Les Géorgiques de Virgile, traduit par Maurice Chappaz et Eric Genevay.
Avertissement de Maurice ChappazPostface de Marguerite Saraiva-Nicod [...] C´est ce qui arrive au lecteur de Corinna Bille. Il s´avance, porté par le mouvement d´un récit, d´une description, d´une suite de poèmes, dans un monde où le réel et l´imaginaire, l´onirique et le fantastique se mêlent avec un naturel parfait. mais soudain une phrase, un poème, font éclater la surface familière. Les choses, les êtres, le vécu des hommes, acquièrent une dimension d´un autre ordre, entre eux apparaissent des rapports bouleversants.
" Une oeuvre extraordinairement féconde. La fable à elle seule est une trouvaille : un match entre Sion la divine (la Judée, ses Prophètes, ses Rois, ses Juges, ses Apôtres, tous les géants de la Bible) et Sion la bovine (les colosses de sa légende, de son histoire mais aussi ses pantins et ses traîtres vivants ou morts), la descente de Dieu en Valais, terre qu'Il avait élue et qu'Il vomit aujourd'hui... Chappaz a inauguré dans notre pays la grande poésie satirique. " Philippe Jaccottet " Ce grand délire poétique du folklore. Sous ses apparences rabelaisiennes, somptueuses de fête chrétienne-païenne, le Match est un livre de puissante amertume et de refus abrupt. Cri tourmente, fou rire baroque, sarcasme en forme de tumultueux poème. Match entre la vraie et la fausse vie. " François Nourissier de l'Académie Goncourt.
Préface: Chandolin avant Chandolin, de S. C. BilleSuivi de: Chandolin, village du souffle, préface de Maurice Chappaz (1970)Quatrième de couverture: Sabot de Vénus, Cypripedium calceolus (Pianelle della Madonna, Frauenschuh), Orchidacée. Grand labelle jaune formant une poche rappelant une chaussure. Vivace très rustique. Vit en forêt. Très rare, elle est protégée. Peut être cultivée mais est une espèce assez difficile à acclimater. Quand Grégoire déterre un plant, il regarde dans quel sens de la pente il est, de quel côté vont les racines, si c'est vers le sud, le nord, l'est ou l'ouest, et il le remet en terre comme avant. Ainsi l'arbre prend bien. Grégoire est très fier de ses succès, inégalés au village, et de son statut de chef. Mais parviendra-t-il à s'approprier Bara, frêle boiteuse venue d'une régions sans relief, femme mystérieuse attirant les hommes comme des mouches, considérée par certains comme « la plus forte » malgré sa fragilité?
NouvellesPréface de Pierre Jean Jouve
Les Idylles de Théocrite, traduit par Maurice Chappaz et Eric Genevay
Récits de voyage284 pagesQui ne connait pas les délicieux croquis de l´humoriste genevois, riches en traits savoureux ? Un classique de la littérature romande, avec des illustrations d´origines.Quatrième de couverture: Un adjectif revient toujours quand on parle de Topffer: délicieux. Il est vrai que c´est un délice de déguster ses croquis pleins de drôlerie, de bonhomie, de légèreté. Il réussit la gageure d´allier dans ses relations de voyages le réalisme et la fantaisie. Certes, sa vision est empreinte de romantisme, ce qui transforme en épopée mains épisodes d´un itinéraire somme toute banal. C´est là le charme d´un Topffer: cet art de grossir le trait sans le dénaturer, d´ironiser sans grimacer.On retrouve les mêmes qualités dans ses dessins. la verve du caricaturiste ne prend jamais le pas sur la fidélité de l´observateur.En nous offrant la saveur d´une oeuvre rétro qui n´a rien perdu de sa vivacité, les Derniers voyages en zigzagrévèlent le subtil métier d´un conteur sûr de ses effets.
Voyages en zigzag à travers la Suisse, mais aussi dans le temps! Un temps où les touristes louaient chars à bancs, bateaux, porteurs de sacs, où des gamins loqueteux encerclaient les voyageurs, où l´on couchait deux par lit dans des auberges souvent rudimentaires, dont la cuisine était parfois d´une frugalité ou d´une rusticité toutes spartiates: omelettes transparentes ou canards des Alpes à la chair quartzeuse, attrapés à l´aide d´un appât de cristal de roche! Topffer dixit!Toutefois, l´humour bon enfant de l´auteur et de sa troupe d´excursionnistes triomphe de tous les aléas d´un voyage si aventureux. Et la satire parfois piquante pimente ces récits de l´époque héroïque du tourisme en Suisse. Topffer y dénonce (déjà!) la cherté des vivres, la rapacité des taverniers, la témérité des cochers, l´humeur lunatique des guides. Mais il loue la vaillance de ses compagnons de route, aînés aux jarrets d´acier, et « touristicules » novices doués d´un sempiternel et dispendieux appétit!Tout cela compose une épopée primesautière, agrémentée des dessins vifs et délicieux de l´auteur, dont le talent de caricaturiste accompagnait les dons de conteurs.Comme le premier volume, ce tome II des Derniers voyages en zigzag est la reproduction exacte, avec tout son charme rétro, de l´édition originale publiée en 1919 par la Librairie A. Jullien, éditeur à Genève.
Correspondance inédite de S. Corinna Bille avec ses parents Edmond et Catherine Bille, écrite entre 1923 et 1958.
Au moment où le vannier Besson arrive au village, chacun se morfond dans ses chagrins et ses soucis quotidiens. Grâce à son écoute et à ses observations, il réveille peu à peu la communauté en lui apportant de petites touches de bonheur, puis disparaît lorsque les villageois sont en fête.Chef-d´oeuvre chantant le personnage du vannier, figure emblématique de l´écrivain, Passage du poète est l´un des romans les plus lumineux de C. F. Ramuz.
Avec cet ouvrage, le lecteur peut enfin, grâce aux index des oeuvres et des peintres, se rendre au Louvre et découvrir les mêmes tableaux au travers des yeux de Ramuz.Textes inédits rédigés par Ramuz à Paris en 1902-1903, lors de ses visites au Musée du Louvre. Une mise en perspective d´Isabelle Cardis Isely, avec un index des oeuvres et des peintres et la localisation des tableaux dans les salles du Musée du Louvre.
Préface de Catherine DubuisRédigeant chaque jour des lettres qui n´en sont pas, une femme s´adresse à l´être aimé, l´Absent, et nous livre ainsi le fond de son âme.Mars 1918. La guerre dure depuis bientôt quatre longues années et personne n´en voit la fin. Seule à Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), Marguerite écrit chaque jour à son ami des lettres qui n´en sont pas, pensées, reflets d´une activité quotidienne. La narratrice nous livre ainsi, du fond de son âme, les échos de la guerre, son amour de la nature et des monuments, ses rencontres, ses rêves et ses désenchantements face à l´être aimé, l´Absent.
Dans un univers si vrai, si brut, les personnages les plus sincères se déchirent, s´aiment, souffrent, tuent ou se tuent en silence. Ils sont tellement humains qu´ils nous dérangent, peut-être précisément parce qu´ils nous ressemblent...
A la mort de Renée, sa famille se retrouve dans son appartement parisien pour disperser ses affaires. La jeune femme est décédée d´un accident de plongée alors qu´elle passait un quatrième été dans un petit port espagnol. Elle y avait rencontré la passion absolue qui fait tout oublier et elle espérait ramener son amie à Paris pour y vivre ce grand amour au quotidien. Lorsqu´une mystérieuse lettre est découverte dans ses papiers, les personnes présentes, mal à l´aise, décident de la détruire.Sur fond de mer et de musique, la lecture de La Lettre nous entraîne dans une intense histoire d´amour, en compagnie d´une femme moderne qui assume ses choix face à une société prompte à juger.
Préface de Catherine DubuisPrès du rouge-gorge marque une halte dans la vie vagabonde de Marguerite Burnat-Provins, une halte heureuse dans cette «maison rouge» où, l´espace d´un été, elle a pu se livrer tout entière à son goût pour la rêverie, l´observation minutieuse des choses qui l´entourent, oiseaux, insectes, fleurs, arbres, jusqu´au crapaud, avec ses minuscules mains humaines et ses yeux de topaze brûlée. On y trouve un éloge de la gourmandise, une évocation de son pays d´enfance, l´Artois, de son pays de prédilection, le Valais, des contrées exotiques où elle a vécu l´ivresse des parfums et des couleurs. La diversité des thèmes et la souplesse de l´écriture font la modernité de ce livre, le chatoiement du style en constitue le charme puissant.
Qu´on ne s´y trompe pas : elle est lucide, Catherine, et c´est volontairement qu´elle choisit de se plier aux exigences feutrées de sa famille. Parce que - telle une mystique d´un autre temps égarée dans une galerie marchande - elle aspire à ces amers délices, à ces suaves douleurs nées de renoncements consentis. Et c´est volontairement aussi qu´elle choisit, quand le temps lui paraît venu de se libérer, de partir, sans se retourner.
Très jeune, Marie-Lise connaît la douleur du départ d´une mère et le souci quotidien de vivre avec des moyens toujours plus réduits. Pourtant, si le pain est dur à gagner, il est aussi celui du coeur, dont on se nourrit chaque jour. Marie-Lise nous donne à vivre l´espoir malgré tout, sans qu´on sache pourquoi, l´espoir comme une maladie. Un roman lumineux, dont les personnages hanteront longtemps la mémoire des lecteurs.
Marie aime Pierre d´un amour intransigeant et pur, tranchant comme une lame. Son bonheur résistera-t-il aux désillusions que charrie la vie quotidienne ? Quel sera le destin de ses trois petites filles ? D´une apparente simplicité, sous une forme toute classique, ce roman met en scène une figure féminine d´une surprenante modernité.
Les nouvelles de Clarisse Francillon sont habitées par des personnages connaissant le monde des chambres grises où l´on attend, un homme, la fin d´une nuit difficile, un peu de bonheur.Nicolas est hanté par la blessure infligée autrefois à sa mère. Françoise et Jean-Marc recherchent un peu de bonheur malgré la terrible emprise de leurs mères sur leurs vies. Edith et Antoinette ne connaissent que des hommes médiocres et égoïstes qui ne les rendent pas heureuses. et Raymonde attend de ses amis indifférents qu´ils la délivrent de l´angoisse de la mort...
Préface de Catherine DubuisCes deux textes inédits proposent aux lecteurs de retrouver quelques-uns des thèmes favoris de Marguerite Burnat-Provins : le goût pour les humbles choses quotidiennes, le respect du mystère qui les entoure, la solitude, poignante mais nécessaire pour créer, le sentiment d´exil sur terre, la soif d´un ailleurs libéré des contraintes de la chair, la misanthropie, tenace, l´évasion dans la rêverie exotique.Tout cela forme la musique de Marguerite, avec ses brusques éclats, ses beautés fulgurantes, sa souffrance dite à voix basse, qui fait que l´on a si souvent envie de lui tendre les mains.
Parce qu´elle rencontre dans un bus parisien un violoniste portant un duffle-coat, une jeune fille jusqu´alors insouciante et heureuse entre dans le monde de l´amour. Elle découvre une société où les femmes sont divisées en beautés et en laiderons, en allumeuses et en éteigneuses, avec d´un côté les stars bien foutues et de l´autre, les filles flasques : timides, craintives et alanguies.Pendant 17 mois, tout en surmontant avec peine les chocs causés par la vision des duffle-coats de la ville, elle observe son entourage avec un regard plus aigu : sa famille un peu bohème vivant des modestes revenus d´un café, les habitués de ce même bistrot où la voisine couturière et extravertie côtoie des « messieurs qui écrivent grave et qui prononcent circonflexe », la bande de copains que son amour a éloignés d´elle.Désaimer ce musicien qui l´ignore deviendra alors pour elle une tâche ardue mais pleine d´enseignements...
« On va, on va longtemps avec les yeux contre cette côte. elle est si élevée que, pour arriver jusqu´en haut, il faut renverser fortement la tête en arrière. »Quatrième de couverture: Un col élevé sépare les deux villages. Leurs habitants n´ont plus de contact: ils ne parlent pas la même langue, n´ont pas les mêmes coutumes, ni le même Dieu. La nature qui les entoure est différente, ils vivent avec elle de façon peu semblable. Pourtant, leur séjour estival au pâturage les rapproche géographiquement. Un jour, Firmin enlève Frieda au col et l´emmène dans son village. Le long hiver montagnard leur permettra de comparer leurs différences, mais suffira-t-il pour rapprocher ces deux races si opposées'Publié en 1922, un film réalisé sous le titre de Rapt en 1923, La Séparation des races est une analyse désabusée des rapports entre les groupes humains.
Après La belle Orange, recueil de nouvelles paru en 1944 et réédité par nos Editions en 2004, voici un nouveau recueil, Festival, publié à Lausanne (L´Abbaye du Livre) en 1958. Sept histoires où l´on retrouve, outre le plaisir de conter, l´art de Clarisse Francillon pour camper des personnages dessinés en quelques traits, et que l´on ne peut oublier.Toutes ces nouvelles sont dominées par une vision du monde âpre et sans illusions, où parfois affleure l´humour, mais où plus souvent grince l´ironie. C´est en particulier grâce à cela que ces textes gardent une singulière modernité, et valent d´être redécouverts. Sans parler de la narration, alerte, rapide, experte en dialogues vivants, en portraits saisissants de vérité, en aptitude à fouiller les coeurs, à y dénicher les mensonges, les faux-semblants, et à les exposer au grand jour, sans pitié souvent, mais avec tendresse parfois.
Préface de Rafik ben SalahPostface de Catherine DubuisL'histoire d'Hôtel prend place sur la côte marocaine, dans une ambiance plutôt étrange. En effet, l'hôtel vide devient le personnage principal, qui observe et juge les effets de l'ennui sur le personnel et le nouveau directeur de l'établissement. La chaleur est exténuante, les clients rares et, dans cet espèce de huis-clos, l'oisiveté devient peu à peu très pesante. Bref, tous les ingrédients sont réunis pour que le passé des personnages remonte à la surface. Et comme le dit si bien Rafik ben Salah dans sa préface « de tout cela s'exhale une espèce d'absurdité qui n'est pas sans rappeler l'atmosphère de L'Etranger de Camus (...) sous le même soleil que celui d'Alger, dans cette atmosphère lourde où tout fait tache par manque d'harmonie, par absence de perspective de vie. »Mais soudain, c'est l'effervescence.... et l'inimaginable se produit. Un dénouement que même le lecteur averti n'aurait pu envisager.