Que savons-nous des plans échafaudés par nos partenaires et adversaires ? La guerre en Ukraine nous a brutalement rappelé qu'une décision prise par un chef d'État a un impact sur le sort de millions de personnes. Pour rompre avec une vision du monde souvent nombriliste, la France doit mieux comprendre les ambitions des autres grandes puissances. C'est l'objectif de cet essai inédit et stimulant.
Quelle importance accorder à la foi religieuse dans les stratégies conduites par la Turquie d'Erdogan, l'Iran de Khamenei et l'Arabie saoudite de MBS ? De quelle manière les orientations prises par l'Allemagne de Scholz, la Russie de Poutine et la Chine de Xi Jinping reconfigurent-elles l'Eurasie ? Le Royaume-Uni et les États-Unis se définissent désormais comme des «démocraties maritimes ». Qu'en est-il de l'Inde ?
Combinant temps long et ruptures récentes, Thomas Gomart nous invite à regarder «d'en haut» neuf grandes stratégies. Pour concevoir sa propre vision, Paris doit intégrer celle des pays avec lesquels elle entretient des relations cruciales tout en considérant le contexte global : réchauffement climatique, crise énergétique, conflits, innovations technologiques ou encore flux économiques et numériques. Au regard des transformations à l'oeuvre, il y a urgence pour la France à repenser sa stratégie pour les décennies à venir si elle veut encore compter dans le monde.
" Le Bureau des Légendes ", John Le Carré, Kim Philby, Vladimir Poutine... De la guerre froide à aujourd'hui, l'espionnage et les espions occupent une place majeure dans l'imaginaire et la réalité des sociétés modernes.
Plus que jamais, les affaires de renseignement nous fascinent parce qu'elles conjuguent trahison, manipulation et secrets d'Etat - intime et politique.
Pour mon plus grand bonheur, j'enquête, depuis trente ans, sur les grands dossiers d'espionnage contemporains. J'ai eu le privilège de rencontrer, un peu partout dans le monde, maîtres-espions, taupes et officiers traitants.
Ce dictionnaire amoureux est donc une visite guidée et personnelle dans l'univers mystérieux du renseignement - un monde à la fois très codifié et chaotique.
J'entrouvre les portes de la Loubianka, siège de l'ex-KGB, à Moscou, et raconte mon entretien dans une prison de Pennsylvanie avec Aldrich Ames, le plus grand traître de l'histoire américaine.
Je raconte aussi comment la CIA a espionné De Gaulle à l'Elysée ; pourquoi Ian Fleming, le créateur de James Bond, a été un officier de l'Intelligence Service bien plus intéressant que son héros ; l'héroïsme de ce colonel de l'armée polonaise qui a empêché l'apocalypse nucléaire ; l'incroyable manipulation qui a justifié l'invasion de l'Irak ; la vraie carrière d'espion de Poutine ...
...et des dizaines d'autres histoires qui constituent le coeur de ce dictionnaire amoureux.
Dans l'opacité du plus grand système totalitaire de la planète, sacré pour la troisième fois à la tête du Parti ?communiste, de l'armée et de l'État, Xi Jinping est le maître absolu de la Chine, aujourd'hui deuxième économie mondiale. Un développement extraordinaire qui, en deux générations à peine, a sorti de la misère des centaines de millions de personnes, et assuré leur immense fortune à des entrepreneurs hors pair. Comme aux États-Unis, 1 % des Chinois les plus fortunés contrôlent plus du tiers de la richesse nationale. On les connaît à peine, les Jack Ma d'Alibaba, Pony Ma de Tencent, Ren Zhengfei de Huawei, Zhang Yiming qui a créé TikTok, Yang Huiyan, la patronne de Country Gardens, ou la reine du botox Zhao Yang... Trop d'influence, trop d'arrogance - au risque de casser les ressorts de l'économie, Xi Jinping les a mis sous tutelle et a maintenu pendant près de trois ans 1,4 milliard de personnes dans le carcan du zéro Covid. La croissance fléchit, le chômage grimpe, des manifestations surgissent. Début 2023, changement radical, priorité à l'économie. Ukraine, Taïwan, haute technologie?: la confrontation avec les États-Unis durcit. Xi Jinping peut-il réussir son pari sans les milliardaires rouges, et imposer au monde la suprématie chinoise??
Dans un monde néolibéral où tous les coups sont permis, la France n'a plus d'alliés, seulement des concurrents ; sur tous les terrains, ses positions sont contestées. Nos élites se sont progressivement vendues aux plus offrants, au point qu'elles sont sous l'emprise d'intérêts étrangers, parfois contradictoires. Airbus, Alstom, Areva, EDF : les industries stratégiques françaises sont au coeur d'une guerre économique brutale face aux États-Unis, à la Chine et à la Russie, où les batailles se gagnent à coups d'interventions de barbouzes, d'avocats et de banquiers d'affaires. Une enquête édifiante sur les scandales diplomatiques récents et sur cette France prise au piège de la nouvelle Guerre froide.
L'attaque de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a sonné le retour de la guerre de haute intensité en Europe. Les défis qu'elle soulève dépassent largement ce cadre et la volonté de toute puissance régionale de Vladimir Poutine. Nous assistons au choc de deux visions du monde.
D'un côté, les totalitarismes russe et chinois entendent désoccidentaliser la planète et proposer à tous un modèle qui fait primer la force sur le droit et la purification des esprits sur la libre conscience.
De l'autre, les démocraties solidaires des Ukrainiens ont décidé de sanctionner la Russie, d'armer et de former l'armée de reconquête du président Volodymyr Zelensky.
Le conflit en Ukraine n'est pas encore mondial, mais il est déjà « mondialisé ». Il va immanquablement rebattre les cartes de l'échiquier géopolitique, idéologique et économique international.
Dans cet essai, Pierre Servent, spécialiste des guerres d'hier et d'aujourd'hui, répond aux questions essentielles posées par le cataclysme ukrainien : comment revoir sans attendre notre grammaire géopolitique ? A-t-on raison d'avoir peur des régimes dictatoriaux ? Comment nous réarmer militairement, mentalement et industriellement ? Quelle physionomie aura le monde de demain ?
Voici le livre des révolutions possibles. Il part d'un principe : si l'on veut lancer rapidement un mouvement de masse à l'ère d'Internet, l'humour (et un peu de stratégie) est une « arme » de choix. Il s'appuie sur une expérience acquise dans près de cinquante pays aussi bien que sur les enseignements de Gandhi et du stratège Gene Sharp. Il prend la voix exceptionnelle de Srdja Popovic, apôtre de la lutte non violente, qui fit tomber Milosevic, fut de toutes les « révolutions fleuries » (Géorgie, Liban, Ukraine, etc.), et est considéré comme « l'architecte secret » du printemps arabe.
Popovic nous fait entrer dans les coulisses des événements historiques du XXIe siècle. Il raconte ce qui marche et comment ça marche. Il explique aussi pourquoi cela échoue parfois, comme en Ukraine ou en Chine. Son livre réconcilie avec l'action politique et montre combien il est crucial, non seulement d'aller au bout des choses, mais aussi d'avoir une vision claire de ce qu'on fera de la liberté.
À l'heure où le monde semble fragilisé par des bouleversements profonds, quel regard porter sur les premières décennies de notre siècle ? Le «premier XXI? siècle», comme la première version d'un logiciel insuffisamment testé, révèle chaque jour de nouvelles failles. L'individu, qui croyait pouvoir changer le monde, est de plus en plus écrasé par lui. Il a perdu confiance dans la démocratie, et l'utopie identitaire remplace l'utopie politique. Comment en est-on arrivé là dans des sociétés aussi différentes que l'Amérique de Trump, le Brésil de Bolsonaro, l'Inde de Modi ou le Royaume-Uni de Boris Johnson ?Avec la hauteur de vue que lui confère son expérience dans la haute diplomatie, Jean-Marie Guéhenno va au-delà des explications économiques : la crise des démocraties - à laquelle l'élection de Biden et l'éviction de Bolsonaro et de Johnson n'ont pas mis fin - est une crise des sociétés.Analysant avec finesse un monde où l'émiettement de la puissance efface les repères et effraie, l'essayiste dresse un constat sombre mais non désespéré. Un autre avenir est possible : une écologie repensée, une nouvelle séparation des pouvoirs, une Europe qui ne cherche pas à être un super-État, sont quelques-unes des voies proposées par ce livre ambitieux et novateur.
On a souvent quali?é la disparition de l'URSS de divorce à l'amiable, étonnamment paci?que. L'agression décidée par Vladimir Poutine en Ukraine en février 2022 vient contredire cet optimisme. En réalité, dès 1988, une série de con?its ont surgi autour de la Russie, avant même que l'URSS n'éclate, en 1991. D'abord au Caucase, puis en Asie centrale et en Moldavie, ces tensions re?ètent l'acuité des questions que le régime soviétique avait mises sous le boisseau en interdisant toute ré?exion ouverte sur des enjeux brûlants qui couvaient à petit feu.
La ?n de l'URSS a consacré la naissance de quinze États indépendants qui ont aussitôt suscité interrogations et convoitises. Ils devaient non seulement dé?nir de nouveaux rapports entre eux et en premier lieu avec l'ancienne puissance tutélaire, la Russie, mais aussi établir des relations avec des voisins devenus de potentiels partenaires. Très tôt, la Russie a perdu le monopole d'in?uence qu'elle exerçait sur tout cet espace depuis plus d'un siècle alors que des acteurs extérieurs (États-Unis, Union européenne, Turquie, Chine) pro?taient de son affaiblissement. L'arrivée en 2000 à la tête de l'État russe de Vladimir Poutine marque un tournant majeur, ce dernier s'étant ?xé pour objectif de redonner à son pays sa puissance d'antan.
En partant de la situation actuelle, l'agression de la Russie en Ukraine, ce livre se propose de revenir aux sources des enchaînements qui ont conduit à cette série de con?its tragiques. Il repose sur la juxtaposition de textes synthétiques exposant les positions des différents acteurs et de documents cartographiques qui permettent, souvent plus clairement que de longs développements, de comprendre les enjeux réels et leur évolution.
Depuis 1991, l'onde de choc de la fin de l'URSS n'en finit pas d'ébranler le monde. Le déclenchement de l'offensive russe en Ukraine, au petit matin du 24 février 2022, a remis Moscou au centre de la carte. La Russie de Vladimir Poutine n'est plus que l'ombre de ce que fut l'URSS. Diminuée géographiquement, amoindrie par une crise démographique et économique, elle dispose cependant d'une puissance de feu redoutable et de leviers de chantage : les matières premières agricoles et les hydrocarbures.
Chaque jour, le service Infographie du Monde décrypte l'actualité en étroite collaboration avec les reporters, les éditorialistes et les meilleurs experts du journal. Certaines illustrations ont fait le tour du monde et ont été reprises par de nombreux médias étrangers.
Parmi les 100 cartes et infographies rassemblées dans l'ouvrage, on retrouve notamment : les ondes de choc depuis la chute de l'URSS ; le déclin démographique ; la rente pétro-gazière ; le schisme dans le monde orthodoxe ; la confrontation Otan-Russie ; la RussAfrique ; la géopolitique spatiale ; les guerres de Poutine ; l'invasion de l'Ukraine...
Le 24 février 2022, en lançant son armée contre l'Ukraine, Vladimir Poutine a pris une décision qui bouleverse l'équilibre politique et économique mondial, et qui aura de tragiques répercussions sur la société russe comme sur l'image du pays.
Cette guerre provoque tragédies humaines et immenses destructions matérielles, et pose une question cruciale : qui est Vladimir Poutine, cet homme qui refuse de tirer les leçons de l'effondrement de l'URSS en 1991 et ne rêve que de retour aux frontières de l'empire des tsars et du rétablissement d'un régime utilisant les méthodes totalitaires du stalinisme ? Comment cet Homo sovieticus né à Leningrad en 1952 dans un milieu très modeste a-t-il été formé ? Pourquoi fut-il fasciné très jeune par l'idée « héroïque » de travailler au KGB ? Quelles y furent ses activités jusqu'à l'implosion de l'URSS ? Comment ce modeste lieutenant-colonel a-t-il pu se hisser au sommet du pouvoir dans la Russie post-soviétique ? Pourquoi a-t-il déclenché plusieurs guerres meurtrières ? Pour quelle raison a-t-il fait de la conquête de l'Ukraine une obsession personnelle ? Et même s'il perdait le pouvoir, son régime ne se maintiendrait-il pas ?
Autant de questions brûlantes, parmi beaucoup d'autres, auxquelles répondent les plus brillants spécialistes français et étrangers réunis par Galia Ackerman et Stéphane Courtois.
" QUI EST MONSIEUR POUTINE ? " Lancée par une journaliste au Forum économique mondial de Davos en 2000, la question flotte quelques secondes au-dessus de l'assemblée. Elle ne trouve de réponse ni à Davos ni après, et ne finit pas de nous interroger. Projeté au pouvoir à l'aube d'un nouveau millénaire, Poutine va s'évertuer à refermer une décennie chaotique en Russie, chamboulée par l'ouverture au marché consécutive à l'effondrement de l'URSS. Mais le début de sa présidence est aussi marqué par la boucherie sans nom de la guerre de Tchétchénie, où toute une partie de la population civile est massacrée. Vingt-trois ans plus tard, comment ne pas faire le parallèle avec la situation en Ukraine ?
Cet ouvrage apporte les clés pour comprendre la volonté impérialiste d'un régime qui, il y a un an, a violé toutes les règles du droit international en envahissant un État souverain, l'Ukraine. Un régime qui est devenu indissociable de l'autocrate à sa tête.
À l'heure de la globalisation, peut-on comprendre le monde contemporain sans connaître la chaîne des événements qui l'ont façonné, la logique des rivalités, les affrontements des puissances ?
L'essor du monde bipolaire puis sa disparition, la décolonisation, l'enjeu de l'arme nucléaire, la globalisation de l'économie, l'émergence de nouvelles puissances... aucun de ces aspects n'est isolé, ils interviennent au cours d'une grande histoire interconnectée et jouée par des acteurs hors normes, de Roosevelt à Trump en passant par de Gaulle, Mao, Castro, Mandela et Poutine.
Le géopolitologue Pascal Boniface, connu pour sa clarté pédagogique, décrypte les principaux rouages des grands événements historiques depuis 1945 et leurs conséquences actuelles. Un récit passionnant, judicieusement mis en images par le dessinateur Tommy, qui adjoint à une vaste galerie de portraits des cartes explicatives et un trait d'humour bienvenu. On apprend et on comprend en souriant.
« Avant le 24 février 2022, j'étais convaincu que les autorités de mon pays n'oseraient pas entrer en guerre avec leur voisin souverain. Mais la Russie a plongé une fois de plus dans l'isolement, se confortant dans l'illusion de sa supériorité et autres absurdités, qui trouvent leur source dans des complexes et des ressentiments à l'égard d'un Occident qu'elle ne veut voir que comme un ennemi. Aujourd'hui, la glorification des mercenaires russes en Ukraine est inquiétante. Ils pourraient devenir la main armée d'un futur régime de terreur. Revenant de la guerre amers et déçus, sans la victoire, corrompus par le droit de tuer qui leur a été offert, ils se retourneront contre ceux qui sont restés à l'arrière et n'ont pas risqué leur peau pour la patrie, c'est-à-dire les civils ordinaires. »
Un document choc et inédit sur six mois « au coeur de la guerre » « 24 février, vers 4?heures du matin. Le téléphone vibre de messages. Bruno, mon adjoint, a reçu une alerte de son collègue japonais indiquant que les Américains sont affirmatifs : l'attaque aura lieu avant 10 heures du matin.
Je m'approche de nouveau des grandes baies vitrées. Au loin, j'aperçois des couleurs rouge orangé. Des missiles ? Difficile de l'assurer avec certitude. À 5?h?08, message de notre «agent ressources». Le ton est sobre : «Je viens d'entendre des explosions.» Ma réponse ne se fait pas attendre. Elle reste dans le même registre : «Tout le monde se regroupe à l'ambassade.» » Dans ce récit exceptionnel, Étienne de Poncins, 58 ans, ambassadeur de France en Ukraine, raconte les premières heures de la guerre. Et nous embarque dans le convoi organisé par le GIGN - après cinq jours passés sous les bombes - pour déplacer l'ambassade de Kiev à Lviv et revenir, quelques semaines plus tard, dans la capitale ukrainienne martyrisée.
« On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : qui n'a jamais entendu cette phrase au statut presque proverbial, énoncée toujours pour justifier le repli, la restriction, la fin de non-recevoir et la répression ? Dix mots qui tombent comme un couperet, et qui sont devenus l'horizon indépassable de tout débat « raisonnable » sur les migrations.
Comment y répondre ? C'est toute la question de cet essai incisif, qui propose une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent.
Arguments, chiffres et références à l'appui, il s'agit en somme de déconstruire et de défaire une « xénophobie autorisée », mais aussi de réaffirmer la nécessité de l'hospitalité.
« Voici donc venu le temps d'appréhender le monde tel qu'il est plutôt que de l'ignorer, de le comprendre plutôt que de le rêver, de le travailler plutôt que de le consommer.
De préparer la guerre qui vient pour retenir la paix qui s'en va. De s'employer à faire l'Histoire pour n'être pas dévoré par elle.
D'accepter que, tant que l'Histoire a cours, toute ligne de vie puisse un jour avoir à se transformer en ligne de front.
Au commencement était la guerre, espérons finir en paix. » « De fait, l'humanité semble condamnée à vivre perpétuellement entre conflits et intermèdes pacifiques. Depuis l'affirmation de la domination de l'anthropocène, la construction de sociétés humaines, de plus en plus complexes, s'accompagne de guerres tribales, locales, continentales ou mondiales. Le coeur du monde bat au rythme de ces conflits qui arrachent en permanence à l'inventivité humaine des progrès nouveaux autant pour détruire que pour restaurer, autant pour tuer à coup sûr que pour mettre en sûreté, autant pour conquérir que pour sanctuariser. » « Maintenant qu'avec l'illusion du bonheur s'effondre celle d'une civilisation mondiale, maintenant que la guerre entre partout en tension avec la paix dans la renaissance sanglante de l'Histoire, il est temps de découvrir qu'il y a une guerre et quels sont ses visages. » Alain Bauer est professeur au Conservatoire national des arts et métiers, responsable scientifique du Pôle sécurité, défense, renseignement, criminologie, cybermenaces et crises (PSDR3C/ESDR3C). Il enseigne également à New York, Shanghai et dans les écoles spécialisées. Il a publié de nombreux ouvrages sur les sujets de sa spécialité.
« Jamais je n'ai vécu dans un monde aussi incertain... L'Europe pourrait aujourd'hui devenir une autre victime de la guerre qui ravage l'Ukraine. Entravée par ses multiples divisions, elle est tentée de se réfugier encore davantage sous la protection américaine, s'effaçant sous la pression de la tenaille qui la contraint, à l'ouest et à l'est. Désormais, la tension sino-américaine structure toute la gouvernance mondiale. Que la Chine et les États-Unis se déchirent et l'on risque la grande guerre, mondiale. Qu'ils s'entendent et le vieux continent pourrait sortir de l'Histoire, lui qui aura si souvent contribué à la créer... Notre destin est sombre. Il se fait tard. La nuit est réellement menaçante. Devant ce siècle dangereux, ce livre dessine ce que pourrait être une stratégie pour agir fort, vite et bien. C'est un manifeste pour l'action, afin que l'Europe renoue avec son destin : devenir une force d'équilibre et de paix. »
La pandémie a bouleversé les grands équilibres et scellé la rupture entre Chine et États-Unis, accentuant le basculement du monde vers l'Est. Dans ce brillant essai, Thomas Gomart nous éclaire sur les nouveaux défis géopolitiques.
Dans l'échiquier mondial totalement polarisé, deux lignes de fractures convergent : la dégradation environnementale et la propagation technologique où se jouent désormais les rivalités stratégiques et économiques. L'auteur décrit le retour de la compétition agressive des puissances et met en perspective les mécanismes profonds, cachés, qui transforment notre planète et réfléchit au rôle que la France pourrait jouer dans ces nouvelles « guerres invisibles ».
L'intervention militaire engagée par la France au Sahel tourne au fiasco. Lancée en janvier 2013, l'opération Serval ressemblait au départ à une success story. Les quelques centaines de djihadistes qui avaient pris le contrôle des principales villes du Nord-Mali furent mis en déroute. Des foules en liesse, brandissant ensemble les drapeaux français et malien, firent un triomphe à François Hollande lorsqu'il se rendit à Bamako.
Tout cela n'était pourtant qu'un mirage. En quelques mois, l'opération Barkhane, qui prend le relais de Serval en juillet 2014, s'enlise. Les djihadistes regagnent du terrain au Mali et essaiment dans tout le Sahel : des groupes locaux, liés à Al-Qaïda ou à l'État islamique, se constituent et recrutent largement, profitant des injustices et de la misère pour se poser comme une alternative aux États déliquescents. Au fil des ans, la région s'enfonce dans un chaos sécuritaire et politique : les civils meurent par milliers et les coups d'État militaires se multiplient. Impuissante, la France est de plus en plus critiquée dans son " pré carré ".
L'armée française, imprégnée d'idéologie coloniale et engluée dans les schémas obsolètes de la " guerre contre le terrorisme ", se montre incapable d'analyser correctement la situation. Prise en étau entre des décideurs français qui ne veulent pas perdre la face et des dirigeants africains qui fuient leurs responsabilités, elle multiplie les erreurs et les exactions. Des civils sont tués. Des informateurs sont abandonnés à la vengeance des djihadistes. Des manifestations " antifrançaises " sont violemment réprimées.
Sous couvert de la lutte contre la " barbarie ", la France a renié les principes qu'elle prétend défendre sur la scène internationale. Le redéploiement du dispositif militaire français au Sahel, annoncé par Emmanuel Macron, n'y change rien : la France poursuit en Afrique de l'Ouest une guerre qui ne dit pas son nom, et sur laquelle les Français n'ont jamais eu leur mot à dire.
Alors que Rouge vif avait mis en évidence le renouveau idéologique à l'oeuvre sous la présidence de Xi Jinping, Ce nouvel essai d'Alice Ekman, qui s'inscrit dans le prolongement du premier, analyse les conséquences géopolitiques de ce flamboiement idéologique. Quelle est la vision actuelle chinoise du monde ? Pourquoi cette haine renouvelée des États-Unis ? Pourquoi et comment le Parti communiste chinois souhaite-t-il promouvoir un système politico-économique alternatif à celui des États-Unis et de leurs alliés ? La Chine parvientelle à fédérer autour d'elle ? S'oriente-t-on vers une bipolarisation du monde, avec les démocraties d'un côté et les régimes autoritaires de l'autre ?
Telles sont les questions qui sont soulevées, avec précision et rigueur, par Alice Ekman, à partir de l'analyse minutieuse de sources chinoises. Bien sûr, sont pris en compte dans l'analyse l'impact géopolitique de la crise de la Covid-19, l'évolution des relations Chine/États-Unis, mais aussi celles des relations Chine-Russie - y compris les derniers développements, depuis le début de la guerre en Ukraine.
Avec près de 300 cartes et graphiques couvrant les cinq continents, l'Atlas géopolitique mondial 2023 constitue un outil d'analyse sans équivalent dont le contenu est renouvelé chaque année. Cette édition aborde près de 100 événements marquants de l'actualité internationale, ainsi que des sujets moins médiatisés, mais tout aussi nécessaires à la compréhension des grands enjeux mondiaux. Lancée par la Russie en février 2022, la guerre en Ukraine a des conséquences planétaires, faisant évoluer les grilles de lecture stratégiques. De nombreux autres thèmes, comme la victoire des talibans en Afghanistan, la puissance du Parti communiste chinois ou la faim dans le monde, sont aussi étudiés. Dans cette édition, la section « Vu d'en haut » fait son apparition, pour observer les dynamiques géopolitiques depuis le ciel. Un atlas incontournable pour tous ceux qui s'intéressent aux relations internationales et souhaitent en saisir de manière claire et accessible toute la complexité.
À chaque élection présidentielle américaine, le National Intelligence Council (NIC), c'est-à-dire le cerveau prospectif de la CIA, fournit un rapport au nouvel élu de la Maison Blanche sur le monde du futur. Cette synthèse est construite à partir des analyses des meilleurs experts.Le rapport 2021, qui envisage le monde de 2040, annonce des bouleversements, en une génération, comme aucune autre n'en a vécu jusqu'alors, dans le domaine du climat, de la connectivité, de la biotechnologie, de l'intelligence artificielle. Il dessine aussi des sociétés plus fragmentées, sous tension, confrontées à des menaces et des enjeux sans frontières.Un monde plus contesté s'esquisse, où la confiance entre gouvernants et gouvernés sera sérieusement ébranlée. Comment les sociétés affronteront-elles le vieillissement de leur population? Comment résisteront-elles à la pression migratoire? Au manque d'eau? Pourquoi la jeunesse risque-t-elle de connaître des troubles mentaux aigus? La technologie pourra-t-elle atténuer les effets du changement climatique? Quels seront les pays qui détermineront la marche des prochaines décennies? Une renaissance démocratique est-elle possible?
Richard Collasse nous plonge dans l'intimité du pays du soleil levant qui satisfera aussi bien les sinophiles que ceux qui ignorent tout de la culture japonaise. L'auteur fournit des clés essentielles pour comprendre les paradoxes qui structurent cette culture hyper moderne dans laquelle les traditions et le rituel occupent une place prépondérante créant ainsi un équilibre subtil donc nous pourrions apprendre tant.
Un texte kaléidoscopique qui nous fait prendre la mesure toute la richesse de la culture japonaise, de sa géographie et son histoire, à sa littérature et son cinéma en passant par la pureté de son design et les prouesses de ses architectes qui ne manquent pas de nous séduire.
Richard Collasse nous invite à chasser nos idées reçues, à dépoussiérer notre mémoire et à tenter de décoder les énigmes de ce pays fascinant. L'auteur partage son point de vue, celui d'un européen qui s'est complétement fondu dans la culture japonaise pour y vivre depuis près de 50 ans en immersion totale, au point d'en parler parfaitement la langue, d'y mener toute sa carrière et d'y avoir fondé une famille.
Un nouvel impérialisme menace la paix du monde, et il est russe. C'est cette réalité que l'invasion de l'Ukraine par la Russie oblige à regarder en face. Celle d'un impérialisme de revanche, mû par le ressentiment des nations déchues qui retournent leurs blessures en agressions contre d'autres peuples. Celle aussi d'un impérialisme de mission, convaincu de défendre une vision du monde conservatrice et identitaire, alternative aux idéaux démocratiques assimilés à une décadence occidentale. Celle enfin d'une puissance nucléaire à la merci d'un homme et de son clan oligarchique, ayant basculé de l'autoritarisme à la dictature.
Outre sa propre population que cette fuite en avant guerrière détourne de ses aspirations sociales et de ses revendications démocratiques, la première cible de cet impérialisme est le libre arbitre des peuples à disposer d'eux-mêmes, leur droit de choisir leur destin, leur liberté d'inventer leur futur. C'est le ressort de la crise ukrainienne depuis 2014. Mais c'est aussi celui de l'intervention russe en Syrie venue, à partir de 2015, au secours de l'une des pires dictatures du monde arabe, comme ce fut celui de la seconde guerre de Tchétchénie en 1999 où, déjà, Vladimir Poutine affirma son pouvoir par la violence en menant une guerre d'extermination contre les volontés indépendantistes d'un peuple du Caucase.
Il nous reste à comprendre pourquoi, pour la plupart, nos gouvernants, politiciens, diplomates, hommes d'affaires, éditorialistes et commentateurs, n'ont pas vu venir le surgissement de ce spectre né des décombres de l'URSS, offrant une synthèse agressive du stalinisme communiste et du tsarisme grand-russe. Cet aveuglement est consubstantiel de l'ascension, dans nos débats publics, d'idéologies nationalistes et autoritaires, racistes et anti-démocratiques.
Cet essai entend le démontrer en exhumant les polémiques fondatrices qui accompagnèrent la crise yougoslave, notamment lors de la guerre du Kosovo en 1999, dont L'Épreuve fut partie prenante. Près d'un quart de siècle après, La Contre-épreuve en vérifie et confirme les analyses à l'aune du présent. Le tout à l'enseigne de cette recommandation du poète Édouard Glissant : « Agis en ton lieu mais pense avec le monde. »