Après la nouvelle traduction des "Ponts" et du "Palais de glace", la retraduction du chef-d'oeuvre du grand auteur norvégien Tarjei Vesaas qui rend compte avec une grande subtilité de différents états de conscience d'un homme simple d'esprit bouleversé par le possible départ de sa soeur, qui vit avec lui depuis toujours. C'est dans la nature et l'observation des oiseaux qu'il trouve certaines réponses et une interprétation de ses doutes.
A Vérone, Roméo et Juliette tombent éperdument amoureux malgré la rivalité intransigeante de leurs deux familles.
Leur quête de liberté pour vivre ensemble les conduira à la mort. Mais n'est-ce pas parce qu'ils s'aiment envers et contre tout que leur amour est si tort
[...] Vers l'ouest, une bande nuageuse, nettement dessinée à l'horizon, accroissait les ténèbres, et l'oeil ne savait découvrir si le ciel et l'eau s'y confondaient sur une même ligne circulaire.
Mais, en un point de cet horizon, une vague lueur parut soudain, qui descendait lentement, à mesure que le nuage montait vers le zénith.
C'était le croissant délié de la Lune, déjà près de disparaître. Mais sa lumière suffit à dessiner nettement la ligne horizontale, alors détachée du nuage, et l'ingénieur put voir son image tremblotante se refléter un instant sur une surface liquide.
Cyrus Smith saisit la main du jeune garçon, et, d'une voix grave : "Une île !" dit-il, au moment où le croissant lunaire s'éteignait dans les flots. [...] (extrait)
L'Île Mystérieuse est l'un des plus grands succès de Jules Verne et constitue la dernière étape du triptyque formé avec Vingt mille lieues sous les mers et Les Enfants du capitaine Grant.
Professeur émérite à l'université Paris-VII, Jean Chesneaux nous montre dans sa préface combien ce roman peut-être considéré comme « un hommage à des hommes industrieux ».
Ouvrage en coédition avec la ville de Nantes
Traduction neuve de «La Divine Comédie» entreprise par Danièle Robert, qui prend enfin en compte, dans notre langue, l'intégralité de la structure élaborée par Dante. Animée d'un souffle constant, ne se départant jamais, dans sa fidélité même, de la valeur poétique, cette traduction permet d'aller plus avant dans la découverte de la beauté inventive, de la puissance, de la modernité de ce chef-d'oeuvre universel.
Le roi de Thèbes découvre l'amère vérité : la peste sur sa ville a pour origine un parricide suivi d'un inceste. Aveuglé par cette avalanche de vérités, oedipe se crève les yeux et se condamne à l'exil. Sans doute la pièce la plus célèbre de Sophocle, ici dans une nouvelle traduction.
La ville de Thèbes est ravagée par la peste. D'après les oracles, cette malédiction vient du meurtre non élucidé de l'ancien roi, Laïos. Le nouveau roi, oedipe, s'engage à mener une enquête pour découvrir et punir les coupables. Hélas, l'investigation révèle qu'oedipe est lui-même le coupable qu'il cherche... Quelques années auparavant, les oracles avaient prédit à Laïos que son fils le tuerait puis épouserait sa propre mère. A la naissance d'oedipe, Laïos l'abandonna à la mort pour conjurer ce funeste destin. Mais le nouveau-né fut recueilli par Polybe, roi de Corinthe, et sa femme Mérope qui l'élevèrent comme leur propre enfant. Quand il attint l'âge d'homme, oedipe quitta Corinthe. En chemin, il rencontra, Laïos, qu'il prit pour le chef d'une bande de voleurs et qu'il tua. Arrivé à Thèbes, il vint à bout du Sphinx qui assiégeait la ville et obtint la main de la reine veuve, Jocaste, en réalité sa mère biologique. Lorsqu'il comprend qu'il a bel et bien assassiné son père et que sa femme-mère s'est pendue, oedipe, au comble de la souffrance, se crève les yeux et demande à être exilé, abandonné à son sort maudit.
Le projet Sophocle est une collaboration entre l'auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad et le poète Robert Davreu, le premier ayant commandé au second la traduction en français des sept tragédies de Sophocle. La nouvelle traduction de Robert Davreu et la vision résolument contemporaine de Wajdi Mouawad donnent une dimension inédite au tragédien grec.
PERSONNAGES : 7 hommes, 1 femme et le choeur des vieillards de Thèbes.
L'édition est destinée aux élèves de Seconde (poésie).
Qu'il soit partagé ou non, l'amour que dépeignent ces missives imaginaires des grandes héroïnes de la mythologie n'est en aucun cas un jeu badin ou superficiel : il engage l'être jusqu'à la mort. Les amoureuses qui se savent adorées en retour ne trouvent de sens à l'existence qu'auprès de leur amant ; ainsi, la séparation est insurmontable à Pénélope ou Hermione. Quant aux femmes délaissées, trahies, abandonnées, toutes victimes de l'inconstance masculine, elles sombrent dans le désespoir le plus profond et passent de la soumission à la révolte, des menaces aux supplications : elles sont Phyllis, Ariane, Médée...
Avec ces lettres d'amour en forme de monologues tragiques initialement parues dans l'ouvrage «Lettres d'amour, lettres d'exil» (coll. «Thesaurus», 2006) pour lequel Danièle Robert - écrivain et traductrice d'Ovide, Catulle, Paul Auster, Guido Cavalcanti et Dante - a obtenu le prix Jules Janin de l'Académie française, Ovide explore la perte et l'exil. Il est loin de se douter, lorsqu'il compose cette oeuvre de jeunesse, qu'il éprouvera lui-même ces sentiments à la fin de ses jours dans le lieu le plus reculé de l'Empire romain. Et pourtant tout est là, déjà ; dans ces cris de désespoir, dans ces efforts déployés pour fléchir le destin résonnent l'absolu et le vertige du manque.
Un ancien professeur d'université erre en compagnie de ses petits-enfants, revêtus de peaux de bêtes, dans un paysage désolé.
Celui de la baie de San Francisco, ravagée soixante ans auparavant par un terrible fléau. Nous sommes en 2013. Quelques hordes subsistent, et de rares survivants tentent de raconter le monde d'avant à des enfants qui ne savent même pas compter. La seule issue est de reprendre depuis les commencements la marche vers la civilisation perdue. Jack London met toute sa puissance d'évocation au service de ce récit d'apocalypse, offrant de ces grandes peurs qui ravagent le monde une vision terrible - et quasi prophétique - et inscrivant de fait sa peste écarlate dans la lignée des fléaux bibliques, des terreurs millénaristes.
Un texte qui prend dès lors une étonnante et inquiétante modernité.
Janvier 1988. Un matin blanc, vous aventurez une main sur le rayon de la bibliothèque. L'exemplaire de poche de l'adolescence est là, qui vous attend. Quelle pulsion vous guide ? Qui vous regarde, vivant ou mort ? Porter Crime et Châtiment au théâtre ? Pourquoi Crime et Châtiment ?
Les fonctionnaires d'une petite ville de province tremblent, la rumeur persistante de la visite d'un revizor risque de faire éclater au grand jour la vérité sur leurs corruptions, leurs malversations.
Le point de vue des editeurs sur la lecture n'est ni un texte méconnu ni un introuvable.
C'est la préface que proust écrivit en 1905 pour sa traduction de sésame et les lys de john ruskin. mais ces pages dépassent de si loin l'ouvrage qu'elles introduisent, elles proposent un si bel éloge de la lecture et préparent avec tant de bonheur à la recherche que nous avons voulu, les délivrant de leur condition de préface, les publier dans leur plénitude.
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Baudelaire
Pourquoi proposer une nouvelle traduction de l'oeuvre de la littérature latine la plus longue et, sans doute, l'une des trois ou quatre plus importantes qui nous aient été léguées, Les Métamorphoses d'Ovide ?
Actuellement, il n'y en a, en France, que deux en circulation : celle de Georges Lafaye, dont la première édition date de 1925 (publiée en édition bilingue en trois volumes - dont le deuxième est épuisé - aux éditions Les Belles-Lettres, elle a été reprise, en français seulement, par les éditions Gallimard dans la collection "Folio"), et celle de Joseph Chamonard, datant de 1966 (disponible chez Flammarion dans la collection "GF").
L'une et l'autre se basent sur un principe paradoxal, eu égard à l'exceptionnelle puissance lyrique de l'ensemble original : celui d'une restitution en prose.
L'édition que propose aujourd'hui Actes Sud (deux mille ans exactement après les premières publications à Rome de l'oeuvre originale) est donc la première traduction française intégrale en vers et a, par ailleurs, la particularité de se présenter en un seul volume bilingue assorti d'un appareil de notes et d'une préface. Un répertoire en fin de volume reprend par ordre alphabétique tous les personnages apparaissant dans l'ouvrage et une carte ancienne du bassin méditerranéen, théâtre des multiples aventures contées par Ovide, complète l'ensemble.
Par la volonté de rendre compte de la dimension poétique de ce texte majeur à travers sa traduction tout autant que de se situer sur le terrain de la recherche, cette édition s'adresse donc aussi bien aux lecteurs non latinistes désireux de découvrir une oeuvre fondamentale de notre patrimoine qu'aux élèves, étudiants ou professeurs de lettres (enseignants du secondaire comme universitaires) - qui, en outre, pourront de nouveau avoir accès à la totalité du texte latin de l'oeuvre.
Edité par cicéron, ce poème est l'exposé le mieux formulé des courants matérialistes de l'antiquité.
Lucrèce présente le système d'epicure, mais aussi, sans doute, une large part de la philosophie de démocrite dont aucun texte ne nous est parvenu. critique de la religion et des superstitions, cosmologie atomistique et naturaliste, sensualisme radical, ébauche d'une théorie évolutionniste, le matérialisme de lucrèce entend mettre en avant la liberté humaine affranchie de toutes les entraves au plaisir, considéré comme bien suprême et critère de nos actions.
Cette philosophie qui prétend aussi, à l'indifférence totale de la nature à l'égard du destin humain n'est pas sans échos aujourd'hui : la mort de l'homme, le relativisme, l'eudémonisme individualiste. ce matérialisme a préfiguré également la cosmologie scientiste du xixe siècle à travers des formules désormais célèbres : " rien ne surgit du néant, rien ne se perd, la somme des mouvements est constante dans la nature.
".
D'une épure parfaite, les Fables de Marie de France, moins connues que ses Lais, sont ici proposées dans une remarquable mise en français contemporain par la traductrice de Tchekhov et de Synge.
Si, selon Jacques Brel, Rosa, rosa, rosam scandent le refrain du Tango du collège, le De viris de Lhomond en est, depuis deux siècles, le bandonéon. Bréviaire d'héroïsme et d'histoire romaine, ce petit livre était ainsi fait qu'on y apprenait aussi bien la concordance des temps que celle des vertus chez les fils de la Louve.
Tous ceux qui ont peiné, tous ceux qui ont rêvé sur ces pages illustres pourront, dans cette édition bilingue, vérifier s'ils ont perdu leur latin. Et peut-être le retrouver (tout en se remémorant des contresens de jeunesse), entre le texte et sa traduction.
Mais tout lecteur s'avisera que ce best-seller pédagogique inusable est bel et bien au coeur de notre mémoire culturelle. Que serait Rome, sans ses grands hommes ?
Jacques Gaillard.
Le grand classique du romantisme allemand, roman d'apprentissage, quête d'un univers poétique qui s'ouvre avec le fameux épisode de la recherche de la fleur bleue au milieu du lac... Märchen qui transporte le héros dans un univers où c'est la poésie qui gouverne le monde, où l'irruption du merveilleux donne sens à la volonté d'embrasser la totalité du savoir encyclopédique, histoire et science, religion et philosophie. L'influence de Novalis sur ses contemporains sur les symbolistes et jusqu'aux surréalistes fut considérable. Cette nouvelle traduction est un événement.
Jalâloddîn rûmî (1207-1273) est l'un des plus grands poètes de l'iran classique.
Dans l'expérience spirituelle des manifestations du réel et de l'absolu, il fonde une parole entièrement vouée à célébrer l'unité indicible. l'effusion poétique a sa source dans l'épreuve de la séparation et de la perte éprouvée dans la relation d'amour. la religion légalitaire se transmue dès lors en une religion purement intérieure, où coïncident amour profane et amour sacré. dans ces ghazals, tirés du diwân consacré à la célébration d'un soleil du réel où l'unité divine s'épiphanise en la figure sensible de l'aimé, rûmî crée un univers de langage.
Le monde des mots tournoie autour de l'axe du silence, le poème multiplie les faces du dieu révélé pour mieux rendre sensible la présence d'un secret où s'épuise la douleur d'aimer : secret d'une absence irrémédiable, d'une séparation d'avec l'aimé que seule la parole poétique peut tenter de combler, par l'excès de sa liberté. rûmî est, par excellence, le poète des théophanies, il fait du poème un lieu de manifestation pour la beauté suressentielle de l'aimé, il sauve la beauté du monde en y lisant les signes pluriels d'un réel où pourtant l'univers se défait.
Sentiment mystique et poésie amoureuse ne font qu'un dans cette expérience de la splendeur et de la déréliction. christian jambet.