of Cultural History de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Elle fut également, pendant une décennie, conservatrice au Museum for African Art de New York. Allen F. Roberts, professeur des arts et cultures du monde et directeur de l'African Studies Center de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA).
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Benin ; visions of Africa
Barbara Plankensteiner
- Cinq Continents
- Visions D'afrique
- 13 Août 2010
- 9788874394104
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Cette introduction à l'art plastique d'un des peuples les plus réputés de l'Angola et de la République démocratique du Congo met exclusivement l'accent sur la ronde-bosse. Après avoir situé les Chokwe dans le temps et dans l'espace, les différents chapitres traitent des figurines utilisées dans
le rituel de la divination, de la statuaire liée aux cultes de possession hamba, de la statuaire classique ancienne (xviiie et xixe siècles) dite « du pays d'origine », des objets de cour, privilèges de l'aristocratie guerrière et des masques en bois associés à la chefferie et aux rites initiatiques de la circoncision. Une attention particulière est portée aux précieuses effigies de Chibinda Ilunga, le héros civilisateur des mythes d'origine, dont pratiquement tous les exemplaires sont parvenus en Europe au xixe siècle, ainsi qu'aux sièges, dont le symbolisme et la fonction sont révélateurs à la fois de la religion et de la structure hiérarchique des chefferies. Une quinzaine de photographies de terrain, pour la plupart inédites et provenant des archives de la Section d'Ethnographie du Musée royal de l'Afrique centrale (Tervuren), viennent illustrer le texte.
Boris Wastiau, un des conservateurs de la Section d'Ethnographie du Musée royal de l'Afrique
centrale à Tervuren, est spécialisé dans les arts rituels du Haut Zambèze et du Haut Kasaï.
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Qu'il s'agisse de la rigueur hiératique de leurs grandes statues ou des formes étranges et énigmatiques de certains de leurs objets de culte, les Lobi n'ont jamais cessé de surprendre par l'extraordinaire richesse et diversité de leurs supports cultuels. L'art de cette société du sud-ouest du Burkina Faso correspond à un univers d'objets singuliers qui ne sont pas en tout point comparables. Leur analyse permet de distinguer deux grandes familles fonctionnelles, l'une caractérisée par les supports de cultes perpétuels, l'autre par les représentations étroitement liées à des pratiques aléatoires et rigoureusement personnelles. Mais cette distinction n'est pas suffisante pour argumenter le langage symbolique des objets. Cette société, parmi les plus complexes de l'aire voltaïque, a développé un art dont les sculptures évoquent au quotidien les images des prédécesseurs. La présence éternelle de l'esprit de ces derniers, reconnus comme ancêtres attitrés ou seulement comme ancêtres inachevés, constitue l'enjeu qui dirige la fabrication d'objets engagés dans la gestion des faits sociaux et religieux.
Daniela Bognolo, ethnologue diplômée de l'Ecole Pratique des Hautes Etudes (section des Sciences religieuses), chercheur associé à l'UMR 8048 " Systèmes de Pensée en Afrique noire" du CNRS/EPHE de Paris. Depuis 1980, elle conduit des recherches de terrain, notamment chez les populations de culture traditionnelle Lobi et chez les Gan du Burkina Faso.