Il s'agit du numéro 3 de la revue du parti de gauche L'intérêt général.
Le thème choisi cette fois : les campagnes (le monde rural)
Charles Wright Mills (1916-1962) compte parmi les grands sociologues américains du XXe siècle. Si ses livres les plus lus sont, en France, assez régulièrement réédités, il reste de nombreux pans de son oeuvre à découvrir.
C'est le cas, notamment, des nombreux articles qu'il publia durant les années 1940, dans le domaine de la sociologie de la connaissance et de la théorie sociologique. Mills y livre des esquisses d'analyse de l'action et du langage, il n'hésite pas à entrer en contradiction avec ses collègues, dans des recensions tranchantes.
Ces Critiques sociologiques comprennent six textes écrits durant cette période. On y retrouvera le style inimitable du sociologue critique et radical, qui s'est imposé quelques années plus tard dans la discipline aux États-Unis, mais aussi dans le débat public. Ses arguments, polémiques et volontiers ironiques, rectifient l'image, hélas souvent colportée, d'une tête brûlée. Ils rendent lisibles les vies multiples de l'auteur : homme engagé sur tous les fronts intellectuels et politiques, critique sévère mais tellement percutant de la société américaine de l'époque, et aussi penseur d'une grande profondeur.
Mills, longtemps professeur à l'université Columbia, à New York, n'a pas cessé de chercher des réponses aux grands problèmes des sciences humaines et sociales. Parce que ces problèmes occupent toujours l'imagination sociologique, ces écrits ne sont pas près de perdre leur actualité.
Depuis ses origines, le syndicalisme hexagonal s'évertue à s'affranchir du politique. A la faveur de l'effondrement de l'URSS et plus largement du mouvement ouvrier, cette inclination n'a cessé à la fois de se renforcer et de se généraliser. "Contestataires" ou "réformistes", toutes les confédérations, sans exception, affirment aujourd'hui une même distance au champ politique. Cette unanimité, rare dans un paysage syndical français morcelé, interroge : l'univers politique - dans ses dimensions les plus militantes comme les plus institutionnelles - et le monde syndical sont-ils vraiment si cloisonnés ? Comment ces deux champs interagissent-ils, quelles relations entretiennent-ils ? A partir d'un ensemble de contributions portant sur des scènes nationales variées - France, Argentine, Grande-Bretagne, Etats-Unis -, ce numéro vise à documenter les relations différenciées, dans le temps et dans l'espace, entre les champs syndical et politique.
A l'heure où le monde du travail est confronté à des transformations sans précédent, les syndicalistes peuvent-ils indéfiniment se tenir à distance du politique ?
L'écologie a été et reste aujourd'hui un ensemble aux appellations, dimensions et préoccupations multiples. Le vocabulaire en témoigne : décroissance, écosocialisme, croissance verte ou développement humain durable , etc. Et, sous l'influence d'une partie du mouvement altermondialiste, le buen vivir. Tous ces termes ne sont cependant pas équivalents et donnent lieu à des controverses et constituent autant de manières, souvent contradictoires, parfois complémentaires, de penser « l'urgence écologique ».
Pourtant, les uns et les autres mettent au centre de leur activité cette préoccupation pour l'écologie et ses diverses déclinaisons : réchauffement climatique, épuisement des énergies fossiles, risque nucléaire, stérilisation des sols, pollutions et impacts sur la santé, réduction de la biodiversité, accroissement des inégalités, etc.
Ces divergences d'analyse et les différentes solutions préconisées relèvent- elles de querelles de chapelle, comme le mouvement écologiste en a connu beaucoup ? Ou tracent-elles des modèles différents pour la « transition écologique » ?
Les divers articles de ce dossier traitent des grandes questions qui traversent l'écologie politique : le rapport au marché et au secteur privé, les questions d'emploi et d'activité, l'approche par la consommation ou la production, le traitement médiatique des questions d'environnement, la place de la science, etc.