Le Joueur d'échecs est l'un des derniers écrits de Stefan Zweig et a été publié en 1942, après sa mort au Brésil, où il s'était réfugié pour échapper aux persécutions de l'Allemagne nazie. Il y raconte l'histoire d'un homme qui n'a survécu à l'enfermement (arrêté par la Gestapo) qu'en imaginant des parties d'échecs, jusqu'à épuiser littéralement sa mémoire...
Un des récits les plus célèbres de Zweig, étudié aujourd'hui dans les lycées.
Une seule fois Mrs C. a cédé, surprise, à l'envie subite d'aimer un inconnu. L'homme était jeune et se noyait dans les jeux d'argent. Elle voulut le sauver. Son histoire, magnifique, incandescente, est celle des pulsions et des passions qui nous forcent, nous portent ou nous dévastent, celle aussi des blessures intimes, des culpabilités, des hontes qu'une parole, parfois, peut soigner dans la pénombre d'une chambre d'hôtel. À sa lecture, Freud n'aura qu'un mot : « Un chef-d'oeuvre. »
Comment la découverte fortuite du LSD par un chimiste suisse du laboratoire Sandoz, Albert Hofmann, en avril 1943, suscita dans les années 1943-1970 une exploitation en masse de cet hallucinogène prometteur, utilisé d'abord comme médicament capable de soigner les maladies mentales, puis comme "sérum de vérité" par la CIA avec l'aide des nazis pour faire parler les prétendus ennemis des États- Unis et imposer à toute une génération d'Américains une manipulation mentale d'ampleur. Une enquête menée comme un thriller d'espionnage par l'auteur de Les Infiltrés et de L'Extase totale.
Le livre le plus célèbre de Freud, cinq conférences prononcées par Freud en 1909, lors de son voyage aux Etats-Unis, devant un public de non-spécialistes.
On y trouve un récit simple et vivant des origines de la psychanalyse inventée par l'hystérique Anna O., mais aussi une introduction aux problèmes centraux : la sexualité infantile, l'interprétation des rêves, le complexe d'OEdipe. Freud conclut sur la nature des névroses et le refuge dans la maladie. Les Cinq leçons sur la psychanalyse sont suivies de Contribution à l'histoire du mouvement psychanalytique, où Freud retrace les débuts difficiles de la psychanalyse et les résistances qu'elle rencontra.
Salué comme un événement scientifique, primé à neuf reprises, ce livre magistral est la toute première histoire complète d'une étendue de terre et d'eau glaciales située entre l'Alaska et la Russie, qu'on appelle la Béringie. Cette région-frontière est un écosystème complexe composé d'animaux (baleines, renards, corbeaux, loups), d'humains, de ressources naturelles (pétrole, or), d'idéologies (capitaliste et communiste) qui interagissent dans des conditions extrêmes. Loué pour ses qualités stylistiques et sa composition originale qui couvre la vie humaine et non-humaine en surface comme sous la surface, ce livre nous rappelle que nous ne pouvons pas nous déconnecter du monde : l'énergie que nous siphonnons, les vies que nous prenons, les terres que nous altérons nous façonnent à leur tour.
Le Prophète est publié en 1923 aux États-Unis. Khalil Gibran (1883-1931), poète et peintre libanais, a mis tout son être dans ces magnifiques paraboles qui combinent avec simplicité l'Orient et l'Occident pour éclairer toutes les questions que chacun se pose un jour ou l'autre dans sa vie : l'amour, la mort, Dieu, le couple, les enfants, le don, le travail, la joie, etc. Le succès est immédiat, phénoménal. Des dizaines de millions d'exemplaires seront vendus dans le monde entier, lus et offerts lors des différents événements importants de l'existence, tant ce livre d'inspiration atteint à l'universel.
La crise environnementale et énergétique a débuté quand le feu et le travail humain ont fusionné. Depuis la préhistoire jusqu'à l'anthropocène, des premiers gaspillages des ressources de surface (extinctions d'espèces dues à la chasse, feux de forêt, etc.) jusqu'à celui des ressources souterraines (charbon, lignite, pétrole), Peter Sloterdijk raconte nos rapports économiques avec le feu et esquisse des solutions inspirées de la pensée de Bruno Latour pour tenter d'arrêter la "catastrophe".
Subjugué par son professeur de philologie, le jeune Roland devient son ami. Mais certains comportements du professeur, avec sa propre femme comme avec lui, commencent à l'intriguer. Bientôt remué par une mer de sensations confuses, de sentiments ébauchés qu'il tente de cerner, Roland cherche à percer le secret de son maître... Chef-d'oeuvre de Zweig, «La Confusion des sentiments» est le grand roman de l'ambivalence, de la haine et de l'amour, de la passion refoulée. Traduction inédite, avec une préface de la romancière et psychanalyste Sarah Chiche.
Confinés dans notre corps, nous sommes pourtant loin de bien le connaître. Maître de l'érudition joyeuse, Bill Bryson nous en révèle ici toute la complexité, les beautés et les petits travers.
"C'est pour toi seul que j'ai vécu".
Chaque année, le jour de son anniversaire, un écrivain reçoit des fleurs d'une inconnue. Une année, c'est une lettre. L'inconnue se dévoile... Cette histoire tragique de passion possissive, de deuil impossible et de vengeance, probablement le plus populaire des récits de Zweig, est suivie de La Ruelle au clair de lune, qui raconte de manière saisissante jusqu'où peut nous entraîner la souffrance quand on aime sans retour...
Harro et Libertas Schulze-Boysen, couple d'espions allemands infiltrés dans l'administration du Reich et à la solde de l'Union soviétique, furent à l'origine de l'Orchestre rouge de Berlin, le mouvement de résistance à Hitler. Ils furent exécutés par les nazis en 1942. Leur histoire est racontée par Norman Ohler, auteur du best-seller "L'extase totale. Le IIIe Reich, les Allemands et la drogue".
Dans ces conférences où Freud prouve une fois de plus son talent à exposer ses idées, nous sommes guidés au coeur de la révolution ps ychanalytique : le moi n'est pas maître chez lui. Rien d'obscur ou de désincarné ici, mais le mouvement même de la psychanalyse, les phénomènes qu'elle prend en compte (rêves, lapsus, symptômes), les problèmes majeurs qu'elle aborde (interprétation des rêves ou théorie de la névrose), et les notions qu'elle a forgées (libido, transfert, inconscient, etc.).
Pour mieux agir contre les inégalités, il existe un nouvel outil qui nous vient du féminisme noir : l'intersectionnalité, qui révèle des discriminations parfois invisibles et pouvant se renforcer les unes les autres. Cette notion a été théorisée par une juriste, Kimberlé W. Crenshaw, dans deux célèbres essais de 1989 et 1991 qu'on trouvera rassemblés ici pour la première fois et dans une traduction inédite.
Edgar a douze ans. Un secret brûle en lui, le secret de la sexualité, mais l'enfant ne parvient pas à le percer. Sa mère va l'y aider. " Il est facile de tromper les enfants ", écrivait Zweig, qui n'aimait pas sa propre enfance, et ce récit poignant de 1911 en est une magnifique illustration. La nouvelle de Zweig fut au centre d'une triste histoire. En 1933, Robert Siodmak l'adapta à l'écran. Le 27 février, le Reichstag brûlait. Un tract fut distribué contre Hitler avec ce titre. Dans toute l'Allemagne, le film fut interdit. Trois mois plus tard, lors des grands autodafés, toute l'oeuvre de Zweig fut brûlée.
Il y a vingt ans, pour la première fois, on dénombrait plus de régimes démocratiques que de dictatures ; quelques années et une crise économique mondiale plus tard, les régimes autoritaires sont de nouveau plus nombreux. Comment les dictatures ont-elles fait pour prospérer après Staline, Hitler et Mao ? Pour asseoir leur pouvoir, les dictateurs classiques du XXe siècle utilisaient une arme : la terreur. Le XXIe siècle a vu surgir une nouvelle génération de dictateurs et d'autocrates (Lee Kwuan Yew, Fujimori, Poutine, Erdogan, Orban, etc.), les "spin dictators", qui exploitent les leviers de la politique démocratique et utilisent des formes plus discrètes de manipulation pour étendre leur emprise. Ce livre très informé raconte et décrypte ces nouvelles armes de la tyrannie.
Voici le livre des révolutions possibles. Il part d'un principe : si l'on veut lancer rapidement un mouvement de masse à l'ère d'Internet, l'humour (et un peu de stratégie) est une « arme » de choix. Il s'appuie sur une expérience acquise dans près de cinquante pays aussi bien que sur les enseignements de Gandhi et du stratège Gene Sharp. Il prend la voix exceptionnelle de Srdja Popovic, apôtre de la lutte non violente, qui fit tomber Milosevic, fut de toutes les « révolutions fleuries » (Géorgie, Liban, Ukraine, etc.), et est considéré comme « l'architecte secret » du printemps arabe.
Popovic nous fait entrer dans les coulisses des événements historiques du XXIe siècle. Il raconte ce qui marche et comment ça marche. Il explique aussi pourquoi cela échoue parfois, comme en Ukraine ou en Chine. Son livre réconcilie avec l'action politique et montre combien il est crucial, non seulement d'aller au bout des choses, mais aussi d'avoir une vision claire de ce qu'on fera de la liberté.
L'un des textes les plus célèbres de la philosophie contemporaine. Cinquante ans après sa publication (en 1971), les pro et les anti continuent de s'affronter à partir de cet essai de philosophie morale sur la question du droit à la vie et du droit à disposer de son corps.
Le féminisme ne doit pas viser l'émancipation de quelques chanceuses, mais la libération de toutes les femmes. Il a besoin de l'anarchisme, qui s'oppose à toute relation de pouvoir, s'il ne veut pas devenir le privilège de quelques-unes (généralement blanches). Un essai radical d'une philosophe parmi les plus stimulantes actuellement,
La religion a le pouvoir d'apaiser nos angoisses face à la fragilité de notre existence en offrant l'idée de la possibilité d'une vie après la mort. Pour Freud, c'est un cadeau empoisonné : une illusion. Alors, comment combattre cette peur sans tomber dans l'illusion de la religion ?
Publié en 1925, ce texte confirme le génie de Zweig pour saisir la vérité intime des grands esprits - Freud, par exemple, et ici : Nietzsche, dont il souligne la soif absolue de vérité et de liberté, d'indépendance, de poésie, mais aussi la défaite, celle du corps malade du philosophe, celle de la raison, devenue l'esclave de la folie et d'une forme de suractivité créatrice : "L'effondrement de Nietzsche, écrit-il, est une sorte de mort par la lumière, une calcination de l'esprit par sa propre flamme." Un burn-out ?
Ce livre comprend également un texte de 1917, "Nietzsche et l'ami", qui met l'accent sur la solitude du philosophe à la fin de sa vie.
Un livre flamboyant à partir du gris, apparemment la couleur de l'indifférence, du neutre, de la tiédeur, mais qui contient en réalité presque toute l'histoire de la pensée, de l'art et du monde.
Très claire introduction au phénomène du totalitarisme, ce livre rassemble deux textes de Hannah Arendt qui se situent dans le sillage immédiat de son ouvrage majeur, «Les Origines du totalitarisme» (1951), qu'il contribue à éclairer et à approfondir. « La nature du totalitarisme » (1954) est une conférence où Arendt traite de la spécificité du régime totalitaire par rapport au despotisme et aborde les thèmes de l'idéologie, de la terreur, de la tyrannie, de la solitude. « Religion et politique » (1953) est un essai où Arendt discute des religions politiques et séculières, et où elle réfléchit à la question de l'autorité.
L'histoire fascinante et tragique de la survie de la première expédition en Antarctique à la fin du 19e siècle, à bord d'un navire belge, la Belgica, pris au piège dans les glaces. Sous la houlette du jeune explorateur Roald Amundsen comme officier en second et du médecin expérimental Frederick Albert Cook, l'équipage endurera pendant presque un an les longues nuits noires de l'hiver antarctique avant de rentrer à bon port. Un huis-clos habilement mené, qui tient du polar.
10 décembre 1948 : les Nations unies adoptent la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui se veut une réponse claire aux projets génocidaires et au problème des apatrides généré par la Seconde Guerre mondiale. Hannah Arendt réagit en publiant l'année suivante un essai où elle développe pour la première fois l'une de ses thèses les plus célèbres : le droit d'avoir des droits. C'est ce texte inédit en français que nous publions, suivi de "Nous réfugiés" (1949), ici dans une nouvelle traduction.