De nombreux témoignages, relevés dans la littérature ou dans les journaux locaux suggèrent que « Canis lupus » fréquentait encore diverses régions de France entre les années 1940 et la fin du siècle.
Echappant au fusil, aux battues ou au poison, le carnivore aurait-il survécu discrètement ici où là jusqu'à sa spectaculaire réapparition, une cinquantaine d'années après, dans le Mercantour ?
Le loup, en France, au XXème siècle, est une compilation de données, principalement bibliographiques, qui tente de récapituler anecdotes, écrits et témoignages sur la présence possible du loup en divers lieux du pays au cours du XXème siècle.
Le loup était autrefois présent dans toute la France. Contrairement à une idée communément répandue, mais fausse, le carnivore prédateur ne fréquentait pas seulement les montagnes ou les grandes forêts. On le trouvait partout, y compris en plaine, dans des bois de petite taille, voire dans de simples fourrés, et même aux abords des villes. La Beauce, terre à blé - mais aussi terre à moutons - connut donc le loup, comme le connurent les grands massifs forestiers de sa périphérie .
Le loup autrefois en Beauce se propose de partir à la recherche des traces que le carnivore a laissé dans les archives de cette région, dans les récits des chasseurs, des chroniqueurs, des naturalistes, des curés ou des historiens.. Ces traces vont d'abord nous informer sur la volonté de nos ancêtres paysans de se débarrasser de « la bête » mangeuse de bétail, mais qui pouvait aussi, sous l'empire de la rage, être occasionnellement dangereuse pour l'homme..
La grande plaine sera au centre des prospections mais l'animal est très mobile : il peut parcourir, dit-on, 30 km en une nuit à la recherche de proies, voire des distances bien plus considérables encore lorsque les jeunes mâles quittent la meute familiale à la recherche de territoires nouveaux. La quête pourra donc parfois nous entraîner aux abords des terroirs voisins : vers les forêts de Rambouillet et de Fontainebleau, au nord, jusqu'aux prémices du Gâtinais à l'est, et du Perche à l'ouest. Au sud, les investigations porteront jusqu'aux lisières de la forêt d'Orléans et aux rives de la Loire, entre Orléans et Blois, là où se termine le plateau calcaire de la « petite Beauce».
Le carnivore a laissé des traces nombreuses dans les archives, dans les écrits des historiens et des chroniqueurs, dans les récits de chasse et dans la tradition orale avec des anecdotes pittoresques qui nous ont été transmises par les générations précédentes.
Pourchassé par l'homme depuis toujours, il finit par disparaître de Sologne au début du XXème siècle, vaincu par le piégeage, l'utilisation du poison, le fusil et les battues.
« Le loup autrefois en Sologne » vous propose de partir à la rencontre des souvenirs laissés par le « fauve » dans cette mosaïque de paysages boisés, de cultures ou de landes qui s'enchevêtrent en Sologne et dans les terroirs voisins .
Dans cet essai l'auteur s'interroge sur la nature réelle de ces « bêtes » d'autrefois, parfois qualifiées de « loups » de manière incertaine et passe en revue les compagnons de rapine du carnivore sauvage : les chiens ensauvagés, les hybrides de loups et de chiens, enragés ou anthropophages, ou les «bêtes cruelles» de légende. En suggérant que le carnivore sauvage a souvent été décrié à tort cet ouvrage tente de remettre le loup à sa juste place, celle d'un carnivore qui a, certes, commis dans le passé quelques excès notoires en croquant quelques bergères ou lorsqu'il était atteint de la rage mais que l'on a volontiers rendu coupable de nombreuses exactions dont il ne fut en rien responsable.
Disparu de France au début du XXème siècle, vaincu par les pièges, le poison, le fusil, les battues, le loup a laissé de nombreuses traces - le plus souvent sanglantes - de sa présence dans les archives, dans les notes des chroniqueurs et des historiens, dans les témoignages des naturalistes ou des chasseurs, chez les amateurs d'histoire locale et dans la mémoire collective. « Traces de loups » est une invitation à la découverte des loups d'autrefois, en Sologne, en Orléanais, en Beauce, dans le Gâtinais et même ici ou là - car le carnivore est un infatigable trotteur - aux confins de ces terroirs, en blésois, dans l'Yonne, l'Aube, le Berry, la Touraine, l'ile de France ..