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Rudyard Kipling parvient à restituer l'atmosphère et les paysages de l'Inde qu'il connaît dans ses moindres recoins, ses particularités sociales comme ses mystères.
Pierre Loti (1850-1923) est le grand écrivain voyageur de la Belle Époque. À l'automne 1883, l'officier de marine fait partie de l'expédition française qui part à la conquête de l'Indochine, sous l'égide du gouvernement Jules Ferry. Il conte, entre effarement et naïveté, les atrocités perpétrées par les troupes françaises et, par-delà, dénonce la folie criminelle des dirigeants. Rappelé à l'ordre par les autorités militaires qui veulent éviter le scandale, Loti modifiera son texte en le reprenant des années plus tard. Les textes non censurés sont pour la première fois recueillis dans ce volume. Aujourd'hui, ils nous touchent encore, en dénonçant la vanité « civilisatrice ».
Les Alpilles, Mistral revient sur ses tout premiers souvenirs d'enfance. L'immersion méridionale et provençale est totale, l'atmosphère est agreste, presque antique voire virgilienne. L'auteur se présente comme déjà très sensible à la poésie et au charme de la nature.
« Quand on parle d'améliorer le sort des femmes, on a pour alliés tous les pères ; quand on parle d'améliorer le sort des femmes, on a pour adversaires tous les maris. » À la fois père et mari, Ernest Legouvé (1807-1903) se fait pourtant le champion des femmes, envers et contre une époque qui considère que « la femme la plus raisonnable n'atteint jamais au bon sens d'un garçon de quatorze ans. » Dans un cycle de conférences très suivies, il appelle avec véhémence à refonder le droit des femmes, dans une société qui les réduit à ce triple rôle : « esclave, concubine, génératrice ».
Marie De Gournay développe une réflexion sur la nécessaire réhabilitation de la pensée féminine, étouffée, ignorée et dédaignée par son équivalent masculin.
Loin de constituer des « fonds de tiroir » disparates, les textes de Herman Melville (1819-1891) regroupés dans Le génie américain montrent une dimension inattendue chez cet écrivain indissociable du plus grand roman de la mer qu'est Moby Dick : son rapport aux États-Unis et son questionnement de l'identité américaine.
En voulant encadrer le progrès par des critères moraux, Reclus développe l'idée d'empathie pour la nature qui trouve aujourd'hui quelques échos dans l'urgence des problématiques environnementales contemporaines.
La première moitié du XXème siècle permet à Maeterlinck d'entrevoir la plupart des désastres de notre époque. Mais c'est un autre monde qu'il nous offre. Des réflexions sur le temps, la vie de l'esprit et celle de la matière côtoient des travaux sur la vie animale, celle des insectes en particulier, qui aide à envisager, par contraste, celle de l'homme. Les essais rassemblés ici sont extraits des premiers et des derniers recueils du dernier grand humaniste.
La Boétie pose les bases d'une désobéissance civile que, quelques siècles plus tard, Henry David Thoreau et Gandhi reprendront à leur compte. La liberté est le renoncement à cette servitude volontaire.Â
Maurice Magre confie, quelque peu entre les lignes, le souvenir de sa propre expérience de provincial monté à Paris. Fort de ses rêves, de ses idéaux et de ses convictions tout à l'opposé du Symbolisme ambiant, la réalité de Paris le submerge, le dépasse. Figure bohême, interlope et opiomane, il se transcende au contact de la capitale. Il distille avec humour et bon sens ses Conseils à un jeune homme pauvre qui vient faire de la littérature à Paris dans douze chapitres qui emportent le lecteur dans l'atmosphère du Paris du début du siècle. Le Magre d'alors est alors bien loin de celui qu'il sera quelques années plus tard, plongé dans l'encens et la spiritualité hindoue.
Dans ces trois textes de la fin de sa vie, nourris de son expérience personnelle et de sa réflexion, la philosophe catholique et ouvrière Simone Weil se livre à une véritable profession de foi qui accrédite son idée d'une nécessaire révolution humaniste.
Fustigeant les errements de ses contemporains qui ont conduit à la guerre et à l'asservissement et à la paupérisation d'un nombre croissant d'hommes, elle dénonce la servilité d'un travail devenu aliénant, qu'illustre parfaitement le film de Chaplin, Les Temps modernes.
Mais elle s'interroge également sur l'idée même de justice, et ses possibles détournements qui ont conduit à certains abus criminels.
Comme dans toute son oeuvre, ce qu'elle cherche à placer au centre de toute interrogation, de toute préoccupation et de toute construction d'un avenir partagé et commun, c'est l'homme, dans son essence comme dans son individualité.
Comme en réponse à la déclaration des droits de l'homme, elle rédige une déclaration des obligations à l'égard de l'humain, qui, aujourd'hui plus que jamais, résonne avec un sentiment d'urgence alarmant, alors que l'humanité se perd dans ses excès délétères dans tous les domaines : écologie, religion, société, politique.
Publiés respectivement en 1917 et 1919, ces deux articles, qui sont à l'origine des commandes, célèbrent deux auteurs américains dont on commémore les centenaires respectifs. S'ils font aujourd'hui figures de classiques, il n'en était pas de même un siècle plus tôt. Et c'est là que la sagacité de Virginia Woolf montre toute son ampleur et sa justesse.
Critique subtile, pénétrante, percutante, elle sait saisir le sens d'une oeuvre, ses fondations comme ses ramifications. Sa lecture de l'auteur de Walden et de celui de Moby Dick, à une époque où l'appareil critique au sujet de ces deux chefs-d'oeuvre américains était pratiquement inexistant, n'en prend que d'autant plus de valeur. Avec une plume à la fois malicieuse et affûtée, elle montre une fois encore cette culture solide qui faisait l'émerveillement de ses contemporains.
Sa grande finesse psychologique, son érudition et sa recherche formelle, qui font d'elle l'une des plus grands écrivains de langue anglaise, sont ici au service de deux auteurs, deux oeuvres, dont les préoccupations peuvent, au prime abord, paraître éloignées des siennes, mais qui la rejoignent dans la revendication d'une liberté, d'une libération conquise de haute main.
Pierre Tanguy nous dit comment la «Âterre natale» peut nous façonner pour la vie et nous rattacher profondément à la nature.
Dans son essai, Sur l'importance du refus du service militaire, Léon Tolstoï invite les citoyens à une forme de sédition au nom de la liberté des peuples et du droit de disposer de soi-même en toute quiétude. Contre l'oppression, contre les oppresseurs, Tolstoï fédère et apporte son soutien. La correspondance ici reproduite entre Tolstoï et les docteurs Skarvan et Makovitzky ainsi que l'article du docteur Skarvan « Le refus du service militaire » relaient l'influence que la contestation initiée par Tolstoï eu sur une partie de la population en Russie, comme en Europe.
Ces chroniques datées de l'année 1893 nous frappent par leur justesse visionnaire. Pandémie, terrorisme chimique, réduction de la biodiversité, bombe nucléaire, transhumanisme, compléments alimentaires, promotion du végétarisme, des énergies renouvelables et du développement durable : il n'est rien - jusqu'à la trottinette électrique - que les frères Rosny n'aient entrevu des usages et mésusages des sciences et des techniques en essor. Les chroniques de ce recueil se distinguent par une même volonté : celle de nous contraindre à faire un pas de côté, à sortir d'un trop confortable anthropocentrisme, à regarder avec distance nos comportements et nos valeurs de peuple ou même d'espèce dominante.
Léon Gozlan, qui fut un proche de Balzac, est l´auteur d´une oeuvre non dénuée d´humour et de finesse d´observation de son temps. Et à ce titre, cette nouvelle ne déçoit pas et plonge le lecteur au plus près de la vie de jeunes oisifs du milieu du XIXe.
Quelque part, dans un pays dévasté jamais nommé. Au nord, les Hauts-Plateaux. D'un côté, les falaises surplombent la mer et les récifs. De l'autre, les Terres noires, jadis fertiles, la richesse tant convoitée du pays. Au sud, commencent les Terres rouges. Au-delà, c'est le désert. À l'exception de deux d'entre eux, un chapitre pour chacun des sept personnages d'origines, conditions et âges différents. Ils ne se connaissent pas mais leurs trajectoires individuelles se croisent à un moment précis, soudées par les mêmes liensÂ: conséquences de la colonisation et querelles intestines. Fil rouge du récit, le soldat-poète réfractaire, un tribun venu, dit-on, de l'Oural ou du Caucase. Il clame ses poèmes de révolte à l'armée et sur les places publiques. Il se dit «Âpasseur de mémoire» et semble tout savoir des autres personnages. Il s'est donné pour mission de les conduire sur les Hauts-Plateaux où tous désirent se rendre.
Quand un monument de la littérature française classique en juge un autre, et qu´à peine un siècle les sépare, cela donne la Vie de Molière. Voltaire s´emploie à développer une biographie dépouillée de tout pathos, de toute anecdote futile, et à mener une critique des comédies de Molière avec impartialité. Un document d´histoire littéraire précieux, tant sur le fond que sur la forme.
Ecrit en 2020 et 2021 dans le pays Pagan (Finistère Nord), ce recueil de poésie nous invite à partager un voyage dans les brumes.
Récit d´une vie dominée par la fièvre consommatrice début XXe et entrecoupé d´épisodes cocasses où défilent les inventions les plus fantasques et les plus vaines. Un cri d´alarme, auquel le lecteur d´aujourd´hui peut encore tendre l´oreille.
Une première traduction de poèmes de Howard McCord faisant ressortir les inépuisables espaces désolés et les waste lands du Midwest de l´Amérique mythique qu´il a arpenté et dont il connaît le caractère habité.
Ce livre nous entraîne dans l´univers cocasse de la pègre parisienne sous le règne de Louis XIV. C´est l´envers du Grand Siècle que l´on nous révèle : poètes crottés, brigands, prostituées se haranguent et se querellent dans une atmosphère proprement carnavalesque. Le lecteur se plaira à cette compagnie haute en couleurs !