Arashiyama Ko^zaburo^ a deux amours, la cuisine et la litte´rature. Il est toujours passionne´ par son sujet, qu'il s'agisse d'un hai¨ku, d'un oeuf ou d'un banquet de pirates. Il nous apprend comment boire du lait a` bicyclette, de´cline ses cent soupes pre´fe´re´es au miso, e´tudie les sept me´tamorphoses de la fe`ve de soja ou perce le secret me´taphysique du trou dans la racine de lotus. Ses Carnets de table sont de´lectables, la malice s'y marie a` une fantaisie de´bride´e. Cependant, mine de rien, ils demandent beaucoup d'e´rudition et une documentation minutieuse. Arashiyama nous e´tonne, nous fait rire, nous met l'eau a` la bouche et, tout brillant qu'il est, ne rechigne pas a` nous livrer ses recettes prive´es pour pre´parer le riz, les raviolis wantan, les ramen froides, les chenilles de cerisier, un oeuf dur ou` le jaune et le blanc sont inverse´s, et bien d'autres encore. Quel re´gal !
A bientôt 80 ans, le chef Hisao Nakahigashi continue chaque matin à cueillir fleurs comestibles et légumes sauvage dans la montagne, il récolte ensuite ceux de son potager, nourrit les poulets qu'il élève luimême. Et décide du menu qu'il servira ce jour-là dans son restaurant kyotoite étoilé au Michelin.
Qu'est-ce que le bon ? À cette question essentielle, il répond d'emblée : « on sent qu'un aliment est bon lorsque notre corps s'en réjouit. Le bon ne se réduit pas seulement à une sensation gustative, c'est une expérience que l'on vit avec notre corps entier.» Ce livre est aussi bien le témoignage d'un chef précurseur qu'un manuel de cueillette et un livre de recettes. Mais c'est surtout un essai riche et sincère sur notre rapport à la nature et ce qu'il pourrait être.
Joie, tristesse, amertume, soulagement... nous ne ressentons pas les émotions, nous les goûtons. Nous les déposons sur la table autour de laquelle nous nous asseyons, et nous les partageons. Quatre écrivaines japonaises mettent en scène l'Europe - le Pays basque, la Bretagne, le Piémont italien, l'Alentejo au Portugal - et ses plats. Quatre variations autour de la nourriture où le minestrone, les galettes de blé noir ou le pão de ló deviennent des lieux de mémoire et de réconciliation. Dans ces nouvelles, les plats disent de nous ce que les mots ne peuvent pas dire. Les drames - mort d'une mère, d'un mari, disparition d'une soeur, jalousie amoureuse - se nouent et se dénouent autour d'un repas partagé. Car ce que l'on partage lorsque l'on mange ensemble, ce n'est pas de la nourriture mais de l'amour.