L'enfance est un pays dont on aura toujours la nostalgie. En rendant hommage à Bachelard, l'auteur examine la place de l'enfant dans nos villes et mobilise aussi bien les analyses des pédagogues, que ses propres recherches philosophiques.
Ce texte du philosophe allemand Joachim Ritter est republié aujourd'hui dans une traduction de Gérard Raulet. Le paysage y apparaît comme une création moderne, liée à l'émergence de la sensibilité esthétique ; c'est-à-dire de la capacité à se relier de façon non utilitaire à la nature, de jouir de sa seule apparence. Alors que la science et la technique définissent les contours de la modernité, il prend en charge ce qu'elles laissent de côté : les relations sensibles et émotionnelles au monde qui nous entoure. De ce fait, le paysage ne peut se concevoir que dans le cadre d'un regard sécularisé sur le monde, justement permis par la rationalité moderne. Avec Ritter, le paysage acquiert la dignité et la profondeur d'un enjeu philosophique fondamental pour la compréhension de la modernité.
L'ouvrage reprend, dans l'ordre chronologique de leur parution, de 1959 à 1993, des textes majeurs de Giancarlo De Carlo (1919-2005), qui n'ont jamais fait l'objet d'une traduction française ; il voudrait ainsi faire mesurer l'ampleur de cette oeuvre et son importance pour qui se soucie de l'espace où il vit Le lecteur est ainsi invité à suivre le parcours et le développement d'une pensée qui commence par prendre ses distances avec l'emprise du Mouvement Moderne et s'achève par une «méditation pédagogique » d'une exceptionnelle qualité sur la tâche de l'architecte aux prises avec toutes les dimensions du lieu, par lesquelles jamais la ville ne devrait perdre de vue la qualité du territoire où elle s'insère.
La réflexion sur l'architecture, proposée par un esprit soucieux de précision et essentiellement tourné vers la transmission la plus claire possible au public, aux étudiants, à tous ceux qui ont le goût du lieu où vivre, est si peu séparée de celle sur le contexte physique, géographique, historique, qu'elle prend tout ensemble tournure esthétique et politique : Giancarlo De Carlo a souci des conditions mêmes de l'architecture et des domaines que celle-ci doit aborder pour exister pleinement comme architecture : c'est ainsi qu'il se penche aussi bien sur l'université où elle s'enseigne, les débats qui agitent cette dernière dès avant 68, l'administration et les plans que son déploiement urbanistique suppose, les formes et les territoires où elle s'inscrit et qu'elle réinvente, que sur le public auquel elle s'adresse, moyennant l'idée de la « participation », trop souvent mal comprise, retrouvant ainsi sa dimension d'habitation et de négociation avec l'espace réel où vivre et trouver des raisons de vivre.
L'architecture est un domaine qui fait la part belle à l'imagination et à l'invention. Mais tout à leur enthousiasme créatif, les étudiants de cette discipline négligent souvent dans leurs projets un paramètre essentiel : la constructibilité, ou comment les idées les plus séduisantes peuvent se heurter au réalisme des règles de la construction de bâtiments. Le mythe de l'opposition entre un architecte rêvant un projet fou et un maître d'oeuvre peinant à le mettre en place n'est pas si éloigné de la réalité.
Issu de quarante années d'expérimentation pédagogique, cet ouvrage de « culture constructive » explique en douze séquences richement illustrées les lois fondamentales ordonnançant la construction. Il permettra aux étudiants de s'approprier ces concepts essentiels à l'architecture et de fonder leur pratique sur la base de principes réalistes et concrets.
Dès le début, le Groupe sur l'Urbanisme Ecologique s'est défini autour d'une réflexion sur une transition économique, écologique et sociale pour une ville durable. Les discussions périodiques du groupe ont abouti rapidement à la nécessité d'un renversement complet des paradigmes urbanistiques et des modes d'habiter, notamment en mettant au premier plan des « Solutions Fondées sur la Nature » mais aussi de nouvelles conceptions et pratiques de l'espace urbain.
Les stratégies à mettre en oeuvre (modélisation des mobilités, croisements des diagnostics disciplinaires, inventions architecturales, bilans énergétiques fins, organisation des tissus urbains...) ne peuvent être qu'interdisciplinaires : sciences humaines et sociales, sciences de la vie, sciences de l'ingénieur et sciences architecturale, paysagère et urbaine. Mais ce constat ne peut se limiter à une réflexion académique et doit pouvoir déboucher sur une opérationnalité (tant pour les formations d'urbanistes, d'architectes et de paysagistes que pour les conduites de projets). D'où des conclusions plutôt orientées vers l'action.
Ce sont ces discussions qui ont été retranscrites ici dans une forme originale de transversalité. Chaque texte est rédigé par des auteurs de disciplines, et donc de cultures, différentes.
Une façade Art Déco emblématique côté Seine. Une nouvelle peau de verre à l'ondulation douce rue de Rivoli. Une structure aérienne tout de métal et de verre. Des ornements intérieurs solaires, fleuris et colorés. Une grande verrière, promesse de lumière. Un chef d'oeuvre de l'Art Nouveau. Après 15 ans de travaux et une rénovation d'envergure, la Samaritaine rouvre ses portes.
Cette « cathédrale du commerce moderne » - ainsi qu'Émile Zola se plaît à le formuler dans le roman Au Bonheur des Dames - renoue avec son faste d'autrefois. La restauration, qui comprend une nouvelle programmation variée, rend hommage aux desseins des Cognacq-Jay et aux visions des architectes Frantz Jourdain et Henri Sauvage. Porté par une équipe internationale où le savoir-faire des agences SANAA, FBAA, SRA Architectes et Maison Édouard François s'est doublé de l'excellence de nombreux artisans d'art, le chantier s'est déroulé sous le regard attentif de l'architecte en chef des monuments historiques Jean-François Lagneau et des entreprises Vinci Construction et Egis.
Entre octobre 1902 et mai 1965, Le Corbusier produit plusieurs milliers de dessins, souvent d'une rare beauté.
Quelque 5000 d'entre eux sont conservés à la Fondation Le Corbusier et les autres dans des collections privées et publiques. Les éditions AAM, en collaboration avec la Fondation Le Corbusier, entreprennent à partir de 2019 leur publication en quatre volumes.
Le second tome couvre les débuts de son activité picturale (1917-1928), de son installation à Paris et de ses dessins de natures mortes jusqu'à ceux de Music-hall et notamment de Joséphine Baker.
Sous la forme d'un ensemble de 45 études (et de 640 illustrations), choisies dans l'abondante production de l'auteur, qui a toujours accompagné sa pratique d'architecte et d'enseignant des réflexions qu'elle suscitait ou dont elle devait se faire précéder, ce volume entend rendre raison à la fois du parcours d'activité d'un architecte et de celui auquel il convient de former les architectes futurs afin qu'ils mesurent avec lucidité toutes les exigences de leur tâche.
Ce parcours se déploie selon quatre grandes orientations : 1. « Entre architecture et urbanisme » ; 2. « Ce qu'enseignent les villes » ; 3. « La leçon de Venis » ;
4. « Sur les places d'Europe ».
Chacune de ces articulations laisse percevoir le même souci : celui de l'espace public comme bien commun, et par conséquent celui de la vie concrète qu'on y mène et que l'architecture, dans toutes ses dimensions (ville et territoire), devrait avoir pour but d'enrichir en configurant pour les gens, leur histoire et leur dignité propres, les lieux où leur vie prend forme.
C'est ainsi que l'auteur interroge l'épaisseur historique de l'espace construit (on ne bâtit pas à son tour n'importe où ni n'importe comment), et souligne l'importance de chaque contexte particulier dont il convient de prendre la mesure, en nous invitant à le suivre aussi bien dans le temps que dans l'espace : dans le temps, quand il analyse par exemple l'histoire et le développement du zonage, des villages ouvriers, des places publiques européennes, ou de la manière dont Séoul ou Kyongju ont pu se construire au long des siècles ; dans l'espace, quand il fait varier le regard selon qu'on se trouve en Algérie ou en Chine, en Italie ou en Corée, à Kobé ou à Venise.
À chaque fois, son exigence propre - liée à la dimension pédagogique de son attention, dont on a pu mesurer la qualité avec son précédent livre aux mêmes Éditions, Venise est une ville (2015) - entre dans le détail le plus concret des dimensions auxquelles l'architecte est confronté : celle du projet et de sa définition, bien sûr, problème épineux de longue date ; du plan éventuel et de ses contraintes ;
Des règlements administratifs si variables ; des idéologies dont l'architecte est le traducteur plus ou moins conscient, etc. À cet égard, l'auteur multiplie les approches : des textes qu'on peut qualifier de méthodiques (comment élaborer un projet) et descriptifs (comment s'y est-on pris soi-même pour construire ou requalifier bâtiments ou espaces) à ceux où l'expérience et le témoignage personnels viennent soutenir le propos, qu'il s'agisse de fonctions de direction de recherche dans d'autres pays, d'expression de ses convictions propres à propos de la beauté des villes ou de la place qu'elles laissent à tout l'arc des vies jusqu'à la vieillesse (qu'en est-il de l'expérience offerte par la ville à l'enfance, au troisième âge, etc. ?), ou encore d'hommages sans complaisance à de grandes figures ou à de grandes institutions.
Lecture salutaire et particulièrement instructiveque que celle de ce livre quand on essaie de comprendre l'histoire des formes et des espaces et la responsabilité qui incombe à ceux qui entendent les configurer. On y trouvera, qui manquait jusqu'alors à l'édition française, une sorte de manuel discret et pénétrant de l'architecture et de l'urbanisme, à disposition de tous ceux qui veulent s'y former ou en comprendre les enjeux.
Les objets qui nous entourent, depuis le simple nid d'une hirondelle jusqu'à la halle d'un marché couvert, ne cessent de nous interroger sur les liens étroits et parfois mystérieux qui unissent formes, forces et matières. Mais la science des structures, indispensable à l'architecte qui les dessine tout comme à l'amateur qui cherche à les comprendre, peut s'avérer d'un abord intimidant. Ne requérant aucune connaissance préalable (outre les quatre opérations mathématiques de base), l'ouvrage de l'ingénieur et l'architecte Marc Leyral vise à instruire tout lecteur sur les principes simples qui sous-tendent les structures les plus complexes.
Guidé par une volonté didactique affichée, l'ouvrage prend forme d'un dialogue socratique entre un jeune élève et son maître qui l'introduit pas à pas aux notions fondamentales de l'art de bâtir :
Qu'est-ce qu'une force ? Comment les charges se répartissent dans les éléments d'une structure ? À quelles conditions celle-ci est-elle à l'équilibre ? Comment se comportent les matériaux soumis à différents types d'efforts ? Jusqu'à quel point résistent-ils ? Qu'est-ce qu'un arc, une voûte, un porte-à-faux ou une membrane sous-tendue ? Toutes ces questions sont systématiquement associées à l'analyse d'exemples précis, anciens ou contemporains, monumentaux ou ordinaires : du Centre Georges Pompidou à Paris aux abris vernaculaires en terre crue au Cameroun, du Panthéon de Rome à la grande toiture en béton de l'hippodrome de la Zarzuela à Madrid, des ponts de singe des Indiens des Andes au dôme géodésique de l'exposition universelle de Montréal en 1967.
Accompagnés d'une riche iconographie, incluant près de 400 illustrations didactiques réalisées spécialement pour l'ouvrage, tous les chapitres se terminent par une fiche synthétique et une application pratique. La leçon apprise, il ne reste qu'un pas entre comprendre « pourquoi ça tient » et pouvoir imaginer de nouvelles structures.
Parce qu'il s'est immiscé dans les moindres recoins des sociétés contemporaines, le capitalisme a bouleversé le visage des villes telles que nous les connaissons. La concentration de la population mondiale dans des agglomérations désormais gérées comme des entreprises fait de la construction de l'espace urbain un observatoire privilégié tant des logiques managériales et financières que de la production des inégalités sociales et spatiales.
De l'adaptation au changement climatique à la Smart City en passant par le zonage logistique et l'économie de plateformes, cette encyclopédie critique propose une cartographie inédite de la ville contemporaine, qui invite concevoir l'espace comme un rapport social et donc comme un lieu de lutte.
Présentant de riches enquêtes empiriques menées aux quatres coins du globe, ses entrées exposent de manière thématique les principaux enjeux auxquels sont confrontées des populations marginalisées à la fois d'un point de vue matériel et dans les processus de décisions qui affectent leur vie quotidienne. La démarche suivie, qui associe à ce réquisitoire implacable l'esquisse systématique de voies alternatives, argumente de manière actuelle et accessible en faveur de la défense renouvelée d'un « droit à la ville »
Cet ouvrage, riche dans ses contenus et ses formats, vise à penser le chanvre de manière globale et transversale aujourd'hui et hier. Il questionne son état vivant par la philosophie. Il écoute les acteurs qui manipulent cette plante ou matière au quotidien ou ceux qui travaillent à sa valorisation et questionne ainsi ses représentations.
Il donne à voir la manière dont des étudiants en design s'emparent de la matière pour la faire devenir objet, en y présentant notamment les outils et supports développés par des étudiants de l'ESAD de Reims.
Il contribue, in fine, à comprendre l'insertion du chanvre au monde tant d'un point de vue économique, politique, social et environnemental.
Parés d'un rose qui fait leur unité, les immeubles de la cité-jardin de la Butte-Rouge à Châtenay-Malabry se découpent sur le paysage verdoyant de la forêt de Verrières. Habitations de petite hauteur, « demi-lune » monumentale, « gratte-ciel » local, écoles, église... sont subtilement disposés selon les courbes du relief, au gré de l'espace laissé libre par des arbres séculaires.
Cet ensemble homogène érigé sur plusieurs décennies, très tôt labellisé « Patrimoine du xxe siècle », ne manque pas d'arguments pour revendiquer le statut de chef-d'oeuvre de l'architecture moderne. Projeté au début du xxe siècle, il peut aussi se targuer d'être un témoin précieux et encore intact du mouvement européen des cités-jardins, porté par l'idéal d'un logement social de qualité.
Pour autant, faute d'une protection suffisante, l'ensemble de la Butte-Rouge est la cible de projets qui, menés à terme, anéantiraient toute sa cohérence architecturale et paysagère et, avec, sa vocation première.
Banderoles, engagements ministériels, prises de parole de personnalités suffiront-ils à sauver ce patrimoine jusque-là soigneusement réhabilité ?
La Maison sur mesure est le guide indispensable pour concevoir et aménager un logement ou une maison de façon pratique, en tenant compte des usages et des modes de vie. Au moyen de 1 000 illustrations minutieusement cotées, cet ouvrage répertorie :? les surfaces et les volumes indispensables à un espace confortable ;? les mesures et l'encombrement au sol de tous les objets et équipements ;? les distances et les dimensions permettant d'optimiser les déplacements et de rendre un logement accessible à tous.Composé d'une centaine de fiches, l'ouvrage est organisé par pièce (séjour, cuisine, salle à manger, chambre, bureau, salle de bains) et par thème (surfaces, mesures de l'homme, installations techniques, espaces de rangement, espaces de loisirs, circulations, espaces communs, etc.), ce qui permet une vision synthétique du projet d'aménagement.Cette quatrième édition tient compte de la modifi cation du régime des autorisations d'urbanisme concernant le permis de construire, la déclaration de travaux, le permis de démolir, etc. et de la nouvelle version de la norme NF C 15-100 qui traite des installations électriques. Enfin, tout au long de l'ouvrage, de nombreuses illustrations ont été redessinées pour être plus lisibles.Bibliothèque de mesures précises, La Maison sur mesure est une boîte à outils inédite pour le concepteur, le maître d'ouvrage, l'architecte, le designer, mais aussi pour toute personne souhaitant aménager son intérieur.
Antti Lovag (1920-2014) est un architecte hongrois, vivant dans le sud de la France, qui s'est spécialisé dans les maisons « bulles » et une architecture dite « organique ».
Il a très peu construit d'édifices (moins de dix). La Maison Bernard, sur la Côte d'Azur, est un des plus beaux exemples de ses réalisations et relate une passionnante relation entre le commanditaire, Pierre Bernard, et l'architecte. Le livre retrace cette relation et donne une part belle aux photographies d'Yves Gellie.
Qui est Pierre Bernard ? Alors qu'il s'apprêtait à construire une maison traditionnelle, cette rencontre le fait basculer et opter en moins de six mois pour une construction totalement novatrice avec Antti Lovag.
Qui est Antti Lovag ? Une vie chaotique a profondément influencé les idées de cet architecte autodidacte, son travail, ses affinités et ses amitiés...
C'est avec la construction de la maison Bernard qu'Antti Lovag définit réellement ses idées de ce que doit être une maison en même temps qu'il les met en pratique. Conception philosophique, mode constructif (abandon des plans pour la maquette), thèmes spatiaux et matériels...
Aujourd'hui, la maison a été rénovée avec l'intervention de l'architecte Odile Decq en collaboration avec Isabelle Bernard (la fille de Pierre Bernard), dans le respect des choix de l'architecte : le cahier des charges et le choix de rénover par la couleur, de salarier des artisans comme l'avaient fait Antti Lovag et Pierre Bernard...
Il y a été créé un fonds de dotation, des résidences d'artistes.
Cet ouvrage réunit des chercheurs de différentes disciplines des sciences humaines et sociales qui ont en commun de s'intéresser à la dimension langagière de la production des formes urbaines.
Qu'il s'agisse de politiques publiques, d'urbanisme participatif, de marketing territorial, du tournant communicationnel de la planification urbaine, de labellisation des projets, de catégories juridiques, etc., le constat est celui d'une montée en puissance du rôle des mots dans la fabrique de la ville.
Parmi les questions récurrentes se pose celle de savoir comment nommer le « nouveau » : faut-il recourir à des néologismes ou à des mots consolidés capables d'inscrire un changement dans une continuité ? Et les mots nouveaux s'appliquent-ils à des situations réellement nouvelles ?
Le prestige de l'architecture se mesure à l'aune d'une notion qui, à la différence du beau, de l'utile ou de la construction, est restée dans l'ombre des traités. C'est dans le berceau de l'architecture occidentale, à l'époque où l'art de bâtir était avant tout une offrande, que la dignité se fait jour, avec la colonnade sous fronton, visage du temple hellénique. La force de cette figure du portique laissera une marque si profonde dans les esprits que la production architecturale s'en inspirera au cours des siècles pour entretenir l'image de la dignité, au bénéfice du prince, de l'évêque ou de la collectivité. Percer le secret de cette longévité et de cette universalité conduit à retracer la généalogie des multiples motivations derrière l'acte d'édifier. La dignité, qui a survécu à son premier visage, dont les maîtres modernes ont renouvelé l'expression, est ce au nom de quoi les pouvoirs ont occupé la scène et décoré la ville, mais aussi ce dont le projet architectural s'est nourri pour noyauter les savoirs constructifs, ennoblir la fonction pratique des murs et vaincre la disparité des lignes du plan, de la coupe et de l'élévation par la volonté d'un tout ordonnateur. Elle peut mobiliser un plan souverain, à l'image du naos détaché et autonome, comme l'illustrent la Nouvelle galerie nationale de Berlin de Mies van der Rohe ou la bibliothèque Exeter de Kahn, ou une certaine manière de défier la gravité, que l'on peut observer aussi bien dans les palais des communes italiennes du Duecento que dans la modernité brésilienne - comme la Faculté d'architecture de Sao Paolo d'Artigas -, ou encore l'art de soulever, dont certains projets corbuséens - notamment la Cité radieuse - sont l'éclatante manifestation. Des premières cités occidentales à la ville postmoderne, cette notion éclaire d'un jour neuf les fonctions sociales du beau, mais aussi des notions majeures telles que l'utilité, la gravité, l'échelle, la structure, l'ordre ou le décor. La dignité permet également d'interroger sous un angle inédit les conditions de l'invention, la quête de sens depuis le siècle dernier, la place des modèles dans l'imaginaire des architectes, notre rapport au luxe et à la grandeur et notre attachement aux places dont les bâtiments ont la garde.
Qu'il procure chaleur ou fraîcheur, notre environnement thermique est aussi riche en connotations culturelles que le sont les environnements visuel, auditif, olfactif et tactile.
Le feu de l'âtre, le sauna, les thermes romains et les bains japonais d'un côté, les jardins islamiques et leurs fontaines de l'autre, de même que les rituels qui y étaient rattachés sont tombés en désuétude.
Conséquence de cet effacement du symbolique au profit de la technologie, nos corps s'avèrent moins résistants aux variations des températures. Au-delà de la solution constructive du bioclimatique, ce livre explore notre relation sensible à toute la gamme des ambiances afin de permettre à l'architecture de prodiguer à ceux qui l'habitent un confort et une « volupté » thermiques.
Décoder les édifices et reconnaitre tous les styles
L'habitat participatif a pour objet concret le « mieux construire » et le « mieux vivre ». Cet ouvrage présente un large panel d'acteurs qui ont contribué à son essor en France, en le faisant passer du monde des pionniers à celui du logement pour tous. L'habitat participatif se développe d'autant plus rapidement qu'il répond à l'urgence de la transition climatique dans ses trois dimensions économique, environnementale et humaine.
Grâce à une quarantaine d'entretiens (accompagnateurs de groupes, architectes, habitants...), l'ouvrage permet de faire connaissance avec la plupart de ces acteurs et repère les principaux pôles d'expertises existant sur le territoire métropolitain.
Ce livre constitue à la fois un précieux carnet d'adresses et une cartographie précise des réseaux associatifs concernés. Il est une référence pour les familles et les personnes en recherche de futurs voisins, d'un quartier ou d'un site et d'un accompagnement technique avisé.
Et si on changeait résolument notre politique du logement, au constat des transformations de la société française ? C'est le sujet de cet essai qui explore en conséquence des voies encore bien peu pratiquées : écouter les besoins, donner la main aux élus locaux, associer les habitants aux projets, instaurer des médiations, mais aussi concentrer l'action sur la rénovation urbaine, apprendre à construire en ville, choisir la location, adapter la propriété aux temps d'aujourd'hui, inventer une économie de l'échangeâ€- Et tout cela déployé autour d'un maître-mot : le prendre soin, qui fait de l'accompagnement des fragilités une clé de l'action. Loin d'être rêveurs ou ingénus, les auteurs assoient leurs propositions sur leur expérience et la conviction raisonnée qu'ils ont que l'habitat choisi constitue la seule façon de rétablir le logement dans sa fonction essentielle d'inclusion de tous dans la société.
A force de grandir, la ville se disloque. Ce modèle de développement urbain inefficace, fondé sur la consommation de toujours plus de sol a un nom : l'étalement urbain. Structuré autour de la mobilité automobile, ce modèle montre aujourd'hui ses limites : consommation de terres agricoles, pollutions, coûts prohibitifs... mais surtout forme d'une ville qui a oublié les vertus de la proximité et qui accentue les fragmentations sociales et nos fragilités face aux crises.
Les politiques publiques ont jusqu'à présent échoué à réduire significativement l'étalement. Il est temps de développer un modèle alternatif par la mise en oeuvre d'un urbanisme circulaire. Inspiré des principes de l'économie circulaire appliqués aux sols urbains, ce concept pragmatique vise à concentrer les efforts de la fabrique de la ville sur l'intensification des usages, la transformation de l'existant et le recyclage des espaces déjà urbanisés.
L'enjeu est aujourd'hui de passer de projets pionniers à un véritable changement de modèle pour bâtir une ville frugale, résiliente et accueillante. Ce manifeste a été écrit pour donner aux citoyens, professionnels et élus qui font la ville l'envie d'engager concrètement la transition vers un urbanisme circulaire.
Les habitations courantes de la fin du 19e siècle et du début du 20e siècle sont souvent celles qui définissent le tissu urbain des villes européennes et, par conséquent, l'image des villes elles-mêmes. Leur conservation est ainsi essentielle pour préserver cette valeur d'ensemble. Malgré la qualité des matériaux et des systèmes constructifs de l'époque, l'évolution de la vie privée, des normes et des besoins de confort rendent leur transformation inévitable. Il n'est pas toujours facile de trouver les moyens d'intervenir en appliquant des stratégies architecturales qui répondent à ces nouveaux besoins, tout en respectant l'originalité du bâtiment. Des enjeux contradictoires engendrent parfois la disparition ou la défiguration d'éléments caractéristiques de ce patrimoine.
Après l'épopée des arcachonnaises de la Belle Époque et à la suite des réalisations de Le Corbusier, le Bassin d'Arcachon est parvenu à absorber un développement intense jusqu'aux confins du Cap Ferret et la presqu'île des dix villages. Les ressources en pins des Landes, la réinterprétation de l'héritage du modèle de la cabane de pêcheurs et la préservation de venelles ombragées y ont forgé un paysage unique.
Avec une prédilection marquée en faveur de l'habitat individuel, le territoire n'a eu de cesse d'accueillir des villas d'architectes qui ont dessiné son actuel visage : les maisons tournées vers l'horizon et à l'abri des regards - avec un large usage de matériaux naturels - y ont fait recette.
Partagés entre une recherche de confort et un souci de préservation du cadre naturel, les créateurs - célèbres ou méconnus - ont rivalisé d'ingéniosité pour s'insérer dans un territoire grandiose et néanmoins fragile. De l'équipe bordelaise Salier Lajus Courtois Sadirac à l'architecte Raphaëlle Hondelatte, sans oublier le designer Philippe Starck, tous y ont inventé un art de vivre, par une architecture souple, perméable à l'environnement et à ses changements, qui ont contribué à faire connaître et aimer un territoire, en renouvelant le visage du Bassin, tout en l'érigeant en terre préservée.
Au moyen d'une iconographie inédite, cet ouvrage relate l'épopée de ces réalisations qui, protéiformes, ont en commun la quête d'une symbiose avec le paysage. Il invite le lecteur à comprendre le site et le territoire, comme à voir le dessin et l'intimité du quotidien de cette architecture. Du minimalisme, aux tendances plastiques, en passant par les maisonsmodèles, comme les recherches en faveur d'une architecture durable, ce livre examine les différentes tendances qui ont animé la recherche architecturale propre à ce territoire d'exception.
Dessin, implantation, décor intérieur, matériaux y sont examinés grâce à des documents d'archives, comme à des reportages de photographies contemporaines.