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Revue Europe n.1055 : écrire l'architecture ; mars 2017
Collectif
- Revue Europe
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- 2 Mars 2017
- 9782351500859
« La maison est une des plusgrandes puissances d'intégration pour les pensées, les souvenirs et les rêves de l'homme », observait Gaston Bachelard dans sa Poétique de l'espace. Le terrain sur lequel a choisi de s'aventurer ce numéro d' Europe est celui des connivences ou des interférences entre littérature et architecture. L'architecture, en tant qu'« art de bâtir », donne une forme concrète au monde extérieur selon les structures de l'imagination, tandis que la littérature, entant qu'art du langage écrit, donne une forme symbolique au même monde. Chacune à sa façon, l'architecture et la littérature sont potentiellement les formes artistiques les plus illimitées dans leur compréhension de l'existence humaine, et ce fait justifie à lui seul la tâche qui consiste à les mettre en relation l'une avec l'autre. Écrire pour concevoir, concevoir pour construire, construire pour habiter une oeuvre sont quelques-unes des étapes de la création architecturale et littéraire. Cependant, on ne peut négliger le fait que la relation entre les deux arts est souvent complexe ou paradoxale, ambiguë ou conflictuelle. Et que bien souvent ces deux arts se méconnaissent ou s'ignorent réciproquement. Il n'en demeure pas moins que comparaison, parallélisme, correspondances et interférences sont autant de termes qui expriment la diversité des liens entre l'architecture et la littérature et la variété deleurs rapports. Sous le titre Écrire l'architecture, ce numéro d'Europe ouvre des perspectives passionnantes. D'Italo Calvino à Georges Perec, de Jean-Christophe Bailly à Jean-Paul Goux, de Fernand Pouillon à Paul Andreu, d'Alain Robbe-Grillet à Peter Eisenman ou encore de Paul Valéry à Le Corbusier, les interactions et les écarts entre architecture et littérature nous offrent ici l'opportunité d'une réflexion audacieuse sur leurs croisements.
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Revue Europe n.1069 : Georges Didi Huberman
Collectif
- Revue Europe
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- 3 Mai 2018
- 9782351500941
Philosophe et historien de l'art, Georges Didi-Huberman est l'auteur d'une quarantaine d'ouvrages qui se distinguent à la fois par l'ampleur de leur champ d'étude qui va de la Renaissance à l'art contemporain, par les nouvelles approches et perspectives qu'ils offrent en matière de théorie des images, ainsi que par une intensité stylistique qui répond au constant souci de trouver un passage entre le regard et les mots, entre l'expérience sensible et la pratique d'une écriture.
La dimension anthropologique et épistémologique de sa recherche est indissociable d'une patiente attention portée à des motifs visuels singuliers. Tout en ayant conscience que les images sont souvent des leurres ou des illusions, Georges Didi-Huberman considère qu'elles ont la capacité de devenir un moyen aussi puissant que les mots pour manifester une pensée, exercer une critique, délivrer une part de vérité et agir sur la réalité. Dans le sillage d'Aby Warburg et de Walter Benjamin, qui sont pour lui deux références majeures, et avec d'autres « alliés substantiels » tels qu'Eisenstein ou Pasolini, Georges Didi-Huberman circule entre les époques, persuadé que les images n'appartiennent pas seulement au moment historique qui les a vu naître. L'une des grandes questions que son oeuvre invite à penser est celle d'une éthique du regard, articulée à une double interrogation qui touche au coeur de notre présent : « Comment faire le deuil des anciennes espérances ? Et comment faire de ce deuil le terreau même d'un élan inédit, d'une autre alternative ? »