Jimi Hendrix n'était pas seulement le guitariste hors-pair que la plupart d'entre nous connaissent.
Si celui que l'on qualifie souvent de « bluesman cosmique » a pu créer ce qui s'apparente pour certains à une musique venue d'ailleurs, c'est aussi grâce à son attrait inconditionnel pour les technologies de l'enregistrement. Lieu de toutes les expérimentations, le studio était devenu un univers de création sonore capable de répondre aux aspirations psychédéliques de son époque. En explorant et analysant les arcanes d'Electric Ladyland sorti en 1968, cet ouvrage montre que ce double-album est plus que l'oeuvre de la maturité chez Hendrix : il incarne un moment clé de l'histoire du rock et des musiques populaires.
Cette publication se présente comme le premier ouvrage académique en langue française consacré à la formation mythique fondée par Jimmy Page en 1968, Led Zeppelin. Les contributions sont organisées autour de trois axes : contexte, analyse et réception. Le contexte, abordé comme une sorte d'introduction à l'oeuvre explore les sources folk et blues qui ont nourri la musique du groupe tandis que la troisième partie doit être lue comme sorte de Coda explorant la « présence » de Led Zep dans les musiques populaires d'aujourd'hui. Une part importante est consacrée à l'analyse et, en particulier, à une analyse se concentrant sur le sonore et l'espace acoustique des enregistrements du groupe. Destiné à un public de spécialistes, cet ouvrage s'adresse également à toutes celles et ceux qui souhaitent découvrir et comprendre les processus de création des interprètes de Stairway to Heaven.
Les « Études transatlantiques », initialement centrées sur les relations diplomatiques, se sont ouvertes depuis deux ou trois décennies aux questions culturelles. Ce volume participe de cette ambition en scrutant les circulations musicales transatlantiques, essentiellement durant la seconde moitié du vingtième siècle, des Beatles au punk, alors même que les États-Unis s'imposent comme la principale puissance mondiale. Les dix-huit études de cas proposées, issues de traditions disciplinaires différentes, mais toutes sensibles à l'inscription historienne des processus étudiés, présentent plusieurs spécificités communes : la priorité accordée à l'analyse des musiques populaires (rock, pop, jazz, variétés, comédies musicales...), une attention soutenue au rôle des acteurs et l'intérêt pour les dispositifs culturels d'organisation et de médiation de toutes sortes.
Cet ouvrage évoque la figure «mythique» de Beethoven aussi bien au cinéma (en tant que «personnage» ou bien sous l'angle de sa musique) que dans la chanson. Il propose ainsi une histoire culturelle des appropriations, des passions et des mythes beethoveniens car chacune et chacun pourrait dire que sa perception d'une pièce composée par Beethoven dépend des conditions particulières dans lesquelles il ou elle l'a entendue pour la première fois. Ainsi la figure écrasante du grand compositeur se retrouve démultipliée en une série de figures moins imposantes, plus singulières mais aussi plus proches de l'histoire quotidienne des individus replacés dans leur société. S'esquisse ainsi une série de micro-histoires de l'écoute. Le rapport individuel à l'oeuvre est ainsi l'objet complexe d'une histoire des recompositions successives d'un mythe beethovenien qui passe par des constructions de récits, d'images mais aussi par des pratiques musicales.
L'histoire de l'analyse musicale révèle qu'elle a longtemps été d'ordre pratique pour les com- positeurs et à visée plus théorique pour les musicologues. Or, depuis quelques décennies, on assiste à une authentique et très féconde fusion entre ces deux approches. Une autre donnée renouvelée est l'élargissement du public intéressé par l'analyse musicale : les instrumentistes aiment de plus en plus approfondir l'art d'interpréter, quand le grand public est avide de clés pour la compréhension des oeuvres. Tel est le contexte dans lequel est rédigé ce livre.
Et il propose une innovation essentielle:en renvoyant sur Internet aux exemples en leur entier pré- sentés sous la forme de vidéos où ils ont été synchronisés avec des interprétations musicales de référence.
C'est une cinquantaine de méthodes qui sont ainsi synthétisées invitant à mettre en oeuvre, puis à approfondir l'ensemble des facettes de la pratique analytique.
À l'heure où la Cinémathèque française consacre une exposition à Louis de Funès, cet ouvrage semble tomber à point pour rendre hommage à un cinéma laissé pour compte par la littérature universitaire : le cinéma populaire et ses musiciens. Souvent considéré comme moins « noble » que le cinéma d'auteur, les films mettant en vedette des acteurs populaires, destinés à un public large, n'en sont pas moins des oeuvres qui méritent notre attention. De Jacques Becker à René Clair, de Louis de Funès à Fernandel, ces films réunissent des acteurs, des réalisateurs qui rencontrèrent fréquemment les faveurs du public. De Misraki à François de Roubaix, en passant par Michel Polnareff, -M-, Georges Van Parys ou Raymond Lefèvre, les musiciens ont su composer des bandes originales alliant mélodies impérissables (« La marche des gendarmes »...) et partitions plus exigeantes, expérimentales parfois (Van Parys, de Roubaix...).
C'est à ces musiciens, à ces films que ce consacre cet ouvrage collectif, fruit d'un colloque dont l'invité vedette ne fut autre que Vladimir Cosma.
En 1993, Laurent Cugny publiait son étude sur la période dite « électrique » d'un Miles Da- vis alors récemment disparu (1991). Ce texte, portant sur un fragment de la carrière du Prince of Darkness encore à ce moment dénigré par une partie de la critique et pour cela relativement peu exploré, a vite été reconnu comme pionnier sur cette question et pour l'historiographie générale de Miles Davis. Cette période davisienne - aujourd'hui unanimement reconnue comme aussi importante musicalement que les autres et particulièrement décisive pour le jazz et de nombreuses musiques populaires qui devaient suivre - peut ainsi être replacée dans la perspective de l'évolution du jazz et des musiques associées depuis cette fin de XXe siècle jusqu'à nos jours et réévaluée à la lumière du regard historique porté aujourd'hui sur un musicien dont l'empreinte se révéle de jour en jour plus marquante sur les musiques de son temps.
Cet ouvrage revisite les doigtés des 24 gammes majeures et mineures au piano, en explorant à la fois les côtés cognitif et physiologique de chaque gamme. Les difficultés sont de deux ordres :
D'une part la mémorisation de chaque doigté (difficulté cognitive), et d'autre part, les écarts entre les doigts liés, et lors du passage du pouce (difficultés physiologiques). Il explique, illustrations à l'appui, pourquoi la plupart du temps les doigtés traditionnels sont les meilleurs possibles et pourquoi, parfois d'autres doigtés minimisent mieux les difficultés éprouvées lors de l'étude.
Il est destiné aux pianistes ayant déjà un bagage suffisant pour aborder toutes les gammes, donc pas aux débutants. Le but recherché est de leur faire voir les difficultés une par une, et d'analyser en détail le pourquoi du fait qu'une gamme n'est pas bien jouée, afin, en ayant conscience de chaque difficulté élémentaire, de corriger sciemment l'erreur qu'elle induit.
Cet ouvrage interroge le rôle de la perception et des sciences cognitives de la musique dans les théories et méthodes d'analyse musicale, ainsi que dans l'étude de la performance musicale. Il explore les relations entre analyse et perception, entre musicologie et sciences cognitives au travers de quatre grands champs d'investigation. Le premier explore l'analyse du timbre et les pratiques d'orchestration en ayant recours à certaines notions provenant de la psychoacoustique. Le deuxième concerne l'analyse esthésique de la musique électroacoustique en se plaçant du point de vue de l'écoute et donc du sujet percevant. Le troisième champ s'intéresse, de façon transhistorique et trans-stylistique, aux liens entre l'écoute, l'oreille de celui qui analyse, la notation et la transcription de l'objet musical. Enfin, le dernier champ se focalise sur de nouvelles méthodes qui intègrent certaines théories issues des sciences cognitives dans l'analyse de l'interprétation et dans l'apprentissage du chant.
Rompant avec leur passé, les Etats-Unis sont aujourd'hui le pays des interactions musicales les plus diverses. Rassemblant plusieurs générations de musicologues français et américains, cet ouvrage analyse les frontières fluctuantes entre la musique populaire et la musique savante états-uniennes de la façon la plus large possible. Sont ici abordés les mondes du jazz (Duke Ellington, Ella Fitzgerald, George Gershwin...), du rock ou de la pop music, la poïétique des compositeurs minimalistes (Glass, Reich, Riley...) ou encore le post-stylisme de John Adams.
L'ouvrage envisage également l'approche singulière que fait John Cage des musiques populaires, le dialogue artistique entre Patti Smith et Philip Glass ou encore la réappropriation de la musique contemporaine par le groupe Sonic Youth. S'adressant à un large public allant des mélomanes curieux aux musiciens confirmés, les textes ici réunis apportent une contribution importante aux études en français sur la musique américaine.
Pourquoi, en 2019, consacrer un nouvel essai aux Beatles ? Rarement groupe de rock a fait l'objet d'au- tant d'ouvrages, d'exégèses tant dans les magazines que dans les Universités.
Que représentent les Beatles aujourd'hui, en dehors d'une nostalgie d'un temps ancien disparu ? Même si, comme le proclame la page officielle du film réalisé par Ron Howard, The Beatles : Eight Days A Week, la bande originale du film réussit à se classer numéro 1 en France et au Royaume-Uni, une bonne partie de la jeunesse actuelle ne connaît que partiellement l'oeuvre des Fab Four.
2019 commémore le 50 e anniversaire de la fin d'un groupe qui, durant une période de mutations tant so- ciétales que politiques ou techniques, a enflammé la planète et a marqué à la fois l'histoire culturelle, celle des musiques populaires et même l'Histoire tout court, au point d'accéder au statut de mythe. C'est aussi le 50 e anniversaire d'un album qui est sans doute l'un de leur meilleur : Abbey Road.
Cet essai tente de mettre en perspective à la fois ce qu'est l'empreinte des Beatles sur la société mais aussi sur la musique du 20ème siècle.
Monument incontestable du rock, Pink Floyd est de ces groupes autour desquels se bâtissent des légendes dont l'histoire du rock et la presse musicale sont friands. Le Floyd a, de sa propre volonté ou bien malgré lui, vu des mythes se construire autour de lui. Il a vécu au cours de sa longue carrière, son lot de querelles intestines, de procès et diverses brouilles bien souvent liés à ce qui tue la créativité et menace tant de groupes une fois qu'ils ont atteint les trois niveaux que recherche toute rock star en herbe : Fame, Fortune and Glory.
Muséifié une première fois en 2003, le voici qui entre à nouveau sous les cimaises du Victoria and Albert Museum de Londres, exploitant désormais leur propre histoire en livrant au disque, après des années de rétentions, des documents rares ou inédits. C'est à une lecture forcément partielle mais aussi, "objectivement partiale" des errances, des erreurs, des concessions faites au music business que l'on convie le lecteur avec cet ouvrage.
Il ne s'agit pas de glorifier non plus que de vouer aux gémonies l'oeuvre d'un groupe d'hommes, réunis autour d'un même objectif, réussir, mais bien de relire leur histoire et les chemins de la création à travers le prisme des liens qu'il eût et entretient encore avec l'industrie musicale.
Le thème d'Odette du Lac des cygnes est connu de tous, sans que l'on sache toujours d'où il vient. Pourtant, les débuts du ballet de Tchaikovski ont été difficiles, avec en 1877 un premier chorégraphe, Reisinger, réfractaire aux nouveautés musicales, trop difficiles à "mettre en pas". Il faut attendre 1895 et le travail de Petipa et lvanov avec l'aide du compositeur Drigo pour que l'oiseau prenne enfin son envol.
Un Petipa pour Tchaikovski et un grand pas pour le ballet : version de référence, cette oeuvre se transforme au fil du temps, en fonction des regards et des interprétations qu'elle suscite... A partir d'un corpus pluridisciplinaire (littérature, biographies, musique, chorégraphies, cinéma fantastique...) et à l'aide de démarches méthodologiques issues des gender studies ainsi que de l'histoire culturelle, cet essai propose une analyse de l'oeuvre et de sa réception.
Le Sacre du printemps d'Igor Stravinski, créé le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs-Élysées, compte parmi les oeuvres orchestrales les plus emblématiques et les plus influentes du XXe siècle. Depuis les premières gravures phonographiques de 1929, les plus grands chefs n'ont eu de cesse de le diriger et de l'enregistrer. Stravinski qui avait une idée très précise de la façon dont ses oeuvres devaient être exécutées, a lui-même effectué trois enregistrements studio du Sacre afin d'offrir un modèle à suivre.
Cet ouvrage retrace 90 années d'enregistrements de l'oeuvre et se donne pour objectif de relater les liens que Stravinski a entretenus avec ses interprètes privilégiés et d'analyser, à partir d'un corpus de 94 enregistrements, l'évolution de l'interprétation du Sacre en regard des spécificités de l'oeuvre et des intentions esthétiques du compositeur.
Récompensé par un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 2007, puis par une seconde statuette en 2016 pour sa partition des Huit Salopards de Quentin Tarantino, Ennio Morricone s'est éteint le 6 juillet 2020 à Rome, sa ville de coeur qu'il n'a jamais voulu quitter, même pour Hollywood. Il laisse derrière lui une production foisonnante et éclectique, dominée par plus de 400 partitions pour le cinéma et la télévision au cours d'une longue carrière débutée dans les années 1960. Né du désir de rendre hommage au Maestro, cet ouvrage pluridisciplinaire offre un panorama de recherche à la fois vaste et transversal, permettant de mettre en valeur les multiples facettes de son oeuvre. Il s'adresse aussi bien aux spécialistes, cinéphiles et mélomanes qu'au grand public désireux d'en savoir plus sur l'un des compositeurs de musique à l'image les plus célèbres et les plus prolifiques du XXIe siècle.