Le premier chef d'oeuvre de la littérature grecque et européenne. L'Iliade raconte le siège de Troie par les armées grecques, qui dura dix ans. L'oeuvre a nourri vingt siècles de littérature et d'art. L'abondance des personnages, le romanesque des situtations, les nombreuses tragédies que renferme l'épopée, l'alliance des dieux et des hommes, les leçons politiques, la violence des conflits, la beauté des scènes, la poésie font la richesse d'une oeuvre de près de 15 000 vers qui se lit sans reprendre haleine.
"Certes, la Déesse Kalypsô m'a retenu dans ses grottes profondes, me désirant pour mari ; et Kirkè, pleine de ruses, m'a retenu dans sa demeure, me voulant aussi pour mari ;
Mais elles n'ont point persuadé mon coeur, tant rien n'est plus doux que la patrie et les parents pour celui qui, loin des siens, habite même une riche demeure dans une terre étrangère.
Mais je te raconterai le retour lamentable que me fit Zeus à mon départ de Troiè." Il fallait un poète comme Leconte de Lisle pour traduire les chants homériques : leur rendre leur âpreté comme leur éclat, leur antique mesure comme leur fertilité féconde. Et c'est en héritier de ces rapsodes qui chantèrent autrefois les aventures d'Ulysse, qu'il a restitué cette histoire millénaire.
" pauline était vêtue de brun avec une petite collerette d'un blanc scrupuleux et d'une égalité de plis vraiment monastique.
Ses beaux cheveux châtains étaient lissés sur ses tempes avec un soin affecté ; elle se livrait à un ouvrage classique, ennuyeux, odieux à toute organisation pensante : elle faisait de très petits points réguliers avec une aiguille imperceptible sur un morceau de batiste dont elle comptait la trame fil à fil. la vie de la grande moitié des femmes se consume, en france, à cette solennelle occupation.
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Alors que M. Flochardet ramène de pension sa fille unique de huit ans, Diane, un accident sans gravité les contraint à passer une nuit au château de Pictordu, abandonné et en partie en ruines. Ce lieu a la réputation d'être hanté : est-il vraiment gardé par la mystérieuse «Dame au voile», dont Diane croit avoir entendu l'invitation à entrer après l'accident?
Un conte enchanteur, un merveilleux portrait d'enfant par l'auteur de La petite Fadette.
Berry, début du XIXe siècle. Landry et Sylvinet sont jumeaux. Ils s'adorent et à quinze ans n'ont jamais été séparés. Pourtant Landry doit aller travailler à la ferme voisine. Et il tombe amoureux de Fadette que tout le village considère comme un peu sorcière. Landry et Fadette parviendront-ils à vivre leur amour au grand jour malgré les préjugés des paysans et la jalousie de Sylvinet ?
C'est à Venise que j'ai rêvé et écrit ce roman.
J'habitais une petite maison basse, le long d'une étroite rue d'eau verte, et pourtant limpide, tout à côté du petit pont dei Barcaroli. Je ne voyais, je ne connaissais, je ne voulais voir et connaître quasi personne. J'écrivais beaucoup, j'avais de longs et paisibles loisirs, je venais d'écrire Jacques dans cette même petite maison. J'en étais attristée. J'avais dessein de fixer ma vie alternativement en France et à Venise.
Si mes enfants eussent été en âge de me suivre à Venise, je crois que j'y eusse fait un établissement définitif, car, nulle part, je n'avais trouvé une vie aussi calme, aussi studieuse, aussi complètement ignorée. Et cependant, après six mois de cette vie, je commençais à ressentir une sorte de nostalgie dont je ne voulais pas convenir avec moi-même. Cette nostalgie se traduisit pour moi par le roman d'André.
« Sylvie » nous mène au coeur de la géographie nervalienne et de son univers mental : noms de villages et de jeunes filles en fleurs, rondes et déguisements, initiation amoureuse et faux mariage, chansons populaires et vieilles légendes, tout fait ressurgir le passé tel qu'on le rêve : la résurrection du souvenir est aussi importante que son contenu. Nerval est à la poursuite d'une image, celle d'une actrice belle comme le jour et pâle comme la nuit. Tout se brise et se recompose perpétuellement à partir d'un feu primordial où naîtraient les âmes. Il n'y a pas d'ordre, pas de hiérarchie, le monde extérieur et le monde mental n'ont plus de frontière, ni d'ailleurs l'érudition qui truffe ces récits.
La pensée est toujours soutenue par le chant : c'est pourquoi, non seulement à cause des thèmes (et des femmes aimées), mais à cause de la recherche de la poésie pure, Nerval a voulu annexer Les Chimères à son recueil, dont elles sont le sommet et la conclusion.
Entrer dans la province de La Comédie humaine, c'est accepter de sillonner un territoire déconcertant, au temps ralenti et aux passions concentrées.
À côté des vieux notaires, des aristocrates mélancoliques ou des femmes cloîtrées, à côté de l'ennui et des commérages, il faut s'attendre à être surpris par les tragédies les plus sombres, comme celle d'un emmuré vivant à Vendôme (La Grande Bretèche, dans Autre Etude de femme) ou la mort tragique du fils Minoret, dans Ursule Mirouët. Quant au père d'Eugénie Grandet, c'est une sorte d'ogre. Il dévore tout, les autres, la terre et l'argent des autres.
Eugénie, elle, est riche et charitable, mais enfermée dans sa tristesse, à l'image de sa maison froide et sombre.
Un champi, c'est un enfant abandonné dans un champ. Un champi suscite la crainte et la méfiance des paysans. Un champi a mauvaise réputation. François est un champi élevé par sa nourrice Zabelle. Mais Cadet Blanchet, le meunier chez qui elle loge, l'oblige à s'en séparer. Le jeune garçon est alors recueilli par Madeleine, une femme au grand coeur qui n'est autre que l'épouse de... Cadet Blanchet. Avec l'aide de Zabelle, elle le nourrit et l'instruit en cachette. Petit à petit, une relation particulière va unir François à sa mère adoptive.
Né du drame de 48, les maîtres sonneurs est celui des romans champêtres qui évoque avec le plus d'ampleur les trésors des sociétés rurales, leurs croyances occultes, leurs rites d'initiation, leurs traditions secrètes.
Deux pays, deux cultures : le berry et le bourbonnais, le chêne et l'épi, la plaine et la forêt. ici la sagesse des paysans de la vallée noire, là, les " bûcheux " et les muletiers de combrailles, le don de l'imaginaire et le risque du rêve.
Roman de l'une de ces corporations itinérantes, celles des joueurs de cornemuse, jadis constituées en associations quasi maçonniques, les maîtres sonneurs disent aussi l'histoire d'un pauvre enfant du plat pays, joset l' " ébervigé ", l'idiot dont la musique des sonneurs de la forêt fera un elu, l'incarnation même du génie populaire.
Ce roman (1833) est inspiré, moins par la vie que par la personne de george sand.
L'héroïne est une femme d'action, mais dévorée du démon de l'analyse, et dont le charme opère sur bien des hommes : le poète sténio (on songe à musset), l'ancien aventurier converti, trenmor, l'ermite magnus. lélia cherche la paix en devenant l'abbesse d'un couvent. sténio l'y retrouve et c'est le drame. george sand distinguait elle-même dans son livre une question psychologique, une question sociale (la femme dans la société), la poésie des personnages, le style qui traduit cette poésie.
Lélia, ajoutait-elle, signifie la déception, la souffrance, le coeur défiant et desséché, le désespoir. - sténio signifie l'espérance, la confiance dans l'avenir, l'amour. l'auteur apporte une philosophie, celle du désespoir lucide, au service d'un grand livre.
À soixante-huit ans, George Sand invente, pour amuser et instruire ses petites-filles, une dizaine de contes merveilleux. Au dire de la grand-mère, la nature est un monde peuplé d'esprits, dans lequel, secrètement, les montagnes s'animent (Le Géant Yéous), les nuages chantent (Le Nuage rose), les grenouilles et les fleurs conversent (La Reine Coax, Ce que disent les fleurs)... Même les statues et les tableaux, dans Le Château de Pictordu, prennent vie... Autant de voix que seuls les enfants, véritables héros de ces contes d'apprentissage, peuvent entendre : Emmi, le petit gardeur de cochon qui un jour disparaît après s'être approché d'un arbre réputé maléfique (Le Chêne parlant) ; ou encore le craintif Clopinet qui, fuyant son ogre de patron, finit par prendre son envol en se changeant en oiseau (Les Ailes de courage)...
Edition enrichie (Préface, notes, dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)En 1823, le comte de Villepreux, qui souhaite restaurer les boiseries de sa chapelle, engage le père Huguenin et son fils Pierre, qui vient tout juste d´achever son Tour de France. A peine les travaux commencés, le vieux menuisier se blesse et, pour le remplacer, Pierre part chercher un de ses compagnons : son ami Amaury le Corinthien qui, comme lui, rêve d´un monde fraternel et fondé sur l´égalité. Mais justement, ce n´est qu´un rêve, et quand Pierre s´éprendra d´Yseult de Villepreux, il découvrira que le libéralisme du comte est un leurre.
En 1840, lorsque George Sand fait paraître Le Compagnon du Tour de France, l´histoire dont elle fait le récit et qui se déroule près de vingt ans plus tôt est rétrospectivement marquée du désenchantement que les attentes déçues de la révolution de 1830 ont fait naître.
Et cependant, ce roman socialiste, qui doit beaucoup aux idées de l´utopiste Pierre Leroux et au Livre du compagnonnage d´Agricol Perdiguier, ce roman est celui de l´espérance. Il se peut que Pierre Huguenin connaisse la mélancolie : il la dépasse dans un rêve prophétique qui nous donne à comprendre que pour la romancière aussi l´Histoire est perfectible.
En 1834, George Sand entame un périple de trois ans à travers l'Italie, la France et la Suisse. De la correspondance qu'elle entretient alors avec ses proches - Alfred de Musset, Franz Liszt, Rollinat... - naîtront les Lettres d'un voyageur. De «Venise la rouge», avec son petit peuple, à la vallée de Chamonix, en passant par le château de Valençay, l'évocation pittoresque des lieux s'entremêle à des réflexions de tout ordre. Diatribe contre Talleyrand, excursion dans l'oeuvre de Lavater, biographie fantaisiste de son vieil ami Jules Néraud, dit «le Malgache», récit au jour le jour de ses espoirs et de ses désillusions... Nombreuses sont les surprises que l'auteur réserve à ceux qui s'aventurent dans les confidences de ses lettres. Plus que les paysages, c'est son âme que George Sand peint ici: «Ne lis jamais mes lettres avec l'intention d'y apprendre la moindre chose sur les objets extérieurs: je vois tout au travers de mes impressions personnelles.»Présentation, chronologie et bibliographie par Henri Bonnet
Les "Légendes Rustiques", texte injustement méconnu de la célèbre George Sand, font partie de ces livres qui parlent à un pan de notre esprit que nous pensions endormi: cette petite part de nous-mêmes que nous combattons la nuit, au moment d'éteindre la lumière, celle-là même qui nous fait entendre un pas dans l'escalier, un grincement sur le plancher ou le gémissement d'une âme tourmentée. En faisant le tour des histoires paysannes du Berry, George Sand dépeint quelque chose que l'on retrouve des confins de l'Himalaya aux déserts de l'Afrique, en passant par la banquise des Inuits: la peur de l'inconnu, de l'immatériel, de l'étrange. Histoires de diables, de fantômes, de moines sanguinaires, tout est ici prétexte à l'épouvante, notamment au travers des très belles illustrations de Maurice Sand. Pour la première fois en numérique, vous trouverez également quatre légendes annexes intégrées postérieurement à l'édition originale. Vous ne pourrez plus jamais vous promener sereinement au clair de lune.
George Sand écrivit de nombreuses nouvelles, genre alors à la mode, et qui sont bien moins connues que ses romans.
Elles ont été souvent le fruit de commandes et furent destinées à être publiées dans des revues. On y retrouve les thèmes favoris de l'écrivain, présentés toujours très clairement dans le cadre resserré qu'exige un genre court. George Sand y parle d'art, d'amour et de questions sociales.
Le devoir de l'orateur est de pouvoir parler sur toutes les questions de l'ordre civil qui sont réglées par les coutumes ou par les lois, en se conciliant, autant qu'il est possible, l'assentiment des auditeurs.
Il y a trois genres de causes que l'orateur doit embrasser, le démonstratif, le délibératif et le judiciaire. Le démonstratif est consacré à louer ou à blâmer une personne déterminée ; le délibératif, qui suppose une consultation, a pour but de conseiller ou de dissuader ; le judiciaire, qui repose sur une controverse, renferme l'accusation ou l'attaque, et la défense. Nous allons indiquer à présent les conditions indispensables pour être orateur.
Nous montrerons ensuite comment il faut traiter ces trois genres de causes.
Et pourtant la fortune laisse dans l'ombre ceux même qui combattent, tant qu'ils n'ont pas touché le but suprême ; c'est elle qui donne les succès et les revers ; souvent la ruse du faible suffit à renverser le fort. Vous savez comment Ajax baigna de sang ses mains valeureuses, lorsque, au déclin de la nuit, il se perça de son glaive, et couvrit de honte tous les enfants des Grecs accourus au siège de Troie ; Homère cependant l'a rendu fameux parmi les hommes, Homère a exalté ce grand courage, et, de l'autorité de ses divins poèmes, l'a recommandé aux chats des poètes à venir. Les beaux vers ont une voix immortelle, et par eux les grandes actions brillent d'un éclat éternel sur la terre féconde, et franchissent les mers.