« Elle et moi n'avions eu qu'un même souffle depuis bien des années lorsqu'elle mit la mort entre nous. Ce geste demeuré pour moi largement indéchiffrable a scellé son mystère propre et je n'ai pas trouvé de mot pour le désigner [.].
Ainsi commence Le 31 juin, l'un des très rares récits poétiques de Vincent Bounoure achevé deux ans après la disparition brutale, en 1981, de sa compagne, Micheline.
Né à Strasbourg en 1928, ingénieur des mines, membre du groupe surréaliste, il est écrivain, poète et aussi expert en arts océaniens. Il est mort en 1996 à Paris.
À partir de 1955, il fut un des membres les plus actifs du groupe qui, autour d'André Breton, entendait se ranger aux exigences du surréalisme. Il publia de nombreux articles dans chacune des revues du mouvement : Le Surréalisme même, Bief, La Brèche puis L'Archibras entre 1958 et 1969.
Patrice Salsa choisit d'abord la linguistique pour fédérer ses nombreux centres d'intérêt (lettres, sémiotique, cinéma, arts, psychologie) mais c'est à l'informatique qu'il se consacre désormais. Après avoir vécu à Lyon puis à Rome, il s'installe à Paris et devient consultant indépendant.
« Après Le Cuisinier de Warburton, mon premier livre paru en 1979 qui cherchait à approcher la constitution de l'êtreécrivain (Jakob Lenz et... moi) ; après La Condition des Soies (1982) : l'amour de la fille pour le père [.] ; après Roi de la valse (1992) : le couple, sa solitude ; après Vivant (1998) : ma mort ; un projet d'écriture s'est imposé à moi : celui de ma judéité, cette judéité tardive, paradoxale, qui ne m'a pas été léguée comme une culture, une langue, un patrimoine, une terre, mais comme un silence, une rupture, une dissimulation (-assimilation ?), un non-legs [.].
Comment signifier autrement que par ces mots extraits du livre de Raul Hilberg : La Destruction des Juifs d'Europe, donc mis entre guillemets, ma position d'emprunteur vis-à-vis de la langue française, comment mettre ces terribles motsà distance autant que possible, comment en même temps les faire se déployer dans toutes leurs dimensions [.].
Comment dire autrement que la création (poétique) c'est peut-être cela : choisir et organiser ? » (A. Z.)
Bernard Pruvost fréquente le département de littérature de l'université de Lyon; il rédige un mémoire de maîtrise sur Raymond Roussel, Marcel Duchamp, John Cage, réunissant ainsi ses engouements de toujours : littérature, peinture, musique.
Il définit le projet de Un copularium de stryges comme la recherche d'un dialogue entre l'écrivain et le peintre que fondent l'encre de l'écrit et celle du dessin.
« Après Le Cuisinier de Warburton mon premier livre paru en 1979 qui cherchait à approcher la constitution de l'être-écrivain (Jakob Lenz et... moi) ; après La Condition des Soies (1982) : l'amour de la fille pour le père [...] ; après Roi de la valse (1992) : le couple, sa solitude ; après Vivant (1998) : ma mort ; un projet d'écriture s'est imposé à moi : celui de ma judéité, cette judéité tardive, paradoxale, qui ne m'a pas été léguée comme une culture, une langue, un patrimoine, une terre, mais comme un silence, une rupture, une dissimulation (-assimilation ?), un nonlegs [...].
Que dit « Souffrir mille morts », « Fondre en larmes », projeté, composé, décomposé, recomposé, de 1997 à 2001, en ces temps où les antisémitismes de tous bords montaient en puissance et en visibilité.
Il parle de ma métamorphose, méta-morphose dans le sens - inverse de celui des aiguilles d'une montre - où l'endure Grégoire Samsa : du papillon à la larve.
De petite fille de Kafka donc, de Proust, de Freud, de Flaubert tout autant, en « fausse-couche de Charogne » ou : comment l'origine (ashkénaze) s'est muée-murée en identité (juive). Comment l'origine - dont je m'éloigne, ou non, librement - s'est fixée en identité, se rabattant sur l'identique. Comment l'identité, ce caractère unique d'un être, son noyau, sa saveur propre, s'est figée en identitaire.[...] Comment signifier autrement que par ces mots extraits du livre de Raul Hilberg : Destruction des Juifs d'Europe, donc mis entre guillemets, ma position d'emprunteur vis à vis de la langue française, comment mettre ces terribles mots à distance autant que possible, comment en même temps les faire se déployer dans toutes leurs dimensions [...].
Comment dire autrement que la création (poétique) c'est peut-être cela : choisir et organiser ? » Anne Zadek
Première traduction en français de cette figure de proue de la littérature tchèque, de cet enfant de la high snobiety marxiste, enthousiaste, amateur de dada et d'humour absolu, néopoétiste, selon Bohumil Hrabal.