Toutes les cités grecques se réclament d'un héros fondateur mythique. Celui de Thèbes se nomme Cadmos.
La fondation légendaire de Thèbes est la conséquence de l'enlèvement d'Europe par Zeus, jeune princesse phénicienne que le roi des dieux enleva en prenant la forme d'un taureau. Son père envoya à sa recherche ses trois fils, Cadmos, Phénix et Cilix. Ne la retrouvant pas, ils s'établirent en différents lieux de la Grèce. L'aîné, Cadmos, s'installa en Thrace, puis à Rhodes. Après de nombreuses mésaventures, il édifia la ville qui, avant d'être nommée Thèbes, fut appelée Cadmée.
Les malheurs qui ont nourri le cycle thébain commencent avec Laïos, père d'OEdipe, héritier du trône thébain, en bas âge à la mort de son père. Chassé de la cité à sa majorité, Laïos trouve refuge à la cour de Pélops, roi de Mycènes, qui lui confie son fils Chrysippe, que Laïos enlève et viole. Pélops appelle alors sur Laïos et sur Thèbes la malédiction d'Apollon, et les catastrophes vont s'accumuler : Laïos sera tué par son fils et sa lignée souillée par l'inceste que ce fils commettra avec sa mère. Deux crimes entre tous les crimes.
Le cycle thébain s'achèvera sur l'épisode des Épigones, les « descendants », qui se lanceront dans une nouvelle guerre.
Violence et passions, assassinats, malédictions, fatalités inexorables. Il y avait là de quoi nourrir de grandioses tragédies, et les auteurs ne s'en sont pas privés.
Publiée pour la première fois en 1863, la Vie de Jésus d'Ernest Renan rencontra aussitôt dans toute l'Europe un succès considérable.
Renonçant à une démarche mystique ou fidéiste, Renan se proposait de reconstituer avec exactitude la vie et le caractère de l'homme Jésus, tel qu'il vécut au début de notre ère en Palestine. Utilisant les Évangiles comme des sources parmi d'autres, mettant en lumière leurs concordances et leurs divergences, les soumettant à un minutieux travail de critique historique, élaguant du corpus testamentaire les adjonctions tardives et, surtout, s'affranchissant des dogmes, Renan écrivait ainsi la première " biographie ", au sens moderne du terme, de Jésus.
Une biographie admirable, écrite dans une langue étincelante, et qui constituait le premier volume de sa monumentale Histoire des origines du christianisme. En dépit de la sympathie profonde et du respect que Renan manifeste à l'égard de son sujet, sa Vie de Jésus fit scandale dans les milieux catholiques conservateurs de l'époque, et lui coûta sa chaire d'hébreu au Collège de France. Il paraissait alors sacrilège qu'une démarche strictement historique - quel que fût son sérieux - fût appliquée à ce qui procédait de la foi.
Hostilité de principe et blocages obscurantistes qui nous semblent aujourd'hui bien saugrenus. Le travail de Renan a traversé le temps et survécu à ses détracteurs. Ce livre éblouissant, dont plusieurs générations de lecteurs, chrétiens ou athées, ont nourri leur réflexion, demeure aujourd'hui le mieux documenté, le mieux étayé et le plus honnête de tous ceux qui, à sa suite, ont abordé ce sujet essentiel.
Il est donné ici dans sa version intégrale.
Faites l'amour pas la guerre. Au Ve siècle avant J.-C., en pleine guerre du Péloponnèse, Aristophane imagine un mot d'ordre encore plus efficace : ne faites pas l'amour et la guerre s'arrêtera. Une Athénienne audacieuse, Lysistrata, convainc les femmes des cités grecques de mener une grève du sexe. Un même aiguillon bande alors le désir des hommes, unis face à l'abstinence de leurs épouses.
Tour à tour tendres ou résolument obscènes, les rapports hommes-femmes sont pour Aristophane l'occasion de laisser libre cours à son inventivité langagière. Cette nouvelle traduction redonne au texte sa vivacité et sa crudité originelles. Le sort d'Athènes dépend soudain de la transparence d'une petite robe jaune...
Pensées pour moi-même est le journal intime, dans son expression la plus sensible, d'un empereur romain qui fut aussi un des plus grands tenants du stoïcisme antique.
Pline l'Ancien fut l'un des esprits les plus curieux de son temps. Son Histoire naturelle constitue une extraordinaire encyclopédie des connaissances de l'époque. Du tilleul au cyprès, de l'olivier au cerisier, le chêne, le pin et le sureau, il nous convie à une promenade salutaire dans les vergers de l'Antiquité, et dans les forêts riches en remèdes et en recettes de santé.
Né en 23 après J.-C., mort en 79, Pline l'Ancien fut l'un des esprits les plus curieux de son temps. Son Histoire naturelle constitue une extraordinaire encyclopédie des connaissances de l'époque. Du tilleul au cyprès, de l'olivier au cerisier - en passant par le laurier-rose, l'orme, le chêne, le platane, le pin et le sureau -, il nous convie à une promenade salutaire dans les vergers de l'Antiquité, et dans les forêts riches en remèdes et en recettes de santé. Ce volume propose une nouvelle traduction des livres XXII, XXIII et XXIV de l'Histoire naturelle.
La pharmacopée écolo est à la mode, et Pline en est le précurseur. Il fait de son jardin un véritable dispensaire, nous renseignant avec un éclairage rafraichissant sur la vie antique. La civilisation romaine maîtrisait la flore, la nommait et la consommait à la source: elle n'oubliait pas les bienfaits de la nature quand son empire était au plus fort.
La pharmacopée écolo est à la mode, et Pline en est le précurseur. Il fait de son jardin un véritable dispensaire, nous renseignant avec un éclairage rafraichissant sur la vie antique. La civilisation romaine maîtrisait la flore, la nommait et la consommait à la source: elle n'oubliait pas les bienfaits de la nature quand son empire était au plus fort. Ce volume est une nouvelle traduction du livre XX de l'Histoire naturelle.
Le traité sur l'amitié - de Amicitia - qu'on trouvera ici dans une traduction nouvelle, est un des derniers textes de Cicéron. Pour le célèbre avocat romain, l'amitié est le bien fondamental : « Je me demande, écrit-il, si, à part la sagesse, les dieux ont donné aux hommes quelque chose de meilleur ».
Comment choisir ses amis ? Comment les mériter ? Comment les garder ? Sur tous ces points, les réflexions de Cicéron n'ont pas pris une ride.
Quels sont, au fin fond de nous-mêmes, les inclinations funestes, les troubles de l'âme ou penchants détestables qui nous empêchent d'être heureux ? Comment et pourquoi sommes-nous consumés par nos passions ? C'est à la définition du souverain bien mais aussi des illusions qui nous éloignent que Cicéron s'attache ici.
Oeuvre et chef-d'oeuvre de pleine maturité, les Tusculanes parachèvent en quelque sorte l'enseignement du grand stoïcien romain.
Attachons-nous, soutient Épictète, à distinguer ce qui dépend de nous de ce qui n'en dépend pas.
La liberté et le bonheur commencent par l'intelligence de ce partage. Né à Hiérapolis vers l'an 50 avant Jésus-Christ, ancien esclave, Épictète fut, avec Marc Aurèle, le stoïcien qui exerça l'influence la plus profonde sur la morale occidentale. On trouvera ici dans une traduction élégante l'intégralité du Manuel et un choix des Entretiens.
« C'est un livre de bonne foi, lecteur. Il t'avertit dès l'entrée que je ne m'y suis proposé aucune fin que domestique et privée. Je n'y ai eu nulle considération de ton service, ni de ma gloire. Mes forces ne sont pas capables d'un tel dessein. Je l'ai voué à la commodité particulière de mes parents et amis : à ce que m'ayant perdu (ce qu'ils ont à faire bientôt) ils y puissent retrouver certains traits de mes conditions et humeurs, et que par ce moyen ils nourrissent plus entière et plus vive la connaissance qu'ils ont eue de moi. Si c'eût été pour rechercher la faveur du monde, je me fusse mieux paré et me présenterais en une marche étudiée. Je veux qu'on m'y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention [effort] ni artifice : car c'est moi que je peins. Mes défauts s'y liront au vif, et ma forme naïve [naturelle], autant que la révérence publique me l'a permis. Que j'eusse été entre ces nations qu'on dit vivre encore sous la douce liberté des premières lois de nature, je t'assure que je m'y fusse très volontiers peint tout entier et tout nu. Ainsi, lecteur, je suis moi-même la matière de mon livre : ce n'est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et vain. Adieu donc. » de Montaigne, ce 1er mars 1580.
Composé plusieurs siècles avant notre ère, Le Chant du Bienheureux - qui fait partie du Mahâbhârat - a connu une extraordinaire diffusion et conserve aujourd'hui encore toute son importance dans la pensée indienne.
La traduction précise et claire d'Alain Porte permet de redécouvrir ou de découvrir un incontestable chef d'oeuvre.
Seuls les sots, affirme Cicéron, se lamentent de vieillir. À chaque âge ses vertus et ses plaisirs. En vérité, c'est bien l'art de vieillir qu'il s'agit de réapprendre si l'on veut avancer dans la vie sans aigreur ni regrets.
Rédigé en 44 av. J.-C., le fameux traité sur la vieillesse - Cato Maior, de Senectute - connut un succès considérable qui ne s'est jamais démenti.
Les quatre traités réunis ici - Avoir beaucoup d'amis ?, Ne pas confondre le flatteur et l'ami, Tirer profit de ses ennemis, Écouter - ont pour thème la relation à l'autre et la bonne façon de communiquer avec lui.
Pour ce qui est des préceptes de gouvernement, on peut faire confiance à l'homme qui, sachant gagner les bonnes grâces des puissants, a su éliminer ses ennemis, accéder à la première place et la conserver pendant deux règnes, jusqu'à sa mort.
On trouvera donc en ce Bréviaire - suite de maximes et de prescriptions qui jalonnent l'action de l'homme public - une « leçon pragmatique » qui peut, encore aujourd'hui, constituer le vade-mecum de tout homme de pouvoir.
Les livres II et III des Tusculanes sur la souffrance ont traversé les âges.
Cette réflexion est un baume de sagesse pour notre mal de vivre.
Avec cynisme, Quintus Cicéron montre à son frère Marcus Tullius, candidat au consulat, les « ficelles » d'une campagne efficace. On a joint à ce traité une lettre de Marcus Tullius à son frère sur l'art de gouverner une province.
Né à Madaure, l'actuel Mdaourouch, en Algérie, dans la seconde moitié du iie siècle de notre ère, Apulée, écrivain fécond, brillant conférencier itinérant, s'affirme lui-même comme " philosophe platonicien ", et ses contemporains le reconnaissent comme tel. Il passe son enfance à Carthage, où il reçoit une première éducation et termine ses études à Athènes.
Il voyage ensuite en Asie Mineure et séjourne à Rome, où il noue des amitiés dont il se prévaudra par la suite. Ces années d'études et de voyages voient aussi l'entrée d'Apulée dans la carrière de conférencier qui fera de lui une des gloires de l'Afrique romanisée.
Son roman, les Métamorphoses, qui lui vaudra la renommée littéraire, est une oeuvre d'autant plus précieuse qu'elle constitue le second - et dernier - témoignage de la prose antique de fiction, après le Satiricon de Pétrone.
Les Métamorphoses nous sont parvenues dans leur intégralité. En onze livres, le roman raconte les mésaventures du héros narrateur, Lucius, qui, désireux de connaître les mystères de l'au-delà, décide de séduire Photis, une servante de son hôte experte dans l'art magique. À la suite d'une erreur de la magicienne, il se retrouve transformé en âne au lieu de l'oiseau qu'il rêvait d'être. Pour recouvrer forme humaine, il lui faudra manger des roses. Il passe alors de main en main, et ses souffrances culminent quand son dernier maître décide de l'accoupler à une femme condamnée aux bêtes dans le cirque de Corinthe. Refusant de se déshonorer par cet acte sexuel public, Lucius-âne trouve la force de fuir jusqu'à la plage de Cenchrées, où il adresse une prière à la lune. C'est Isis qui lui répond, et le sauve : il trouve enfin des roses lors de la fête de la navigation consacrée à la déesse. À la fin du roman, Lucius recouvre forme humaine et, converti aux mystères d'Isis et d'Osiris, se fait prêtre de ce culte oriental.
Par sa structure, ce roman est l'ancêtre des romans " picaresques ", oeuvres où le héros est un aventurier solitaire que ses tribulations mettent en contact avec divers milieux - marginaux (brigands, prêtres syriaques), ou populaires (artisans, esclaves, paysans, meuniers) -, et qui raconte lui-même ses aventures.
Une réflexion philosophique et politique écrite en 1576. Ce texte pose la question de la légitimité de toute autorité sur une population et essaie d'analyser les raisons de la soumission de celle-ci (rapport domination-servitude).
Au chapitre 28 du premier livre des Essais - De l'amitié -, Montaigne prétend que sa suffisance ne va pas si avant que d'oser entreprendre un tableau riche, poli et formé selon l'art , et qu'il s'est avisé d'en emprunter un d'Étienne de La Boétie, qui honorera tout le reste de cette besogne .
Cette besogne n'étant rien de moins que Les Essais, on est en droit de penser qu'outre les devoirs d'amitié Montaigne manifestait pour le texte de son ami assez de considération pour avoir eu un temps l'idée de l'introduire au beau milieu de son grand oeuvre.
Cette Servitude volontaire, la Boétie l'écrivit par manière d'essai en sa première jeunesse (dix-sept ans) à l'honneur de la liberté contre les tyrans .
Jugeant que ce texte avait été modifié et publié par ceux qui cherchent à troubler et changer l'état de notre police sans se soucier s'ils l'amenderont [les protestants] , Montaigne s'est dédit de le loger ici pour lui substituer un autre ouvrage de son ami, produit en cette même saison de son âge plus gaillard et plus enjoué : les vingt-neuf sonnets intégrés au chapitre 29 du premier livre des Essais - pour Madame de Gramont -, laquelle allait devenir la maîtresse d'Henri IV. Mais le sort qui avait empêché l'introduction de La Servitude volontaire dans Les Essais va de même, dans la première réédition, faire disparaître les sonnets de l'oeuvre de Montaigne. On les trouvera en annexe à cette édition de La Servitude.
Également en annexe, nous proposons la lettre que Montaigne écrivit à son père sur la mort de La Boétie, lettre qui est un des chefs-d'oeuvre de la littérature épistolaire
La Germanie Tacite Traduit du latin et présenté par Patrick Voisin Tacite alterne ici les sentiments de répulsion et d'admiration qu'il éprouve à l'égard des Germains. Au-delà de la fresque qu'il brosse de la Germanie et des Germains, il réussit par contraste un portrait de Rome et des Romains. Dans cet incessant va-et-vient entre Soi et l'Autre, deux lectures de La Germanie sont alors possibles, et la leçon de Tacite reste d'actualité.
Quatrième de couverture Trésor de sagesse populaire, les Fables d'Ésope ont connu un vif succès au cours des âges. La Fontaine, en y puisant largement - La Cigale et la fourmi, Le Corbeau et le renard, etc. -, a rejeté leur auteur dans l'ombre, et c'est dommage car toutes méritent d'être lues.
La traduction nouvelle de Claude Terreaux redonne à chacune de ces pièces le charme qui, dans l'original, tient à la concision.
« Quelle bonne idée que cette retraduction des Fables d'Ésope. Cela n'avait pas été réalisé depuis 1927. Comment avons-nous pu nous passer de tant d'humour, d'ironie, de sagesse ? Une lecture qui coule de source, un bouquin joyeux que réclame votre bibliothèque. » - Christian Le Guillochet
Au XVIe siècle, l'oeuvre majeure de Rabelais (Gargantua, Pantagruel, Troisième Livre, Quatrième Livre et Cinquième Livre) a été publiée sur une durée d'environ trente ans, de Pantagruel (1532) à l'édition posthume du Cinquième Livre (1564).
L'édition Arléa se présente ici sous le titre Les Cinq Livres, auxquels fait suite, un très bref ouvrage, la Pantagruéline Pronostication, almanach humoristique parodiant les très nombreuses prophéties du temps (Nostradamus est un contemporain de Rabelais).
Arléa avait publié en 1999 une édition des seuls Gargantua et Pantagruel, « en français moderne », qui n'était qu'un remaniement de l'orthographe. Avec le temps, les lecteurs capables de lire la langue du XVIe siècle (même ainsi aménagée) étant de moins en moins nombreux, Les Cinq Livres présentés ici sont donc, cette fois, purement et simplement traduits (vocabulaire, syntaxe, ponctuation, disposition...), dans une unique et constante exigence : aboutir à un texte respectueux de la grammaire et du dictionnaire de notre temps, tout en respectant également la fidélité au texte original - fidélité qui n'exige en rien la littéralité.
Il s'agit donc d'un Rabelais rendu accessible aux non spécialistes, à tout lecteur diligent, qui permet de comprendre, grâce à l'intelligence du texte, pourquoi cette oeuvre a traversé les siècles et s'est répandue dans tous les pays.
Rendre Rabelais accessible, c'est d'abord faire litière de tous les lieux communs qui empoisonnent l'image de ce moine, médecin et écrivain.
Aujourd'hui, en effet, l'épithète de « rabelaisien » n'évoque le plus souvent que banquets, libations, beuveries, ébriétés triviales, gaudrioles, chansons à boire et goinfreries... Or, une fois la lecture rendue plus fluide, la compréhension du texte devenue plus aisée, on découvre un homme bien loin de l'image qu'il a chez nombre de nos contemporains.
On connaît, certes, son érudition encyclopédique, ses talents de médecin qui, partout où il exerça, furent reconnus par ses pairs, sa curiosité universelle, sa haine des hypocrites de tout poil, son indépendance envers les autorités, sa foi « évangélique », rebelle aux dogmes, son humour, voire sa gaieté, mais on découvre en le lisant - et en le comprenant - des qualités autres, des qualités qui sont l'apanage des grands hommes de tous les temps : un pacifisme affirmé, un amour de l'humanité et, surtout, cette bonté sans laquelle, selon Montaigne, toute autre science est inutile à celui qui ne la possède pas.
Cette édition étant principalement destinée à des lecteurs peu familiers de la littérature de la Renaissance et de Rabelais en particulier, la traduction ne pouvait suffire ; c'est pourquoi le texte est accompagné de très nombreuses notes infrapaginales, concernant chaque emprunt de Rabelais (citation traduite avec précisions sur l'auteur et l'oeuvre), chaque personnage célèbre (avec courte biographie).
Citoyen de l'Europe avant la lettre, Érasme, né à Rotterdam, étudie tout jeune à Paris, apprend le grec à Oxford, revient en France, se rend en Italie, obtient la dispense de ses voeux monastiques, ce qui lui permet de vivre une vie d'humaniste voyageur, en témoin engagé de la vie intellectuelle de son temps, au coeur des débats religieux, philosophiques et linguistiques (il choisit d'écrire en un latin d'une grande pureté, mais en un latin vivant, qui intègre les apports du Moyen Âge). Sacré «prince de l'humanisme» par les siens, puis modèle pour Montaigne, Descartes et Leibniz, Érasme est le premier à témoigner à ce point d'un esprit européen, qui le pousse à mener inlassablement, sa vie durant et d'oeuvre en oeuvre, une «guerre contre la guerre» ; à exhorter empereurs, rois et princes, grands et notables, évêques, prêtres et moines à travailler, chacun à sa place, à l'enterrement des conflits qui ravagent l'Europe depuis des années, afin d'établir une paix définitive. Tel est l'enjeu de ce véhément Appel de la Paix (1516). S'adressant à nous à la première personne, la Paix est à la recherche d'un lieu où se réfugier, se mettre à couvert de la violence. Mais partout, l'homme, qui a pourtant reçu le message de l'Ancien Testament et celui du Christ, se montre violent envers son semblable. Nulle part ne règne l'allié véritable de la Paix : le souci du bien commun.
Outre les Dialogues des courtisanes, ce livre contient un autre texte de Lucien, Toxaris, et un texte du Pseudo-Lucien, Les Amours.
L'Antiquité n'a jamais cessé de s'interroger sur le plaisir en ses formes diverses et ses audaces. On verra que Lucien le fait ici avec une fraîcheur dont notre époque est incapable. Vaut-il mieux aimer les femmes ou les garçons ? Quels conseils utiles convient-il de donner à une courtisane qui entend briller dans les jeux de l'amour ?
La traduction résolument moderne - et fidèle - de Pierre Maréchaux permet un regard nouveau sur les moeurs amoureuses, les roueries des courtisanes, et les désirs sans tabous des hommes et des femmes de l'Antiquité.