« Le Japon est tellement une île qu'il est un archipel. Dans le catalogue japonais, on trouve des îles industrielles, des îles artificielles, des îles sacrées, des îles musées, des îles formol, des îles atoll, des îles balnéaires, des îles bleu-vert, des îles sauvages, des îles sans âge, des îles connues, Shikoku, et mêmes des îles où l'on pêche et l'on boit. Parmi ces miettes de terre, il y a Manabeshima, une île dont on parle peu, mais où poussent très bien les poissons. Ça tombe bien, je n'ai rien prévu cet été. » Un inventaire exhaustif et désopilant sur Manabeshima, l'île aux soixante crabes et à peine plus d'habitants, par l'auteur de Tokyo Sanpo.
Ce livre se veut le livre du passage à l'acte pour les centaines, les milliers de gens qui n'ont plus tenu un crayon pour dessiner quelque chose depuis qu'ils ont quitté l'école, et que leurs doigts démangent. Et puis, pas seulement dessiner pour dessiner. Dessiner pour dire quelque chose, pour donner son avis et le partager. Si vous voulez vous construire une petite oasis dans le désert du train-train quotidien, dessinez vos propres mangas, sans prétention, vous verrez, vous y trouverez une satisfaction absolument sans égale.
Surnommé le "Dieu du manga" au Japon, Osamu Tezuka est un mangaka mais également un scénariste, producteur et animateur japonais immensément reconnu. Il est l'auteur d'un nombre colossal d'oeuvres, dont Astro Boy, Le Roi Léo, Princesse Saphir ou encore Black Jack. Son style graphique expressif, au trait clair, va révolutionner le dessin et ouvrir la voie vers le manga moderne. Il est considéré aujourd'hui comme le pionnier des standards de l'animation japonaise actuelle.
Voici un livre qui prend au sérieux le manga et fait le tour de toutes les questions que l'on peut se poser à son sujet. Il montre comment, à partir de ses lointaines origines, le manga a su devenir une puissante industrie et un média à part entière qui refl ète les évolutions de la société et des mentalités collectives japonaises. Il en déchi re les spécifi cités graphiques et narratives, les univers imaginaires avec leurs codes et leur morale, et analyse les principaux genres du manga, depuis les séries pour adolescents jusqu'au manga d'horreur en passant par la science-fi ction, le post-apocalyptique, la pornographie, le politique, le manga d'auteur et bien d'autres encore.
Illustrations noir et blanc.
Une femme et la guerre, ce sont d'abord deux courtes nouvelles de Sakaguchi Ango, écrites dans les premiers mois qui ont suivi la capitulation japonaise en 1945. Deux nouvelles-soeurs, comme les qualifie l'auteur.
Kondo Yoko a entretissé les deux nouvelles, les deux narrations, celle de l'homme et de la femme, pour en faire un manga paru en 2012.
Une prostituée partage avec son amant l'exaltation érotique que procurent feu et destruction au beau milieu des ruines et des corps calcinés. Ce n'est pas l'amour qui les rapproche mais bien le chaos ambiant. Au milieu des bombardements nocturnes, la femme oscille entre un désir intense de vivre et la peur de mourir dans un Japon finissant : "Moi, je veux vivre comme un tigre dans la forêt vierge... vivre au risque de ma vie."
Dans les montagnes du Nord, la neige est le symbole de la pureté perdue. Elle délimite le champ clos où va se nouer le drame entre Shimamura, un oisif originaire de T okyo venu dans le Pays de Neige pour retrouver Komako, une geisha, et Yôko, une jeune femme rencontrée dans le train...
On croit d'abord plonger avec délices dans l'intimité d'un couple sans histoires, uni par un amour sincère et une humilité assumée. Mais Sôsuke et O-Yone vivent depuis des années avec le poids d'un lourd secret. Ils s'attendent à ce que le destin leur demande de payer leur dette, quand justement, un signe se manifeste. L'heure est-elle venue ? Pour savoir ce qu'il en est vraiment, Sôsuke se retrouve devant la porte d'un temple zen. Saurat- il trouver la force d'en franchir le seuil ? Et que trouvera-t-il derrière ?
Ainsi commence chacune de ces nouvelles rédigées par Sôseki et publiées dans le journal Asahi en 1908.
Dix récits de frissons et de peur, de cauchemars et d'inventivité dans lesquels le bizarre le dispute au fantastique dans l'esprit de Lafcadio Hearn. Ellipses subtilement angoissantes et parfois comiques.
Les dessins surgissent des noirs profonds comme depuis les ténèbres.
Mots clés : manga, littérature, japon, classique, adaptation, fantastique, cauchemar, poésie, peur, épouvante, soseki
Journal illustré. Ancco, jeune fille de 20 ans de la banlieue de Séoul raconte les micros évènements de sa vie quotidienne, avec un humour et une autodérision décapante. L'autre personnage principal est Jindol, son gros chien, aussi peu glamour que sa maîtresse mais beaucoup plus coureur : un macho invétéré et sans complexe qui "sème ses graines un peu partout dans le quartier".
Nous rencontrons ses parents, ses amis, ses chiens, les gens qu'elle croise dans le bus ou au supermarché. Mais ce n'est pas au jeu d'épingler les travers de ses contemporains qu'elle nous invite, c'est au contraire à celui de repérer le petit détail d'humanité que chacun porte en soi. Ancco n'est pas une héroïne. Son univers est aussi éloigné que possible de celui de la jeunesse moderne et branchée de Séoul et d'ailleurs. Gaffeuse, immature tout en ayant déjà une grande expérience de la vie, pas sexy pour deux won, elle regarde la vie avec tendresse et dérision. Elle voudrait mordre la vie à pleines dents, mais gare aux cailloux ! Ses pitoyables et hilarantes mésaventures ont le pouvoir de nous communiquer une nouvelle joie de vivre. Mafalda devait être sa grande soeur...
voici huit histoires qui mettent en scène les courtisanes et leurs clients des quartiers de plaisirs, mais aussi les samouraïs et leurs combats sur les champs de bataille.
huit histoires oú l'on retrouve ces thèmes éternels de l'amour, l'honneur, la nostalgie, la beauté de la force et l'autre beauté, celle de la fragilité. jamais dupe de l'illusion sur laquelle ces mythes du japon classique reposent, l'auteur leur garde néanmoins toute leur fascination. car comment survivre sans illusion ?.
Un jour d'inondation...
C'est le jour qu'a choisi la pulpeuse Ayuko pour larguer les amarres, et laisser en rade son encombrant amant. Le jeune fils du photographe, qui passe par là dans sa barque, va l'aider à faire les cinquante mètres qui la séparent de la liberté. Un univers sub-tropical rétro, légèrement mystérieux, vu à travers les yeux d'un enfant : les petites cachotteries transparentes des adultes, les premiers émois pour une coiffeuse stagiaire ou une marchande de courges, l'érotisme des pluies de mousson...
Un univers radieux qui oscille entre le réalisme poétique de la littérature sud-américaine et le néo-réalisme du cinéma italien, plein de fraîcheur et d'humour. Les histoires de Yuzuki Kazu nous donnent du bonheur pour longtemps.
Je m'appelle Yi Bieub et j'habite en Corée du Sud.
Maman m'a toujours beaucoup parlé de Fifi Brindacier. Une rouquine à la frimousse criblée de taches de rousseur, capable de soulever un cheval, les doigts dans le nez. Comme Fifi, je vais bientôt fêter mes dix ans. Pourtant, je n'ai pas l'impression que je m'apprête à vivre la meilleure époque de ma vie. Ah, si je pouvais être Fifilotta Provisiona Gabardinia Pimprenella Brindacier, fille du capitaine Efraïm Brindacier, ex-terreur des océans, désormais roi des cannibales ! L'histoire d'une petite fille qui découvre la lecture, et cela va changer sa vie.
Nous sommes dans la " vile basse " de Tôkyô, au début des années 1940.
Les putes appellent les employés en goguette par la fenêtre. Le labyrinthe des ruelles avec leurs égouts à ciel ouvert offre une issue discrète à ceux qui n'auraient pas envie de tomber sur un créancier ou un agent de la police des moeurs. Bien entendu, l'issue en question conduit directement au bar qui les délestera de leur menue monnaie. Kiyoshi est le fils du tenancier d'un de ces troquets. A travers ses yeux, c'est toute la gouaille, l'ingéniosité, l'âpreté au gain et au travail, la liberté et l'humanité du petit peuple de Tôkyô qui viennent à notre rencontre : matrones et serveuses de bar, gamins des rues, prostituées, marchands ambulants, escrocs professionnels, chats de gouttière...
Si ce n'était pas Tôkyô, ce serait le Paris de Doisneau et de Queneau. Kiyoshi est le double de l'auteur et ces six histoires fleurent la sincérité du vécu. C'est la peinture d'un âge d'or. D'or, il n'y en a pas beaucoup, mais il est dans les coeurs.
Oreillers de laque nous fait pénétrer dans le quartier des plaisirs de Yoshiwara, où se rencontrent les courtisanes et leurs clients.
Des établissements les plus cotés jusqu'aux moins bien famés, dans chaque chambre, une femme et un homme se parlent, avant de passer aux choses sérieuses qui n'ont plus besoin de mots. Les dessins s'inspirent directement des " peintures du monde flottant " de Hokusai ou d'Utamaro. Les dialogues sont d'une extrême sophistication et font sentir toutes les nuances des relations et des attentes, des espoirs et des peurs, des rivalités et des fiertés.
Où l'on s'aperçoit que la bande dessinée est, plus que tout essai savant et même que le roman ou le cinéma, le moyen d'expression idéal pour nous amener au coeur de l'intimité, quand un mot, un silence, un regard révèlent la vérité des êtres, de ces femmes parfois sublimes, de ces hommes qui les valent rarement.
Ici, la nature est âpre, la terre est basse, le bois lacère le dos, la sueur vaut son pesant de fatigue.
Ce sont les travaux et les jours d'un jeune bûcheron-charbonnier dans une région reculée au sud-est du Japon. Parfois, il passe des semaines seul en montagne, parfois il part avec des villageois chasser le sanglier ou pécher dans un torrent. Cette vie en osmose avec la nature nous permet de découvrir de l'intérieur le respect des hommes envers toutes les autres formes de vie, jusqu'aux pierres et aux étoiles, sans oublier les êtres invisibles engendrés par la peur et le désir Le texte comme le dessin, d'une précision à couper le souffle, guident le lecteur vers une émotion vraie, une communion avec la nature et les êtres, dégagée de toute facilité.
Par la seule force du trait de Takeno Shigeyasu, chaque étincelle du feu qui monte vers le ciel semble douée de vie...