Née en 1892, vendue à l'âge de huit ans, kinu yamaguchi fera l'apprentissage du dur métier de geisha.
C'est un peu l'envers du décor qu'elle raconte : avant de porter le kimono de soie, il lui faudra vivre un apprentissage rigoureux, étudier tous les arts de divertissement et endurer pour cela privations, exercices physiques traumatisants, soumission aux coups sous les ordres de la " mère " et des " grandes soeurs ". après son initiation sexuelle, elle s'enfuira, puis reviendra vivre dans le " quartier réservé " avant de devenir elle-même patronne d'une maison de geishas.
Récit bouleversant, description édifiante de la vie de tous les jours dans l'intimité d'une okiya, avec ses cérémonies, ses coutumes, ses fêtes et ses jeux. on y entend des histoires de plaisirs, de chagrins, de courage aussi, qui éclairent sous un jour nouveau ce monde fermé sur lequel l'occident ne cesse de s'illusionner.
Avant de devenir le célèbre dessin animé de Takahata Isao, La Tombe des lucioles est une oeuvre magnifique et poignante de l'écrivain Nosaka Akiyuki. L'histoire d'un frère et d'une soeur qui s'aiment et vagabondent dans l'enfer des incendies tandis que la guerre fait rage ; une histoire qui est celle que Nosaka vécut lui-même, âgé de quatorze ans, en juin 1945. Mais Nosaka, c'est aussi un style inimitable, une écriture luxuriante que l'on reconnaît d'abord à son brassage de toutes sortes de voix et de langues.
Une prose étonnante, ample, longue, qui réussit à, concentrer en une seule phrase des couleurs, odeurs et dialogues, secouée de mots d'argot, d'expressions crues, d'images quasi insoutenables, qui trouvent ici une beauté poétique et nouvelle.
Depuis un siècle, Le Livre du thé qui offre une introduction des plus subtiles à la vie et à la pensée asiatiques s'adresse à toutes les générations. Et ce grand classique, qui a permis naguère de jeter un pont entre l'Orient et l'Occident, n'a rien perdu de sa force et peut encore éclairer notre modernité.
Le trait de génie d'Okakura fut de choisir le thé comme symbole de la vie et de la culture en Asie : le thé comme art de vivre, art de penser, art d'être au monde. Il nous parle d'harmonie, de respect, de pureté, de sérénité. Et de sagesse. Que nous contemplions l'évolution de la voie du thé à travers l'histoire, ou que nous nous projetions dans ce nouveau siècle, il convient encore et toujours de nous tourner vers Le Livre du thé.
Ces contes sont aussi anciens que leurs pays : ils ont volé de bouche en bouche depuis les temps immémoriaux, s'enrichissant et se modifiant au fil du temps, chaque conteur - maître d'école, chanteur ambulant, grand-mère, grande soeur - répétant ce qu'il avait entendu enfant et l'ornant de nouveaux détails au gré de son imagination et de son talent. Un trésor de récits folkloriques ou merveilleux, de mythes surnaturels et de légendes extraordinaires qui nous viennent de toute l'Asie pour composer cette ribambelle de « contes d'une grand-mère ».
Ils nous viennent de Chine, du Japon, du Tibet, du Vietnam, de l'Inde et du Cambodge : voici donc rassemblés plus de cinquante d'entre eux : certains sont rares, d'autres sont des chefs d'oeuvre qui ont connu une vogue extraordinaire grâce aux talents des conteurs traditionnels, d'autres sont des pépites comme la Cendrillon viêtnamienne, comme la tibétaine ou la Cendrillon du X° siècle au Japon.
Voici aussi l'occasion de se laisser bercer autant que guider par une grande conteuse qui déploie pour nous un enchantement de rencontres à travers toute l'Asie pour vous les faire partager en prolongeant durablement leur magie.
A votre tour de vous laisser enchanter.
Voici un roman touché par la grâce, celle d'un chat " si petit et si frêle qu'on remarquait tout de suite ses oreilles pointues et mobiles à l'extrême ". Quand un jeune couple emménage un jour dans le pavillon d'une ancienne demeure japonaise, il ne sait pas encore que sa vie va s'en trouver transformée. Car cette demeure est entourée d'un immense et splendide jardin, et au coeur de ce jardin, il y a un chat. Sa beauté et son mystère semblent l'incarnation même de l'âme du jardin, gagné peu à peu par l'abandon, foisonnant d'oiseaux et d'insectes. Tout le charme infini de ce livre tient dans la relation que le couple va tisser avec ce chat qui se fond dans la végétation exubérante pour surgir inopinément, grimpe avec une rapidité fulgurante au sommet des pins gigantesques, frappe à la vitre pour se réconcilier après une brouille. Un charme menacé, car ce qui éveille en nous la beauté et appelle le bonheur est toujours en sursis... Hiraide Takashi, qui est avant tout poète, a insufflé une lumineuse et délicate magie à cette histoire du " chat qui venait du ciel ", son premier roman, largement autobiographique.
Si Sôseki le romancier est de longue date traduit et commenté chez nous, une part plus secrète et à la fois plus familière de son oeuvre nous est encore inconnue, Sôseki a écrit plus de 2500 haikus, de sa jeunesse aux dernières années de sa vie : moments de grâce, libérés de l'étouffante pression de la vie réelle, où l'esprit fait halte au seuil d'un poème, dans une intense plénitude.
« Affranchis de la question de leur qualité littéraire, ils ont à mes yeux une valeur inestimable, puisqu'ils sont pour moi le souvenir de la paix dans coeur... Simplement, je serais heureux si les sentiments qui m'habitaient alors et me faisaient vivre résonnaient, avec le moins de décalage possible, dans le coeur du lecteur. » Ce livre propose un choix de 135 haïkus, illustrés de peintures et calligraphies de l'auteur, précédés d'une préface par l'éditeur de ses OEuvres complètes au Japon.
Il faut d'abord imaginer ce Grand Nord de la Chine aux si longs hivers, les fleurs de givre sur les vitres et l'explosion vitale des étés trop brefs. Puis Xiao'e, une jeune fille modeste, pas spécialement belle, dit-elle, pour qui la vie n'a jamais été tendre. Et puis Léna aux yeux gris-bleu et au mode de vie raffiné, qui joue du piano et prie en hébreu, dont le visage exprime une solitude infinie. Xiao'e rencontre donc Léna, une vieille dame juive dont la famille s'est réfugiée à Harbin après la révolution d'Octobre. Tout semble les opposer, pourtant on découvrira qu'un terrible secret les lie. C'est un monde où les fantômes côtoient les supermarchés, où les blessures de l'enfance restent vivaces. A la fois désabusé et espiègle, tragique et gai. L'écriture de Chi Zijian est, elle, à la fois étincelante et d'une infinie délicatesse. Un auteur qui n'a pas fini de nous enchanter.
Ce roman se déguste une serviette autour du cou.
La journée commence bien. invité à partager le petit déjeuner de zhu ziye, laissez-vous réchauffer par un bol de nouilles al dente, avec des crevettes sautées en accompagnement. que diriez-vous d'un plat de rouleaux de poisson aux oeufs de crevettes, à moins que vous ne préfériez une assiette d'oie braisée au marc de vin. et si vous goûtiez plutôt ces tendres coeurs de légumes aux miettes de crabe ou ce jarret de porc confit au sucre glacé et ambré ? ce sont quarante années de vie chinoise autour de la table qui sont évoquées ici, témoignant de la survie des traditions culinaires envers et contre toutes les turbulences des dernières décennies en chine.
En pénétrant dans l'existence de deux personnages ennemis que les circonstances ont réunis par mégarde, vous ne cesserez d'être tenus en haleine par la véritable héroïne du roman : la gastronomie. pour elle le " capitaliste " zhu ziye sacrifie tout. contre elle s'acharne gao, moraliste épris de justice révolutionnaire. ce livre a connu un grand retentissement en chine et a donné lieu à une adaptation cinématographique.
A travers la vie prodigieuse de Nguyên Traï, grand lettré du XV° siècle, Yveline Feray nous raconte l'épopée du peuple vietnamien à une période cruciale de son histoire.
Fils naturel d'une princesse impériale, stratège visionnaire, diplomate, poète, humaniste, il connaît une destinée éclatante, aussi bien à la cour que dans la guerre de libération contre la Chine des Ming. Une grande passion pour la belle Thi Lô que l'empereur lui ravira et une mort tragique nouée en ce jardin au nom si beau de "Jardin des Letchis" parachèvent cette existence éminemment romanesque.
Pénétrée des traditions et de la mentalité vietnamiennes après huit années de recherches, Yveline Féray, pour la première fois, dévoile au lecteur les mystères de ce XV° siècle vietnamien.
Un homme mutilé aux prises avec les perversions de sa femme, une " chaise humaine " prodiguant caresses et sueurs froides à ses victimes, des confessions criminelles dans une " chambre rouge ", une intrigue machiavélique autour d'une " pièce de deux sen "...
On retrouvera dans ces cinq récits - les plus célèbres de ranpo edogawa - la même atmosphère et le même goût pour les mises en scène fantastiques et obsessionnelles que dans la proie et l'ombre : une logique implacable qui fait du crime une voie esthétique, où s'entremêlent perversions sexuelles, cruauté raffinée, manies et délires mentaux. " flânerie au bord du fleuve edo ", telle est la traduction littérale des idéogrammes utilisés pour composer ce nom de edogawa ranpo (anagramme de edgar allan p?), plus connu au japon comme le maître fondateur de la littérature policière japonaise.
Voici un texte aussi célèbre que mystérieux.
Depuis son apparition, au début du XVIIe siècle, ce recueil de maximes, où l'esthétique le dispute à l'éthique, fascine et intrigue. Au carrefour de trois courants spirituels (confucianisme, taoïsme et bouddhisme), ces Propos sur la racine des légumes développent une philosophie issue de la fin de la dynastie des Ming : adhésion à la nature et idéal de liberté, art de vivre et quête d'une maîtrise de soi. S'y mêlent ainsi observation de la société et méditation mystique, réflexion sur les rapports humains et introspection, respect de la raison comme des élans du coeur...
« Le Japon est tellement une île qu'il est un archipel. Dans le catalogue japonais, on trouve des îles industrielles, des îles artificielles, des îles sacrées, des îles musées, des îles formol, des îles atoll, des îles balnéaires, des îles bleu-vert, des îles sauvages, des îles sans âge, des îles connues, Shikoku, et mêmes des îles où l'on pêche et l'on boit. Parmi ces miettes de terre, il y a Manabeshima, une île dont on parle peu, mais où poussent très bien les poissons. Ça tombe bien, je n'ai rien prévu cet été. » Un inventaire exhaustif et désopilant sur Manabeshima, l'île aux soixante crabes et à peine plus d'habitants, par l'auteur de Tokyo Sanpo.
Un haïku ? Un court poème japonais de seulement 17 syllabes. Un poème des choses banales de la vie quotidienne, des bonheurs minuscules et des tracas sans lendemain, de la trivialité parfois, mais toutes choses le plus souvent écrites avec humour.
Ce petit manuel est une " boîte à outils " littéraire pour " bricoler " des haîkus. La boîte est complète, c'est-à-dire que les outils qui y sont contenus rassemblent toutes les connaissances littéraires théoriques nécessaires pour devenir un haîkiste parfait ! Il n'y manquera qu'un zeste de talent, mais aussi du travail et du temps.
A tokyo, un dimanche après-midi, deux hommes absorbés dans la dégustation cérémonieuse d'une vieille bouteille de bourgogne romanée-conti 1935, usant de gorgées comme de ponctuations, poursuivent jusqu'à la lie le long texte désordonné de leurs souvenirs.
Voici une lecture éblouissante de la vie : on plonge avec délices dans l'intimité d'un grand vin, dans le secret de rêveries amoureuses, riches de la saveur d'un amour endormi, d'une femme aux contours effacés et au parfum évanoui.
Le premier grand cataclysme s'abattit sur la région d'Osaka à 5 heures 11, le 30 avril.
A 8 heures 03, la chaîne de montagnes Togakure explosa. Les regards du monde entier étaient fixés sur " la mort du dragon ". Des dizaines d'avions appartenant à des télévisions de toutes les nationalités volaient au-dessus de l'archipel du Japon qui crachait du feu et des flammes. Les tremblements de terre qui secouent continuellement le Japon rappellent à tous les Japonais que le destin de l'archipel est d'être, un jour, englouti comme le fut l'Atlantide autrefois.
Un bathyscaphe dans la fosse du Japon examine de nouvelles fractures dans l'écorce terrestre. Des îles s'enfoncent, des volcans se réveillent... Raz-de-marée, tremblements de terre. Les hommes politiques s'interrogent, les banquiers du monde entier s'inquiètent. Comment évacuer cent dix millions de Japonais ? Un best-seller pour ce livre d'" anticipation " qui pourrait devenir réalité.
Quelles sont les grandes figures de la mythologie populaire chinoise ? Comment s'ordonne son panthéon ? Au carrefour du taoïsme, du bouddhisme et du confucianisme, cette religion foisonnante de divinités s'anime d'histoires dont Jacques Pimpaneau explore et élucide les variations, de Zhong Kui le pourfendeur de démons à ces multiples dieux locaux, déesse des Latrines ou dieu du Sol, auxquels on rend un culte dans la vie quotidienne.
Voici un nouveau visage de la Chine à découvrir, celui de ses croyances : car si les dieux n'y sont pas éternels, ils restent bien vivants dans les cérémonies et les pratiques populaires de la Chine d'aujourd'hui.
Un peintre raté et opportuniste vivotant d'expédients et de complaisance, un antiquaire véreux, la famille suspecte d'un ancien gouverneur de province, le fils débauché d'un peintre illustre, des geishas de bas étage, tels sont les personnages de ce célèbre roman de kafû.
Au gré des rencontres, les destins se tissent, s'entremêlent et se défont ; de rebondissement en rebondissement, l'auteur nous entraîne dans le sillage d'un homme ordinaire, louvoyant tant bien que mal dans les eaux corrompues du nouveau japon avant de devenir patron d'une maison de rendez-vous.
Galerie de portraits surprenants, peinture satirique et féroce d'une nouvelle société bourgeoise oublieuse des valeurs traditionnelles de l'ancien japon que kafû, déçu et amer, voyait s'éteindre devant lui.
Sur son bras gauche, un lézard noir ondulait, il semblait ramper tout en donnant l'impression qu'il allait se déplacer de son bras vers l'épaule, puis vers le cou, pour arriver enfin jusqu'aux lèvres humides et rouges, il restait indéfiniment surplace.
Une enquête de kogorô akechi, et certainement le plus célèbre roman policier d'edogawa : un cambriolage rocambolesque lancera le détective dans une course-poursuite sur les traces d'une femme fatale et sans scrupule surnommée " le lézard noir ", à la recherche de la belle sanae.
Un enlèvement réussi et des travestissements déconcertants mettront à mal sa perspicacité et conduiront le lecteur dans un labyrinthe secret et inattendu, jusqu'à un musée extravagant.
Yukio mishima a adapté ce roman au théâtre, jouant lui-même un petit rôle dans le film qui en fut tiré par le réalisateur kinji fukasaku, en 1968.
Le pousse-pousse, le plus célèbre roman de lao she, ce sont les aventures de siang-tse le chameau dans le pékin des années vingt et trente.
Sa grande ambition est de posséder son propre pousse-pousse.
Dans cette ville où tout est régi par la guerre, l'argent, le danger, il ira de désillusion en désillusion et ne connaîtra que la déchéance et le désenchantement. mais c'est aussi le roman du petit peuple de pékin, un pékin aujourd'hui disparu, que lao she fait vivre, avec humour, sous nos yeux : celui de siang-tse, de tigresse et de petite fou-tse, celui des petits métiers, celui des colporteurs, avec leur langue savoureuse, leurs misères et leurs fêtes.
De mémoire de conteur, on ne vit jamais mourir de fée. Le conte est là, vif comme truite au torrent. Venu de nulle part et de partout, venu d'«?il était une fois?» et d'«?il y a bien longtemps?», voici un choix de ces récits aussi vieux que le monde, trouvés au Cabinet des fées. A la fin du XVIIIe?siècle, le chevalier de Mayer a voulu sauver de l'oubli tout ce qui se racontait en France depuis que, près de l'âtre ou à la lumière d'un lustre de cristal, on s'amusait à cuisiner le merveilleux.
Dans ces histoires nourries de rêves et de métamorphoses, on voit un prince amoureux devenir arc-en-ciel ou une malheureuse princesse changée en biche aux pieds d'argent, tandis qu'en haut d'une tour, une belle dénoue ses tresses pour en faire une échelle de soie à son amant.
Et pour mieux se perdre et se retrouver dans la forêt enchantée des contes, on trouvera à la fin un «?Petit Dictionnaire des objets magiques, des principaux lieux et de tous les personnages?» rencontrés au coin des fées.
Il existe au Japon un jeu de cartes très populaire, né au XVIe siècle, appelé hanafuda. Un jeu dans lequel il n'y a ni roi ni reine, mais des iris, des cerisiers et des saules ; et aussi des poèmes et des légendes, qui ne sont pas écrits mais que les motifs végétaux, associés à la pleine lune ou à un cerf, font aussitôt surgir à la mémoire de tous les Japonais. Ce livre vous propose de le découvrir, comme un herbier merveilleux de fl eurs et de plantes révélant tout un réseau de paysages et de références littéraires.
L'ivresse comme porte ouverte sur un ailleurs, dans la grande tradition chinoise.
L'ailleurs de la création où le vin déborde la raison, le temps suspendu des fêtes et des réjouissances, mais aussi les règles et les protocoles qui tentent d'en réguler l'usage. Jacques Pimpaneau entrelace réflexions, histoires, anecdotes, légendes et poèmes pour nous livrer les vertus du vin et de cet art de vivre à la chinoise que, durant des siècles, les plus grands artistes ont pratiqué avec outrance ou raffinement.