Flammarion
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Nature, culture et société
Claude Lévi-Strauss
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 21 Septembre 2022
- 9782080290496
Résoudre les énigmes posées par les règles du mariage aux ethnologues, notamment celle de la prohibition de l'inceste, telle est la tâche que se proposaient initialement Les Structures élémentaires de la parenté. Les deux chapitres introductifs, objets de la présente édition, n'en abordent pas moins des questions philosophiques cruciales : où finit la nature et où commence la culture ? quelles sont les parts respectives de chacune en l'homme ? comment l'homme se distinguet-il, sous ce rapport, de l'animal ? C'est ainsidu point de vue de l'ethnologie que le texte de Claude Lévi-Strauss apporte matière et méthode à la réflexion philosophique.
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A partir des recherches de Marcel Mauss, cet ouvrage évalue l'importance et le rôle du don dans le fonctionnement des sociétés et dans la constitution du lien social.
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Brève histoire de l'anthropologie
Florence Weber
- Flammarion
- Champs Essais
- 15 Avril 2015
- 9782081239227
Synthèse sur l'histoire de l'anthropologie sociale, ses enjeux, ses méthodes et sa démarche.
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Vers quoi nous mènent les bouleversements en cours au sein de la famille ? Le contexte de cette interrogation est bien connu : on se marie de moins en moins, le taux de divorce augmente, les familles éclatent et se recomposent.
Et si la filiation résiste lorsque les alliances se défont, la revendication du mariage gay (et lesbien) et du droit à l'adoption par les couples homosexuels modifie complètement la donne. Pour comprendre ce qui nous attend, Maurice Godelier rouvre ici le dossier de la parenté. à travers l'étude de l'expérience accumulée par l'ensemble des sociétés connues en matière d'alliance, d'organisation de la descendance, de sexualité et d'interdits sexuels.
Revisitant parallèlement l'histoire de l'étude de la parenté depuis le XIXe siècle, il élabore des hypothèses fortes : nulle part un homme et une femme ne suffisent à faire un enfant ; nulle part les rapports de parenté ou la famille ne constituent le fondement de la société. Et si l'homosexualité n'avait jamais encore été revendiquée comme fondement de la famille, ce à quoi nous assistons depuis trente ans n'est pas la disparition de la parenté, niais une formidable métamorphose qui, paradoxalement, nous rapproche des sociétés " traditionnelles ", le terrain privilégié des ethnologues.
Trois index, un glossaire. plusieurs cartes et une bibliographie accompagnent cette édition.
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La production des grands hommes
Maurice Godelier
- Flammarion
- Champs Essais
- 19 Janvier 2009
- 9782081218734
Les baruya sont une société tribale de nouvelle-guinée, découverte en 1951 seulement, et qui, à cette époque, abandonnait ses outils de pierre pour des haches et des machettes d'acier dont elle ignorait totalement la provenance.
En 1975, la nouvelle-guinée devint indépendante, et les baruya se retrouvèrent citoyens d'un etat membre des nations unies. maurice godelier a effectué chez eux de fréquents et longs séjours à partir de 1967, alors que les principes de l'organisation traditionnelle de leur société étaient encore présents dans toutes les mémoires des baruya. il nous livre, dans cet ouvrage classique, une fascinante reconstitution de leur ancien mode de vie ainsi que l'analyse des transformations qui ont suivi l'instauration de l'ordre colonial, l'arrivée du marché et de l'argent, celle des missionnaires et du christianisme.
On y voit cette petite société, productrice de grands hommes, s'intégrer peu à peu dans le nouvel ordre mondial.
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Les hommes, contrairement aux autres animaux sociaux, ne se contentent pas de vivre en société, ils produisent de la société pour vivre.
Ils fabriquent de l'histoire, et ce, parce qu'ils ont dans leur nature propre la capacité de s'approprier la nature et de la transformer. S'approprier la nature, c'est, pour l'homme, inventer des moyens matériels et idéels pour disjoindre certains éléments des écosystèmes qu'il exploite et les faire servir à ses besoins. Cette action implique la mise en oeuvre de rapports sociaux qui lui servent de cadre et de support et qui, quelle que soit l'instance où ils se situent, fonctionnent comme des rapports sociaux de production, ou, selon un parler plus commun, comme des rapports économiques.
Quel est le poids des réalités matérielles et quel est le rôle de la pensée dans la production des rapports sociaux ? Tout le mouvement du livre est là : de l'analyse des rapports sociaux de production à celle de la production des rapports sociaux. Où l'on verra que des deux forces qui composent celle d'un pouvoir de domination et d'exploitation, la plus forte n'est pas la violence exercée par les ordres ou les classes qui dominent une société mais le consentement des dominés à leur domination.
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Allons-nous liquider la science? Galilée et les indiens
Etienne Klein
- Flammarion
- Champs Sciences
- 5 Octobre 2013
- 9782081270664
Cet essai est né d'une rencontre avec des chefs indiens d'Amazonie. Que pensons-nous qu'ils ne pensent pas ? Que savent-ils que nous ignorons ? La science nous sauvera-t-elle, et son progrès n'est-il qu'heureux ? Ou bien est-elle devenue la cause de toutes sortes de méfaits ? Ces questions suscitent des débats d'autant plus vifs que les « accidents » se multiplient (nucléaire, dérèglement climatique, vache folle...). Pour Étienne Klein, c'est la question même du projet politique de la cité qui se trouve là posée.
Galilée et Descartes sont ceux qui ont préparé l'avènement de la science moderne. Mais en mathématisant la nature, la science a instauré une hiérarchie que seul l'Occident reconnaît, avec l'homme en haut de l'échelle, et, réduits au rang d'entités utilitaires, les plantes, les arbres, les animaux...
Cette conception a rendu possible l'exploitation de la nature. En un demi-siècle à peine, nous sommes passés d'un régime où science et technique étaient liées par de complexes rapports à l'empire d'une vaste technoscience, qui vise la seule efficacité. Cette efficacité n'est-elle pas en train de se retourner contre nous ? Allons-nous liquider la science au motif d'un mauvais usage du monde ?
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Possession et chamanisme ; les maîtres du désordre
Bertrand Hell
- Flammarion
- Champs Essais
- 5 Avril 2012
- 9782081279360
Le chamanisme et la possession n'appartiennent pas au passé, bien au contraire.
Partout, que ce soit en Sibérie, en Asie du Sud-Est, en Afrique ou aux Amériques, l'idée d'une alliance possible avec la surnature est vivante. Le désenchantement annoncé du monde tarde, car, lorsque le malheur frappe et ébranle les certitudes, le recours aux spécialistes des esprits demeure privilégié. En quoi le vaudou haïtien ou le chamanisme coréen permettent-ils de faire face à l'infortune, de surmonter l'adversité? Comment le tambour du chamane bouriate ou le couteau ensanglanté du possédé marocain peuvent-ils faire refluer la maladie ? Confrontant sa connaissance approfondie des cultes de possession au Maroc, en particulier celui des Gnawa, avec d'autres études, Bertrand Hell met en évidence le fondement anthropologique de ces pratiques.
Pour cela, il nous invite à comprendre la place extraordinaire réservée, dans chaque société, à l'allié des esprits. Alors se dessine la figure universelle d'un maître du désordre associé à l'ambivalence, à la transgression et au «bricolage». Rompant avec les a priori réducteurs, cet ouvrage livre un éclairage original sur l'efficacité symbolique du chamanisme et de la possession.
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Au fondement des sociétés humaines ; ce que nous apprend l'anthropologie
Maurice Godelier
- Flammarion
- Champs Essais
- 9 Octobre 2010
- 9782081231252
Au fondement des sociétés humaines, il y a du sacré. Autant le savoir, et apprendre le secret de fabrique de ce qu'en Occident on appelle le «politico-religieux», en ces temps où le lien social se distend, où la logique communautariste et identitaire semble l'emporter sur ce qui rassemble. Ce livre est le fruit de quarante années de recherches menées par l'anthropologue français le plus discuté à l'étranger après Claude Lévi-Strauss, et dont le parcours a été marqué par quatre étapes majeures sur le chemin de cette conclusion fondamentale, chacune d'elles faisant ici l'objet d'un chapitre : il est des choses que l'on donne, des choses que l'on vend, et d'autres qu'il ne faut ni vendre ni donner mais garder pour les transmettre ; nulle société n'a jamais été fondée sur la famille ou la parenté ; il faut toujours plus qu'un homme et une femme pour faire un enfant ; la sexualité humaine est fondamentalement a-sociale. Sans jamais cesser de s'interroger sur l'histoire, les méthodes et le sens de l'anthropologie, Maurice Godelier livre ici un ouvrage de référence, qui vaut introduction à l'ensemble de son oeuvre.
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Cet essai de René Girard présente et résume les concepts clés de sa théorie : le désir mimétique, le mécanisme victimaire et la révélation judéo-chrétienne.
Comparant l'histoire de Milomaki, héros des Indiens yahunas, avec la légende d'OEdipe et les textes de persécution du Moyen Âge, l'auteur démontre l'origine persécutrice de tous les mythes et l'universalité du phénomène du bouc émissaire. Pour la seule fois dans toute son oeuvre, René Girard débat ensuite avec trois anthropologues : Walter Burkert, Renato Rosaldo et Jonathan Z Smith. Cette discussion concerne le sacrifice et la domestication, mais aussi les " chasses aux têtes " et aux animaux sauvages.
Répondant de façon très convaincante aux objections que soulève sa théorie, l'auteur éclaire d'un nouveau jour les origines sacrificielles de l'humanité. À l'heure où l'anthropologie connaît un regain d'intérêt, notamment dans le sillage du centenaire de Claude Lévi-Strauss, la traduction de ce texte majeur s'imposait. René Girard aura en effet remis l'anthropologie religieuse au premier plan en révélant le mécanisme victimaire au fondement de la culture.
On se persuadera sans mal, en le voyant ici défendre son hypothèse, qu'elle constitue un apport scientifique essentiel.
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Les origines animales de la culture
Dominique Lestel
- Flammarion
- Champs Essais
- 19 Janvier 2009
- 9782081223042
L'éthologie contemporaine a opéré une révolution majeure dont on n'a pas encore pris la mesure.
Les représentations classiques de l'animal ne sont plus tenables : l'opposition entre nature et culture ne suffit plus à rendre compte de la différence qui sépare l'homme de l'animal. une véritable ethnologie est désormais nécessaire pour comprendre de nombreuses sociétés animales comme celles des chimpanzés, des éléphants ou de certains mammifères marins. réexaminant les notions d'outil, de communication, de rationalité, dominique lestel montre que les comportements culturels ne constituent pas une rupture propre à l'humain, mais qu'ils émergent progressivement dans l'histoire du vivant.
Il suggère par ailleurs que certains animaux doivent être considérés comme d'authentiques sujets dotés d'une histoire, d'une conscience de soi et de représentations complexes. autant dire que le statut de l'humain doit être repensé de façon radicale : c'est là une des questions majeures du xxie siècle.
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Pour une anthropologie des mondes contemporains
Marc Augé
- Flammarion
- Champs Essais
- 9 Octobre 2010
- 9782081244863
À une époque où l'on parle à la fois de «mondialisation de la culture» et de «respect des différences», l'anthropologie est pins que jamais nécessaire et possible. Elle est nécessaire pour analyser la crise du sens social généralisée à l'ensemble de la planète. Elle est possible dans la mesure où sa tradition, sa démarche et son objet (le rapport à autrui chez les autres) lui permettent de s'adapter aux changements d'échelle qui accompagnent l'accélération de l'histoire, le rétrécissement de la planète et l'individualisation des destins. Partant d'un réexamen des rapports de l'anthropologie avec l'histoire et d'une critique des théories qui privilégient les unes l'unité, les autres la pluralité des sociétés humaines, l'auteur examine quelques phénomènes caractéristiques de notre temps : les médias, la communication, le rituel politique, les, cultes nouveaux ou renouvelés qui fleurissent sur tous les continents, l'espace chaque jour plus étendu des concentrations urbaines.
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La Mentalité primitive est le livre le plus fameux de Lévy-Bruhl, dans lequel il s'attache à définir la "mentalité primitive" en la distinguant de la mentalité "civilisée ".
Quand il paraît en 1922, son intérêt tient surtout à ce qu'il suscite chez ses lecteurs le désir de franchir le fossé entre "eux" et "nous", alors même qu'il présuppose ce fossé comme un produit du système colonial. Mais aujourd'hui, peut-on lire ce livre autrement que comme une justification idéologique de la domination d'une société sur d'autres au motif qu'elles seraient "primitives" ? Le progrès des sciences humaines ne nous a-t-il pas conduits à nous méfier de la notion de "mentalité" ? En réalité, Lévy-Bruhl décrit moins " comment les indigènes pensent " que la façon dont ils agissent sous l'effet de forces "imperceptibles aux sens et cependant réelles".
Il se fait moins philosophe des autres modes de penser que sociologue et anthropologue, soucieux de décrire la pluralité des formes de vie en société. Comment les "sociétés primitives" expliquent-elles les accidents de la vie ordinaire ? Elles les imputent à des causes surnaturelles qui agissent de façon invisible, et dont toute la vie sociale vise à organiser les manifestations. L'énigme autour de laquelle tourne l'enquête ethnologique est donc moins celle de l'altérité d'un "primitif", dont la civilisation nous aurait fait perdre les enchantements, que celle d'un pouvoir social qui nous fait croire à des forces invisibles comme si elles étaient visibles.
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Choix d'articles issus du numéro des cahiers de«L'Herne»consacré en 2004 à l'anthropologue, à sa pensée, aux moments-clés de sa carrière, etc.
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Le goût des autres ; de l'exposition coloniale aux arts premiers
Benoît de L'Estoile
- Flammarion
- Champs Essais
- 18 Mai 2010
- 9782081240247
En incarnant, par leurs collections et leur mise en scène, une identité - qu'elle soit nationale, locale ou communautaire -, la plupart des musées répondent à la question: "Qui sommes-nous?" C'est par contraste avec un Nous occidental que se sont définis les "musées des Autres", au cours du processus d'appropriation coloniale des continents extra-européens.
Quel sens ont alors ces musées dans un monde postcolonial où sont redéfinies les frontières entre "Nous" et les "Autres"? Au musée du quai Branly, la France célèbre depuis 2006 la diversité culturelle en exposant les arts d'Asie, d'Afrique, d'Amérique et d'Océanie. Que doit cette mise en scène à celle de la diversité des peuples de l'Empire lors de l'Exposition coloniale de 1931 ou à la présentation de la variété des cultures humaines dans la pédagogie ethnologique du musée de l'Homme ? Tel un fil d'Ariane, le musée permet d'accompagner les ethnologues dans leurs expéditions lointaines, les débats autour de "l'humanisme colonial" et les métamorphoses du goût des Autres, de l'" Art nègre" au mythe de "peuples premiers" en harmonie avec la nature.
Proposant un regard anthropologique et historique sur les façons dont les Européens ont défini leur identité en exposant les Autres, cet ouvrage apporte une contribution originale aux interrogations actuelles sur les héritages coloniaux.
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Nature, culture et société : Les Structures élémentaires de la parenté, chapitres I et II
Claude Lévi-Strauss
- Flammarion
- Gf
- 2 Septembre 2015
- 9782081366695
Rsoudre les nigmes poses par les rgles du mariage aux ethnologues, notamment celle de la prohibition de l'inceste, telle est la tche que se proposaient initialement Les Structures lmentaires de la parent. Les deux chapitres introductifs, objets de la prsente dition, n'en abordent pas moins des questions philosophiques cruciales : o finit la nature et o commence la culture ? quelles sont les parts respectives de chacune en l'homme ? comment l'homme se distingue-t-il, sous ce rapport, de l'animal ?C'est ainsi du point de vue de l'ethnologie que le texte de Claude Lvi-Strauss apporte matire et mthode la rflexion philosophique.
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Chacun cherche sa maison, la base à partir de laquelle il lui devient possible d'exister. On habite aussi les rues, les villes et les paysages. Tous ces lieux et ces espaces ont leur qualité propre, leur mémoire. Mais habiter, c'est également laisser des marques sur le sol, dessiner des surfaces, transformer la terre en une vaste demeure.
Il y a plusieurs manières d'habiter : entendre son voisin, ce n'est pas forcément s'entendre avec lui ; déménager, ce n'est pas être en exil ni partir en vacances. Faisons-nous la différence entre une demeure habitée et une maison hantée ? Il faut donc raconter ces tables et ces lits, ces expériences concrètes, ces chemins où les hommes marchent et vivent.
Variations philosophiques et littéraires sur nos façons d'être et de nous sentir en un lieu, ce livre est un traité du savoir habiter - et donc un savoir-vivre. -
Qui sont les Rastas ? Comment une poignée de Jamaïcains illettrés, à peine sortis de l'esclavage, a-t-elle eu dans les années vingt la révélation de la divinité d'Hailé Sélassié, et fondé le mouvement mystique le plus populaire du XXe siècle ? C'est l'étonnante histoire de Leonard Percival Howell et, autour de lui, des premiers Rastas.
Un voyage sur les traces de Howell, à travers la Caraïbe, sur les chantiers de Panama et dans le New York de Marcus Garvey et de la Harlem Renaissance. Au retour en Jamaïque, les débuts du mouvement sont marqués par les persécutions policières. Incarcéré, Leonard Howell, alias le Gong, ressort inébranlé de cette épreuve. Son charisme illumine le Pinnacle, la première communauté rasta, qui devient la première entreprise industrielle de production de marijuana.
Mais, dès la fin des années cinquante, la communauté est contrainte de s'éparpiller, disséminant l'enseignement rasta dans tous les ghettos de l'île. Un jeune chanteur du nom de Bob Marley adopte le surnom du leader, " Tuff Gong ", et son message. Le reggae est prêt à exploser. Au-delà des clichés rastas, joint, reggae et locks, Hélène Lee donne une vision inédite d'un mouvement aux racines complexes.
L'itinéraire exceptionnel d'un homme grâce auquel un peuple d'esclaves a réappris la fierté et imposé sa culture au monde.
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Philippe Descola est l'anthropologue français aujourd'hui le plus étudié et le plus commenté dans le monde. Il revient dans ces entretiens sur sa trajectoire intellectuelle, qui l'a mené des bancs de l'École normale supérieure au Collège de France en passant par les forêts amazoniennes.
Il décrit son expérience du terrain dans les années 1970 et 1980, aux côtés des Indiens Jivaros de Haute-Amazonie ; il développe ensuite les enjeux principaux de sa pensée :
L'héritage du structuralisme, mais surtout la genèse et l'ambition de son maître-livre Par-delà nature et culture (2005), qui montre comment se composent les sociétés humaines dans leurs relations aux non-humains. Il n'hésite pas enfin à s'engager sur des questions plus controversées, comme celle de l'environnement et du droit des sociétés indigènes.
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Alexandre Kauffmann se rend dans le bush tanzanien pour enquêter sur un peuple nomade, les Hadza, que tout le monde considère comme des «hommes-fossiles». Chacun s'emploie ici à faire tourner sa boutique : les guides, le prêtre, l'anthropologue, l'impresario local. L'auteur va s'immiscer dans la vie de ces chasseurs de girafes et de babouins. Parmi eux, il revisite les valeurs de la société occidentale et tente de dissoudre son jugement dans la savane. Quant aux archers hadza, ils traversent distraitement cette comédie de brousse, ne laissant derrière eux que des pointes de flèches et des éraflures sur les acacias. Empruntant au récit de voyage et à la satire sociale, Alexandre Kauffmann brosse un tableau tout aussi drôle que pertinent de notre soif d'exotisme et nous conduit à la frontière incertaine entre ressemblance et altérité.
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Sang noir - chasse et mythe du sauvage en europe (le)
Bertrand Hell
- Flammarion
- Champs Essais
- 1 Novembre 1998
- 9782080813756
A pour objet, dans une double perspective ethnologique et anthropologique, l'étude de la pratique de la chasse en France et en Europe à travers le motif central du sang noir. Le sang noir exprime le rejet du social, de la norme, au profit de l'individu, du mâle, du sauvage, de la démesure.
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Aux origines de la berberie monuments et sites funeraires protohistoriques
Gabriel Camps
- Flammarion
- 8 Janvier 1992
- 9782082103879
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Alimentation des populations de l'ahaggar. etude ethnographique
M. Gast
- Flammarion
- 8 Janvier 1992
- 9782082104111
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Le goût des autres ; de l'exposition coloniale aux arts premiers
L'Estoile (De) Benoi
- Flammarion
- 23 Mai 2007
- 9782082104982
La diversité culturelle est aujourd'hui proclamée «patrimoine mondial de l'humanité». C'est aussi pour célébrer sur le mode esthétique la diversité des cultures qu'un musée consacré aux «Arts et civilisations d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Océanie», a été ouvert en 2006 à Paris, quai Branly. S'il rencontre le goût contemporain pour l'exotisme, le choix de bâtir un palais aux Arts premiers pour remplacer le musée de l'Homme ne va pas de soi. Par-delà les polémiques opposant art et ethnologie, quel sens a un «musée des Autres» dans un monde post-colonial où se redéfinissent les frontières entre Nous et les Autres ? Par ce qu'il choisit de montrer, un musée réalise une mise en ordre du monde où nous vivons. Analyser les façons dont leurs objets ont été exposés au cours de l'histoire permet d'interroger les transformations de notre regard sur les hommes et les femmes des autres continents. Le goût des Autres s'affirme en France dans l'entre-deux-guerres, entre «Art nègre» et ethnologie. L'Exposition coloniale de 1931 célèbre la variété des civilisations de l'empire, tandis que le musée de l'Homme, pour réaliser l'inventaire de la diversité humaine, envoie ses ethnographes sur des terrains lointains dont ils rapportent une moisson d'objets. Aujourd'hui célébrés comme autant d'oeuvres d'art, ces objets sont aussi, de plus en plus, réclamés par ceux qui s'en disent les héritiers pour affirmer leur identité. Que faire devant de telles remises en question ? Peut-on tourner la page coloniale comme on oublie un mauvais souvenir ? Interrogeant à la fois les discours savants et les mythes qui orientent notre regard sur les Autres, tel celui de «peuples premiers» qui seraient en harmonie avec la nature, cet ouvrage propose un regard anthropologique sur la façon dont les Occidentaux conçoivent leur propre place dans le monde. En comparant le cas français à d'autres, de l'Italie aux États-Unis en passant par la Grande-Bretagne ou le Mexique, il explore de nouvelles façons de présenter aux visiteurs des mondes différents du nôtre, mais en relation avec lui.